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PARITÉ – Mais où sont les Espagnoles (décisionnaires) ?

Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 3 juillet 2013, mis à jour le 4 juillet 2013

En Espagne, 60% des personnes titulaires d'un diplôme universitaire sont des femmes et elles représentent 45% de la population active. Pourtant, à la tête des grandes institutions et entreprises du pays, les hommes continuent de se succéder à eux-mêmes. Hier, le journal 20minutos dressait la liste des hauts postes encore jamais occupés par une représentante de la gent féminine. Malgré les (lentes) avancées en matière d'égalité des droits entre les hommes et les femmes, il apparaît que l'exécutif et la direction générale restent des histoires d'hommes. Tour d'horizon.

(Creative Commons dagobert83)

Qui sont donc les homologues espagnoles d'Edith Cresson, Ségolène Royal, Christine Lagarde ou Laurence Parisot ? C'est ce qu'a voulu répertorier le quotidien espagnol 20minutos. De cette enquête, il ressort que 14 des 20 grandes institutions espagnoles n'ont jamais eu de femmes à leur tête. A commencer par le poste suprême de chef du gouvernement. Depuis 1977, les six personnes ayant occupé la fonction de Premier ministre ont tous été des hommes. En se penchant sur le gouvernement actuel, seules 4 femmes ont le titre de ministre sur 14 postes à pourvoir. En France, la parité est totale puisqu'on décompte 10 représentants de chaque genre au gouvernement (Ainsi que 8 ministres déléguées femmes pour 9 ministres délégués hommes). Même constat négatif au sein des partis politiques où les femmes restent largement minoritaires dans la représentation, et ce malgré la Ley de Igualdad (Loi d'égalité adoptée en 2007) qui se heurte à la résistance du Partido Popular (PP). Parmi les autres fonctions prestigieuses au niveau national, jamais une femme n'a mené le Conseil d'Etat, la Banque d'Espagne ou aucune des trois hautes instances judiciaires du pays (Audiencia Nacional, Tribunal Supremo et Fiscalía). Pour rencontrer une femme, il a fallu se tourner vers le Congrès, le Sénat, le Tribunal constitutionnel, la Cour des comptes, le poste de Défenseur du peuple et? la monarchie. Isabel II reste cependant la dernière à avoir porté la couronne de 1833 à 1868.

Monde de l'entreprise
Cette tradition monarchique, privilégiant l'homme à la femme pour l'accession au trône, semble se retrouver dans le secteur privé. D'après les chiffres de la Comisión Nacional del Mercado de Valores, les femmes ne représentent que 10% des dirigeants d'entreprises privées. Un taux qui n'atteint guère mieux dans la direction d'entreprises publiques (13,5%). On retrouve sensiblement les mêmes ratios dans les conseils d'administrations de grands groupes puisqu'elles ne sont que 15% à siéger aux entreprises cotées à l'IBEX (Indice boursier espagnol). La chaîne de supermarchés espagnols Dia et le leader en construction FCC (Fomento de construcciones y contratas) font partie de ces grands groupes dont la présidence revient à une femme. Une confiance accordée plus souvent du côté des entreprises américaines comme McDonald's et Microsoft Ibérica. En revanche, les représentants du monde du travail sont depuis encore masculins. Jamais une femme n'a pris les rênes du patronat à la Confederación Española de Organizaciones Empresariales (Equivalent du Medef en Espagne) ou ceux de la Unión General de Trabajadores (UGT), principale force syndicale espagnole.

Faire bouger les lignes
Dans l'administration publique comme dans le privé, rares sont celles à faire leur trou dans un monde d'hommes. Heureusement, certaines réussissent à faire bouger les lignes d'une société jugée encore trop machiste par ses citoyennes. On les retrouve principalement au niveau de l'exécutif régional et dans le Nord du pays. La Galice, la Cantabrie et le Pays Basque comptent au sein de leurs ministères autonomes autant de femmes que d'hommes. Les Asturies en arrivent même à présenter un solde féminin positif. Pour la gouvernance régionale, seuls la Navarre, l'Aragon et Castilla-La Mancha ont une présidente à leur tête. Alors que la mairie de Paris se disputera entre deux femmes l'année prochaine, la capitale espagnole est déjà aux mains d'Ana Botella depuis bientôt deux ans. Dans des domaines tels que le sport ou l'armée, réputés pour être 100% masculin, l'ouverture à une présence féminine au poste de dirigeant s'opère doucement. Ainsi, sous l'ère Zapatero en 2008, Carme Chacón fut la première femme nommée ministre de la Défense espagnole à pouvoir modifier l'état-major des armées. Ce qu'elle fit dès son retour de congé de maternité et qui provoqua de vives réactions de la classe politique. En football, María Teresa Rivero demeure la seule femme à ce jour à avoir dirigé un club de la Liga espagnole (Rayo Vallecano) à partir de 1994.
Stéphane HODJA (www.lepetitjournal.com ? Espagne) Jeudi 4 juillet 2013

Plus d'infos http://www.20minutos.es/noticia/1841228/0/altos-cargos/100-masculino/paridad-espana/


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Publié le 3 juillet 2013, mis à jour le 4 juillet 2013