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Français de Séville : qui sont-ils ?

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CC BY 2.0 Guzmán Lozano https://www.flickr.com/photos/pictfactory/4987880568
Écrit par Kristen Collie
Publié le 7 octobre 2018, mis à jour le 14 décembre 2023

9.327 Français sont officiellement enregistrés dans les registres du Consulat de France de Séville selon le rapport annuel du ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères. Un chiffre témoignant de l’attractivité de la ville et de sa région, l’Andalousie. Loin des bicéphales Madrid et Barcelone, la capitale andalouse présente l'un des 4 consulats généraux de France en Espagne et une importante communauté française. Panorama.


Ah Séville… son cadre de vie idyllique et son patrimoine culturel et historique à faire pâlir n’importe quelle ville d’Espagne. Cœur de l’Andalousie et 4e ville du pays avec environ 690.000 habitants, la cité où cohabitaient cultures chrétienne et musulmane attire nombre d’expatriés. Une importante communauté française y est naturellement apparue parallèlement à l’implantation d’entreprises comme Renault ou Airbus. Un lycée français a même vu le jour et compte pour cette rentrée scolaire 226 élèves. Au confluent de cette dynamique, le Consulat général de France à Séville, point d’ancrage des Français du sud de l’Espagne.


Combien de Français à Séville ?

9.327 correspond au nombre de Français enregistrés au consulat général de Séville et non au nombre exact d’expatriés. "Quelques 10.000 Français sont enregistrés en Andalousie et 8.000 autres encore listés comme récemment radiés. Sur la base des 18.000 listés, ils sont 4.600 à Séville (province) et 8.000 à Malaga (province)", précise le Consul général de France à Séville, Didier Maze. La population effective des Français résidant en Andalousie est bien évidemment difficile à chiffrer mais peut être estimée à plus de 25.000 personnes. "La présence du consulat est donc essentielle tant il sert de point d’appui pour les Français d’Andalousie et du Sud de l’Espagne", estime Didier Maze.


Erasmus au cœur du dynamisme estudiantin

Didier Maze estime à environ 200 le nombre d’étudiants français venant chaque année étudier à Séville dans le cadre du programme Erasmus -la première ville étudiante d’Andalousie est Grenade, avec 300 étudiants. Un nombre conséquent, témoignant de l’attractivité de la capitale andalouse et de ses multiples partenariats avec les universités et écoles françaises. Maxence Dourlen, 25 ans et ancien étudiant Erasmus à Séville en 2016 se remémore avec un brin de nostalgie sa belle parenthèse sévillane : "Je voulais réaliser un Erasmus en Espagne mais dans une ville à taille moyenne. Séville s’est alors présentée à moi", témoigne le Normand. "Lorsque tu fais les efforts et ne te comportes pas comme un touriste, c’est un endroit hyper accueillant. Au jour le jour, je me levais et me couchais heureux. Une fois acclimaté, j’ai commencé à me balader dans la ville, je ne prenais jamais les transports en commun. Le cadre est tellement beau avec ce mélange d’influences arabes et européennes". Sans généraliser, le témoignage de Maxence est assez symptomatique des retours sur expérience des étudiants Erasmus de Séville, majoritairement séduits par le cadre de vie andalou.


 

Maxence Dourlen est resté 8 mois à Séville en 2016 dans le cadre d’un échange Erasmus ©Photo DR
Maxence Dourlen est resté 8 mois à Séville en 2016 dans le cadre d’un échange Erasmus ©Photo DR


Charmé par la ville et sa culture, celui qui poursuit actuellement un Master en Journalisme sportif s’imagine un horizon possible en Andalousie : "C’était très difficile de repartir. Je vais y retourner pour le jour de l’an et à terme, j’aimerais m’y installer 1 à 2 ans. Si demain j’ai une opportunité à Séville ou autre part en Andalousie, je pars sans réfléchir", affirme-t-il avec conviction.


Un bastion de la langue française et un dialogue renforcé avec les institutions culturelles de Séville

Séville et l’Andalousie en général, sont des bastions de la langue française. Outre les Lycées français de Séville et de Malaga et les diverses Alliances françaises, la région autonome est à l’origine d’une initiative encore unique en Espagne. "Au niveau national, la deuxième langue est une option mais certaines régions, comme l’Andalousie depuis 2016, l’ont rendu obligatoire", souligne Manuel Ferreira Pinto, attachée de coopération éducative à l’Institut français d’Espagne. "En Europe, les Etats se sont engagés à promouvoir le plurilinguisme et c’est dans leur intérêt, comme du notre, de rendre la deuxième langue obligatoire. L’Andalousie ne doit plus être un cas à part mais une référence". Dans ce contexte de croissance de notre influence, à la fois linguistique mais aussi culturelle, l'Institut français de Séville s'attache à répondre aux demandes de formations des enseignants et propose en partenariat avec les principaux partenaires locaux un programme dense et diversifié d'activités culturelles qui s'adresse à la communauté française mais également au public andalou.


Entreprises françaises et associations

Renault et Airbus constituent les deux principales sociétés françaises implantées à Séville. Comme le rappelle Didier Maze : "La France est l’un les 3 premiers investisseurs étrangers en Andalousie". Ainsi, toutes les grandes marques françaises sont présentes en gestion directe ou en franchising, tous secteurs confondus, notamment en grande distribution (Carrefour, Décathlon…). Beaucoup de Français, dont la principale problématique est "la recherche de travail" trouve donc refuge dans ces enseignes.

Comme c’est le cas à Madrid, la communauté française de Séville s’organise autour d’associations qui se veulent vectrices de socialisation et d’intégration. En capitale andalouse, Monique Contreras, présidente de l’association des Français de Séville et de la Société française de bienfaisance, est la personne vers qui se tourner. "L’association permet aux Français de se retrouver ou de se connaître à travers divers événements et rencontres comme des visites culturelles ou des repas", présente la présidente. "Cela fait 30 ans que j’ai créé cette association. On demande une cotisation annuelle de 15€ par famille, on agit de manière bénévole et sans aucun but lucratif". Pour ce qui est de la Société de bienfaisance, elle "vient en aide aux Français expatriés en Andalousie, notamment les personnes âgées".


Le football à fort accent français

Deux clubs de football à la rivalité historique animent la capitale andalouse : le Sevilla Fútbol Club et le Real Betis. Les jours de match, la ville vit et respire foot. "Les soirs d’Europa League, à l’époque où Séville imposait son hégémonie sur la compétition (triple vainqueur de la compétition de 2014 à 2016). Il y avait une vraie ferveur dans la ville", se souvient Maxence. Dans les rangs sévillans, un nombre pléthorique de joueurs français ont porté les couleurs des deux équipes et notamment du Sevilla FC. Parmi eux, un récent champion du monde, Steven N’Zonzi, ou encore les attaquants émérites Kevin Gameiro et Wissam Ben Yedder.


Le consulat en péril ?

L’Espagne compte actuellement quatre consulats généraux de France (Barcelone, Bilbao, Madrid, Séville) qui administrent la communauté française et assistent les Français de passage. La problématique principale entoure cependant l’avenir du consulat général de France à Séville. "Nous sommes consternés de la possible disparition du consulat de Séville. L’Institut français n'a déjà plus de locaux propres,  c'est très ennuyeux", ne décolère pas Monique Contreras. Quoiqu'il en advienne, il est difficile de prédire à quel point la disparition du consulat de Séville impacterait la communauté française.

Kristen
Publié le 7 octobre 2018, mis à jour le 14 décembre 2023
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