Édition internationale

Richard, le Bordelais qui fait fondre Madrid avec ses fromages

En se promenant dans le marché des Capucins à Bordeaux en 2006, Richard cherchait simplement un travail. Il ne connaissait rien au fromage, encore moins au métier de crémier. Un échange de numéros, un essai improvisé… Dix minutes plus tard, il était embauché. C’est là, au cœur du quartier Saint-Michel, que naît une passion inattendue pour un produit devenu aujourd’hui son univers : le fromage.

Richard (à gauche) accompagné de Pauline, sa belle-soeur et Gabriel, son beau-frère.Richard (à gauche) accompagné de Pauline, sa belle-soeur et Gabriel, son beau-frère.
Richard (à gauche) accompagné de Pauline, sa belle-soeur et Gabriel, son beau-frère.
Écrit par Victoire de Laitre
Publié le 13 mai 2025, mis à jour le 15 mai 2025

Un parcours guidé par l’envie de rejoindre Madrid

Formé sur le tas, Richard découvre vite qu’il aime autant le goût des fromages que le contact avec les clients. Diplômé en STAPS et investi dans le foot amateur, il se rend vite compte que c’est derrière un comptoir, et non sur un terrain, qu’il est vraiment à sa place. Après un passage en Argentine et une entreprise de calibrage de recettes, il revient au marché bordelais, reprend la fromagerie avec une associée, et la transforme en référence régionale.

Mais Richard a une idée en tête depuis 2010 : ouvrir sa propre fromagerie à Madrid. Séduit par la douceur de vivre madrilène lors de visites à sa belle-sœur, il décide, après un tour du monde en famille et deux ans à Tahiti, de poser ses valises dans la capitale espagnole. Il arrive en pleine pandémie, en juillet 2020, sans parler un mot d’espagnol. 

Avec l’aide précieuse de sa belle-sœur Pauline, il monte "Brie Alto", sa première boutique dans le quartier de Chamberí. Pourquoi ce nom ? Tous les Espagnols lui demandaient « un queso typo brie » — allié à la hauteur et à son ambition, le ton était donné !

 

Richard dans sa fromagerie à Madrid
Richard en action !

 



 

Le fromage français, trait d’union entre deux cultures 

Le succès est immédiat. Les Espagnols, curieux et enthousiastes, tombent sous le charme de cette entreprise familiale et du fromage français. Comté, Roquefort, raclette ou encore foie gras : tout s’arrache. "Je ne vends que du fromage français, non pas parce qu’il est meilleur, mais parce que c’est ce que je connais le mieux", explique-t-il. 

 

 

table de fromages français
Les fromages de Richard : diversité et qualité !

 

 

Son deuxième point de vente, au marché de Vallehermoso, fait aussi office de bistrot. On y déguste des planches de fromages, des tapas, des sandwichs chauds et du vin français. Un vrai coin de terroir au cœur de Madrid. Aujourd’hui, Richard reçoit chaque semaine une palette entière de produits venus du Sud-Ouest. Il parle avec fierté de ses partenaires, de ses confitures (jusqu’à six pots vendus par jour !) et de son Grand Marathon du Fromage – une dégustation géante façon jeu-concours. Ses clients lui font même découvrir de nouveaux producteurs : une cliente équatorienne lui parle d’un ami charentais fabricant de miel… Ni une ni deux, Richard le contacte, et le miel charentais est désormais fièrement représenté chez Brie Alto.

 

 

intérieur du bar au Mercado de Vallehermoso
Le bar au Mercado de Vallehermoso.

 

 

 

 

 

Une fromagerie qui suit les saisons avec gourmandise

L’hiver, la raclette fait fureur, mais Richard adapte son offre à la saison. L’été madrilène impose sa chaleur : place alors au rosé frais, à la charcuterie et aux apéritifs plus légers. Loin de l’image vieillotte que certains associent à la fromagerie, Richard attire une clientèle jeune, dynamique, souvent franco-espagnole, en quête d’authenticité. Avec ses dégustations ludiques, ses plateaux gourmands et sa carte soignée, il crée un pont savoureux entre deux cultures.

 

 

 

Offres de plateaux proposées par Brie Alto
Offre de plateaux proposées par Brie Alto.

 

 

Il rêve déjà d’un troisième point de vente, mais prend le temps de bien faire les choses. « Ce que je veux, c’est durer », confie-t-il. Pour lui, l’avenir s’écrit en espagnol, mais toujours avec l’accent… du fromage français.

 

 

photo de Richard et Victoire lors de l'interview
Lors de notre interview !

 

 

 

Commentaires

Votre email ne sera jamais publié sur le site.