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Consulaires - François Ralle : "Le gouvernement a saupoudré des aides"

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François Ralle Andreoli, candidat de la liste "AGISSONS ENSEMBLE", est référent pour Europe Ecologie les Verts pour les élections consulaires dans la Péninsule / DR
Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 17 mai 2021, mis à jour le 18 mai 2021

Dans le cadre des élections consulaires, lepetitjournal.com a contacté les candidats des 5 listes en lice sur la 2e circonscription en Espagne. Nous publierons cette semaine les interviews des têtes de liste dans l'ordre du tirage au sort organisé par le Consulat général de Madrid. Questions-réponses avec François Ralle Andreoli, de la liste "AGISSONS ENSEMBLE – Mouvement citoyen des Françaises et Français d’Espagne, des élus engagés à vos côtés. Poursuivons ensemble notre action pour plus de solidarité et d’écologie".


Les élections consulaires auront lieu en Espagne le 30 mai prochain. Les Français de la 2e circonscription d'Espagne, qui couvre tout le territoire sauf Baléares, Aragon et Catalogne, sont appelés à voter pour 6 conseillers. Le vote par internet est ouvert pendant 5 jours consécutifs, du vendredi 21 mai au mercredi 26 mai 2021.


Pouvez-vous vous présenter en quelques phrases ?

Je suis Français d’Espagne depuis longtemps, j’ai fait une partie de mon école primaire au Cours Lafontaine de Madrid, qui a disparu depuis. Mon père était à l’époque chercheur et membre du comité scientifique de la Casa de Velazquez. Puis, je suis revenu en 2001, comme coopérant au service culturel de l’ambassade de France. Papa de 3 petits Franco-espagnols, je suis donc resté en Espagne. Agrégé d’histoire et normalien de l’ENS Fontenay St Cloud, j’ai enseigné dans nos lycées français à Bilbao, Valence et Madrid.

Je suis écologiste depuis mes années de lycée je travaille depuis des années à promouvoir l’écologie politique en Espagne et je suis aujourd’hui référent pour Europe Ecologie les Verts pour les élections consulaires dans la Péninsule.
Je suis élu consulaire et vice-président du conseil consulaire. J’ai été élu à l’unanimité par mes collègues indépendamment de leur étiquette politique et cela m’a beaucoup touché. Peut-être est-ce la récompense de mon engagement et de mon travail sur le terrain pendant ces 7 années ? J’ai parcouru toute l’Espagne, assisté à des dizaines de conseil d’établissements, organisé des dizaines de permanences de Bilbao jusqu’à Tenerife. Tous les élus ont travaillé ensemble dans l’unique intérêt de nos compatriotes, dans une grande unité. 

C’est cet esprit que je propose de maintenir : continuer à rassembler nos compatriotes pour faire face au retrait de la France qui se prolongera si nous ne faisons pas bloc, comme avec l’augmentation des frais de scolarité des lycées, la récente fermeture du Consulat de Séville, la fermeture des bureaux de vote en province ou les menaces sur l’Institut français de Valence.


Comment avez-vous constitué votre liste ?

Agissons Ensemble, notre liste est d’abord une liste autonome et de rassemblement des Françaises et Français d’Espagne. Ce sont des Français qui connaissent le terrain. Ils sont déjà de précieux relais qui couvrent toute la Péninsule et les Canaries.

Ils nous ont rejoints car ils connaissent notre travail pour les familles en difficultés, les demandes de bourses, les retraités, les étudiants et les entrepreneurs. On parle là de Gaëlle Lecomte et de moi-même, qui ouvrons la liste. Gaëlle, chargée des ressources humaines dans une grande société, connaît bien les difficultés pour l’accès à l’emploi de nos concitoyennes et concitoyens. Notre équipe est complétée par des entrepreneurs, comme Lionel Nattes, des personnes engagées dans les sociétés françaises de bienfaisance comme Angelina Martinez, dans les associations de parents d’élèves comme Pablo Quintana ou dans le monde de la culture comme Sylvie Allix. Olivier Vauzelle, lui, est directeur adjoint d’un fond d’épargne pour les retraités et maitrise bien les enjeux de ceux qui veulent réussir leur sortie du monde du travail

Nous réussissons à obtenir une fois de plus le soutien d’un vaste rassemblement unitaire des écologistes et des forces du progrès social.


Quel est selon vous le plus grand défi auquel font face les Français de la circonscription ?

La pandémie, bien évidemment, qui a décuplé toutes les difficultés que connaissent nos compatriotes. Il y a 3 urgences à mon avis qui découlent de ce grand défi que nous devons relever ensemble. 

Je vous surprendrai peut-être mais pour moi la préoccupation centrale doit être celle du bien-être de nos jeunes. Ils ont souffert énormément du confinement, dans leur vie quotidienne à une époque essentielle pour leur construction. C’est à eux que nous devons penser avant tout. L’accès des jeunes Français d’Espagne à l’université et au monde du travail qui est devenu très compliqué. 

Bien évidemment, le défi de la pandémie c’est aussi le défi des difficultés économiques pour nos entrepreneurs et sociales pour nos compatriotes. Certains ont déjà fait le choix de retourner en France, d’autres n’ont souvent de vie qu’ici et nous devons redoubler d’efforts pour les aider à se relancer.

Et enfin, dans cette période économique difficile, il faut faciliter l’accès de nos concitoyens aux lycées français, aux associations Français Langue Maternelle (FLAM), aux Alliances françaises.

On est pourtant loin du compte. Le gouvernement a saupoudré des aides, mais en face il n’a pas infléchi l’augmentation au-dessus de l’inflation des frais de scolarité. Il complique l’accès de nos compatriotes aux institutions françaises en supprimant 10% des ressources humaines des affaires étrangères (Plan Action Publique 2022). Autant de décisions incompréhensibles qui éloignent la France des Françaises et Français d’Espagne.

L’heure des bilans arrive, c’est le principe d’une élection. Mais, je voulais pourtant préciser que les élus Agissons Ensemble ont fait preuve d’une extrême loyauté avec les autorités françaises en cette période très compliquée. 


Que représente pour vous la mission principale de conseiller des Français de l'étranger ?

Notre mission principale est d’être la voix des Françaises et Français d’Espagne auprès des institutions françaises.

Au-delà des aides sociales que nous pouvons affecter, insuffisantes par rapport aux besoins, nous nous devons avant tout d’être à l’écoute de nos compatriotes, des associations qui les représentent (anciens combattants, réseaux d’entrepreneurs, FLAM, représentants de personnels, parents d’élèves…).

Notre mission c’est aussi d’être inventifs -ne pas tout attendre de Paris- comme nous l’avons été ces dernières années, en faisant la promotion de nos entrepreneurs créatifs, en trouvant des co-financements de soirées culturelles dans les instituts, en obtenant de la mairie de Madrid le Palacio de Cibeles pour la grande fête de la Francophonie, en poussant les autorités diplomatiques à agir, comme quand nous avons proposé à Cédric Prieto une commission pour la protection des Françaises victimes de violence. Ce diplomate brillant et visionnaire n’a pas hésité. 

Certes, notre mission doit reposer aussi sur des convictions fortes : le sens du service public français à l’étranger. Pour cela, il faut être courageux et déterminés : nos compatriotes ont besoin que les réseaux consulaires, culturels, scolaires, attaqués de toutes parts soient maintenus.

Cet engagement, c’est au quotidien qu’il se manifeste, sur le terrain, au contact de nos compatriotes qu’il faut aller rencontrer partout en Espagne.


Pouvez-vous nous détailler les grands axes de votre programme ?

La priorité c’est le social, l’emploi et le soutien aux TPE/PME françaises qui passent par un moment très difficile. Je regrette la disparition de l’association les Francs-Risqueurs et de l’esprit de coopération entre petits entrepreneurs que nous avions tissé tous ensemble. Il faut retrouver cet esprit de parrainage, de conseil, de networking.

De la même façon, il faut réactiver les initiatives de soutien à l’emploi qui sont au point mort avec la pandémie. Il y a pourtant de nouvelles ressources, beaucoup de jeunes entrepreneurs se sont installés pour télé-travailler en Espagne et ont créé de nouvelles plateformes en ligne permettant de mettre en relation les offres d’emploi, en particulier pour les PME / TPE françaises, et les talents français dont l’Espagne regorge.

Sur le terrain institutionnel, nous nous battrons pour le rétablissement des services consulaires ou culturels supprimés. Cela inclut également le rétablissement de la Journée Défense Citoyenneté (JDC), moment primordial pour enraciner le lien de nos jeunes avec la France. 

Sur le terrain éducatif, il faut améliorer le soutien aux familles en faisant évoluer les critères des bourses qui sont souvent inadaptés aux besoins. Nous veillerons en particulier à la clarification des critères d’attribution des aides à la prise en charge des accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) et nous suivrons les programmes d’intégration des élèves à besoins éducatifs particuliers (EBEP). En outre, nous nous battrons pour une meilleure intégration des jeunes bacheliers dans l’enseignement supérieur, car les récentes réformes ont énormément compliqué la situation. Il faut aussi améliorer la reconnaissance mutuelle des diplômes entre la France et l’Espagne.

En ce qui concerne le tissu associatif français, nous veillerons à la promotion des projets  sociaux, culturels, écoresponsables dans l’attribution des subventions « Soutien au Tissu Associatif des Français de l’Etranger » (STAFE). Il n’est pas normal d’ailleurs que l’essentiel des projets associatifs provenant de Madrid aient été encore une fois déboutés à Paris (7 sur 10 cette année), alors que le gouvernement ne consomme qu’un tiers de cette subvention. 

En outre, nous encouragerons tous les projets qui iront dans le sens d’une fédération des associations françaises en Espagne, en particulier pour ce qui concerne les associations FLAM.
 

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