A 57 ans, il a participé aux conflits du Liban, du Tchad et de Centre Afrique. Officier de réserve, il a fait carrière dans l'armée, préside aujourd'hui l'Union Française des Anciens combattants résidant en Espagne (UFACRE) et a participé à l'organisation des cérémonies du 11 novembre dernier, à Madrid. Il revient sur le déroulement de la commémoration, sur le devoir de mémoire et sur le sens de l'engagement militaire.
(Xavier de Crevoisier entouré des porte-drapeaux de l'Ufacre : Alfredo de Malibrán Moreno et Sebastián Albaladejo Orcajo / Photo DR)
Le Liban, en 1981, avec la FINUL. Beyrouth, encore, en 83 et en 85, avec la FMSB et les casques blancs. Le Tchad ensuite, puis Centre Afrique. Engagé dans le premier régiment de Hussards parachutistes à Tarbes, il a fait carrière dans l'Armée, en aura vue des vertes et des pas mûres. "On en a pris plein la gueule", se rappelle-t-il, évoquant son séjour à Beyrouth. Blessé à l'oeil au cours d'une embuscade, il échappe de justesse à un attentat ("la balle est passée à 20 cm de ma tête") et supporte, dans le camp retranché organisé en pleine ville, les continus bombardements. Xavier De Crevoisier était chargé d'organiser hier, en collaboration avec le Souvenir Français et les autorités compétentes, les cérémonies commémoratives du 11 novembre. Un moment particulier pour tout combattant qui a vu ses camarades tomber au front. Une cérémonie chargée de sens et de valeurs.
Un camarade de combat, c'est sacré
"Nous, les héros, c'est d'abord ceux qui sont morts", commente l'officier de réserve. "On leur fait des monuments. Et ceux qui ont eu la chance d'en réchapper commémorent leur souvenir". A l'image de celui de Jacky Pérez, son prédécesseur à la présidence de l'UFACRE, décédé en mars dernier : "ce serait bien que vous parliez aussi de lui". Evoquant la complexe organisation des anciens combattants de France et de l'étranger, Xavier de Crevoisier s'évertue à n'oublier personne. Car un camarade de combat, c'est sacré, ça ne se laisse jamais derrière. "C'est la cohésion du groupe qui nous fait marcher", confirme notre homme, "et les bons chefs qui nous font avancer en étant devant, pas derrière". A cet égard, rien n'a changé depuis 14-18. Et de la même manière que depuis la Grande Guerre, les conflits continuent à se succéder, les valeurs sous-jacentes à l'engagement militaire, au sacrifice pour la France, restent les mêmes.
Faire vivre la mémoire
Cette année la cérémonie du 11 novembre s'est déroulée en présence d'élèves des lycées français de Madrid, invités par le Souvenir français. Le détail n'est pas sans importance : "Si on fait une cérémonie qu'avec des personnes de 90 ans, ça ne sert à rien", juge l'organisateur : "Il est primordial de faire vivre la mémoire, de transmettre le flambeau". D'autant que la France reste engagée sur plusieurs terrains d'opérations et que les militaires présents sur place perpétuent un engagement allant jusqu'au sacrifice de leur vie. "C'est marqué en toutes lettres dans le contrat", confirme Xavier de Crevoisier, qui s'inquiète qu'avec la disparition du service militaire, la transmission d'une certaine forme de patriotisme se perde peu à peu. "Pour la première fois, nous allons déposer devant le monument aux morts, la flamme du souvenir à Madrid, des mains d'une élève : c'est un geste symbolique, un petit feu qui ne s'éteint jamais. C'est la flamme éternelle de reconnaissance", explique-t-il encore.
"A 57 ans, je suis un gamin !"
Outre les lycéens, un bon nombre de têtes blanches parsemaient hier encore la foule, au cours de la commémoration. En Espagne, une grosse centaine d'anciens combattants sont de fait recensés par les autorités françaises. Le président de l'UFACRE estime qu'un tiers d'entre eux sont Espagnols. Des soldats ayant combattu dans la Légion Etrangère, que la France reconnaît aujourd'hui encore. C'est d'ailleurs ce travail de reconnaissance, consistant à ne laisser personne derrière, qui occupe principalement l'UFACRE. Affiliée à la FACS (Fraternitatis Arcus Concordiaeque Signum : arche de fraternité et signe de concorde, en latin), membre de la Fédération nationale des anciens combattants résidant hors de France, l'association assure un travail d'entraide et de mémoire. "Les plus âgés ont fait la guerre d'Indochine en 47", commente Xavier de Crevoisière. "Moi, à 57 ans, je suis un gamin !", s'exclame-t-il... Et s'il était à refaire, referait-il ce chemin ? "Oh oui, je me relancerais", répond-il sans hésiter. "J'en ai pas fait assez".
Vincent GARNIER (www.lepetitjournal.com - Espagne) Mardi 12 novembre 2013
FINUL : Force intérimaire des Nations Unies au Liban
FMSB : Force multinationale de sécurité à Beyrouth
Casques blancs : Groupe militaire d'intervention placé sous la direction de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 11 novembre 2013
Publié le 11 novembre 2013, mis à jour le 11 novembre 2013
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