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POLLUTION – Madrid : résidus radioactifs au nord, dioxydes de soufre au sud, dioxyde d'azote partout, selon le rapport Greenpeace

Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 10 juin 2015

L'ONG Greenpeace a réalisé pour la première fois un classement environnemental des différentes communautés d'Espagne, en reportant 400 points noirs qui affectent quotidiennement la qualité de l'air, ainsi que 214 exemples positifs à suivre. La liste établit le constat que les différentes Communautés Autonomes disposent d'une qualité environnementale qui oscille entre moyenne ou basse, avec en bout de liste les communautés de Valence, Cantabrie et Aragón. Madrid surprend en occupant la 3e place des communautés les mieux classées, après La Rioja et la Navarre. Retour sur les efforts écologiques de la capitale espagnole et de sa région, mais aussi sur les points sensibles pour lesquels Madrid continue de porter sa réputation de ville polluée.

(Photo CC Sergio Cambelo)

Greenpeace a élaboré ce classement en comptabilisant des facteurs tels que l'agriculture, la qualité de l'air, les côtes, la pêche, l'énergie et le changement climatique, ainsi que la gestion des territoires et des résidus.
Concernant la région de Madrid, l'ONG salue son potentiel environnemental et se réjouit du nombre d'espaces naturels protégés que regroupe la Communauté, qui correspond à 53,62% du territoire, comme le rappelle 20minutos. Par ailleurs, Greenpeace reconnaît les actions individuelles de certaines municipalités telles que celle de Rivas, au sud de la capitale, qui a augmenté son exploitation d'énergies renouvelables, ou encore Manzanares el Real, au pied du massid de la Pedriza, qui a interdit le traitement des cultures aux herbicides. L'agence EFEverde annonce quant à elle que 4 autres municipalités ont pris cette décision, et place également en "aspects positifs" les mobilisations citoyennes de la région qui prennent notamment des mesures depuis 2013 contre les odeurs et les gaz toxiques que génère l'incinérateur de Valdemingómez, à proximité de Rivas.

Des efforts à poursuivre dans la capitale
Cependant, la ville de Madrid reste l'une des plus polluées d'Europe, et ce classement élaboré par Greenpeace rappelle les principaux points sur lesquels la capitale espagnole doit se pencher afin d'améliorer le quotidien de ses habitants.
Rapportés par 20minutos, les points noirs de Madrid et de sa région concernant la qualité environnementale concernent particulièrement le recyclage, la contamination de l'air et les émissions de gaz dues à l'incinérateur de Valdemingómez. D'après des chiffres rapportés par El Público, ce dernier réduit en cendres près de 300.000 tonnes de détritus urbains par an, en émettant ainsi des dioxydes de soufre et de furane.
Autre infrastructure qui détériore la qualité environnementale de la région : le CIEMAT (Centre d'études énergétiques, environnementales et technologiques), situé quant à lui dans la ville de Madrid, au nord du campus universitaire Ciudad universitaria. EFEverde pointe le fait qu'un réacteur nucléaire ait fonctionné durant des années en son sein. Arrêté dans les années 70, la décontamination du lieu a débuté en 2000 mais aujourd'hui encore des résidus radioactifs continuent de s'accumuler sur les terrains du CIEMAT. En outre, le même document souligne le peu d'intérêt porté au recyclage par les madrilènes, effectué par seulement 15,96% de la population.

Mais le point noir qui caractérise la pollution à Madrid, c'est la contamination de l'air, qui atteint régulièrement des pics concernant son contenu de dioxyde d'azote. Le 4 janvier 2015, la ville avait déjà dépassé la limite annuelle du niveau de dioxyde d'azote dans l'air, causé en majeure partie par un trafic automobile très élevé. Selon l'association Ecologistes en Action, la ville compte 3,2 millions d'habitants et 1,6 million de véhicules en circulation, responsables à 70% de la pollution au dioxyde d'azote. Rapportées par El Mundo, les paroles de Julio Barea, co-auteur de l'étude présentée par Greenpeace, résument la situation : "Toutes les communautés ont un indice de qualité moyen ou bas. Nous ne parlons pas encore d'approbation ou de rejet". Et d'ajouter malgré les nombreux points négatifs soulevés par l'étude, "l'Espagne est sur le bon chemin, il y a des espoirs de changements".

Alexia RICARD (www.lepetitjournal.com ? Espagne) Mercredi 10 juin 2015
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Publié le 9 juin 2015, mis à jour le 10 juin 2015
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