La représentante du Partido Popular a été réélue à la tête de la Communauté de Madrid, dans des élections marquées par la montée en force de la Droite.
Après une campagne électorale particulièrement agressive, les élections pour la présidence de la Communauté de Madrid se sont déroulées sans encombre, bien que dans un contexte plutôt particulier. Des élections en temps de pandémie, pour lesquelles les électeurs ont été appelés aux urnes un jour de semaine. Le protocole de vote a dû être adapté aux normes sanitaires, avec distances de sécurité, masque, gants et visière pour les membres des tables, et interdiction de toucher les documents d'identité des votants. Des horaires préférentiels ont été mis en place pour les personnes âgées ainsi que pour les personnes infectées ou en quarantaine.
Un record de participation
On retiendra de ces élections un niveau de participation historique dans la Communauté de Madrid : à 19h, alors que les derniers électeurs n'avaient pas encore glissé leurs bulletins dans l'urne, la participation enregistrée était déjà de plus de 69%, soit 11 points de plus qu'aux dernières élections de 2019. Du jamais vu depuis les élections de 1983. La pandémie n'a pas empêché les Madrilènes de se rendre à leur rendez-vous électoral : dès les premières heures d'ouverture, les électeurs étaient nombreux à se presser dans les bureaux de votes avant d'aller travailler. Tout au long de la journée, des files d'attente interminables se sont formées dans certains centres. Masques chirurgicaux sur le visage, les habitants ont dû prendre leur mal en patience et respecter les mesures de sécurité qui ont rallongé le temps d'attente dans certains bureaux.
La Droite s'affirme à Madrid
La Présidente sortante Isabel Díaz Ayuso, présentée comme la favorite par les sondages sur les intentions de vote, a remporté les élections haut la main, au-delà des prévisions : la représentante du Partido Popular à Madrid s'est imposée avec près de 45% des votes, ce qui lui permettrait d'obtenir 65 sièges parlementaires, presque la majorité absolue située à 69 sièges.
Le Parti socialiste, à la tête du gouvernement espagnol, arrive en seconde position et obtient tout juste 24 sièges, ex æquo avec Más Madrid (24 sièges). Douche froide pour Pablo Iglesias et son parti Unidas Podemos, qui ont obtenu moins de sièges (10) que le parti d'extrême droite Vox (13). Les partisans de Ciudadanos sont les grands perdants de ces élections : sans aucun siège parlementaire, le parti centriste n'a plus de représentation à Madrid, alors qu'il comptait 26 places lors du scrutin de 2019.
Ces élections sont une franche victoire pour le Partido Popular, qui obtient davantage de sièges à lui seul que l'ensemble des partis de gauche : dans la capitale, le PP s'est imposé en tête des votes dans tous les districts.
Dernier coup de tonnerre de cette campagne régionale pas comme les autres : mardi soir tard dans la soirée en comparution devant la presse, le candidat d’Unidas Podemos Pablo Iglesias, qui avait abandonné la vice-présidence du gouvernement national pour se dédier à cette campagne régionale, a annoncé son retrait définitif de la politique "de parti".