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3e édition des Prix annuels Mujeres Avenir 2020

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Julia Robles
Écrit par Armelle Pape Van Dyck
Publié le 9 mars 2020, mis à jour le 9 mars 2020

Créée il y a seulement 5 ans, l’association franco-espagnole Mujeres Avenir s'emploie à visibiliser le rôle des femmes et à lutter contre les inégalités. Rien de tel que la Journée Internationale de la Femme pour octroyer ses prix à des femmes d’exception. 

 

A l'occasion de la Journée Internationale de la Femme, l’association Mujeres-Avenir a tenu sa IIIe Conférence Femmes et Diplomatie, avec le titre "Les inégalités dans le monde. Objectif 10 de l'agenda 2030". Cristina Gallach Figueres, secrétaire d'État aux Affaires étrangères, a ainsi rappelé que pour avancer sur le difficile chemin de l’égalité, l'Espagne aura une "politique étrangère féministe, où la solidarité entre les femmes, dans un contexte de discrimination sexuelle, nous permettra d'avancer toutes et tous ensemble pour laisser les divergences derrière nous". La secrétaire d'Etat a ajouté qu’à une époque où "les frontières sont pleines de souffrances, et non loin de l'Europe, je pense aux femmes migrantes, cette année nous devons avoir des actions politiques claires depuis notre diplomatie".

Lors de la cérémonie, María Luisa de Contes, présidente de Mujeres Avenir, s’est félicitée de la troisième édition de cet important "espace de débat, où toutes les femmes ambassadrices en Espagne travaillent pour l'égalité des sexes et d’émancipation des femmes, renforçant leur leadership, développant des outils pour mettre fin à la violence contre les femmes et améliorant la formation des filles et des femmes dans le monde entier".


Deux lauréates issues de pays francophones

Précisément, cette année, les lauréates sont Irié Lou Colette et Rabiatou Arzika pour leur travail respectif en Afrique, dans la promotion et la formation des femmes dans le développement des coopératives agricoles et des entreprises. 

Irié Lou Collette est née en Côte d'Ivoire et n’a pu aller à l'école. Elle a donc grandi à la campagne, où elle a aidé ses parents à vendre les légumes et les fruits cultivés. Dès son plus jeune âge, elle s'est battue pour les droits des femmes dans l'agriculture et est actuellement présidente de FENACOVICI, la Fédération Nationale des Coopératives de Produits Alimentaires de Côte d'Ivoire, fondée par elle-même en 2011. Cette fédération regroupe plus de 5000 agricultrices et sa mission contribue à la lutte contre le coût de la vie élevé en Côte d'Ivoire, du fait du marché des produits alimentaires de bonne qualité. "La formation, l'indépendance économique des femmes et la capacité de générer de la richesse –raconte Irié Lou Colette- ont permis à nos femmes de rester debout pendant la crise alimentaire qui a menacé des millions de personnes dans mon pays, leur permettant de lutter contre la faim dans leurs familles. Les femmes doivent s'entraider pour grandir ensemble".

De son côté, Rabiatou Arzika est la promotrice de l'initiative "Une semaine pour rencontrer l'Afrique", qui œuvre pour l'autonomie des femmes dans les entreprises africaines. Son parcours est différent mais tout aussi riche d’enseignement. "Dans ma maison –explique Rabiatou Arzika- toutes les filles ont étudié jusqu'à la fin de l'université, laissant le mariage pour plus tard. Ce changement nous a permis d'être économiquement indépendantes, d'aider d'autres femmes à réaliser leurs rêves, avec des microcrédits qui nous ont permis de créer un réseau avec plus de 190 entreprises. Mais si nous voulons changer notre pays, cela doit être au sein du gouvernement, et pour cette raison en 2016 je me suis présentée aux élections pour qu'une femme, un jour, puisse gouverner ce peuple".

Silvia Cosano Nuño, directrice adjointe de l'école diplomatique, où s’est tenue la cérémomie des Prix annuels Mujeres Avenir 2020, a rappelé que les femmes sont en deçà des hommes dans tous les indicateurs du programme 2030 et des 17 objectifs de développement durable. "Nous n'occupons que 18% des postes ministériels -a-t-elle déclaré- 24% des parlementaires sont des femmes et nous continuons de gagner moitié moins que les hommes, nous représentons 70% des pauvres du monde, des chiffres terribles qui montrent la féminisation de la pauvreté".