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Madrid : début d’une campagne incertaine sous haute tension 

puerta del sol madridpuerta del sol madrid
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Écrit par Mattias Corrasco
Publié le 18 avril 2021, mis à jour le 18 avril 2021

Dimanche débutait la campagne pour les élections à la région de Madrid. Dans une ambiance polarisée, le Parti Populaire (PP) de l’actuelle présidente, Isabel Díaz Ayuso, part favori pour le 4 mai prochain, suivi de moins en moins loin par Angel Gabilondo, candidat du Parti Socialiste (PSOE).


Le 10 avril dernier, Isabel Díaz Ayuso prenait tout le monde de court. Les ondes sismiques repérées à Murcie, suite à la motion de censure déposée par Ciudadanos et le PSOE contre le Parti Populaire, provoquaient un véritable tremblement de terre politique à Madrid. Les mesures d’Ayuso auront été pour le moins drastiques. Exclusion du gouvernement régional des membres appartenant à la formation centriste, et dissolution de l’Assemblée. Les élections anticipées auront lieu le 4 mai prochain.


Une campagne sous haute tension

« Communisme ou liberté » : c’est avec ce slogan qu’Isabel Díaz Ayuso inaugurait la précampagne, suite à la démission de Pablo Iglesias (Unidas Podemos) comme vice-président du gouvernement espagnol, pour se lancer dans la course à la Puerta del Sol. « Proche de l’indépendantisme et de l’ETA, Pablo Iglesias est un homme qui croit vivement en l’expropriation (…) ; en une idée qui a ruiné des dizaines de pays », déclarait la présidente de la région en conférence de presse. Le leader d’extrême-gauche n’aura, quant à lui, pas cherché à apaiser les tensions. Ses références au passé conflictuel de l’Espagne ont été nombreuses lors de sa déclaration de candidature, revisitant à sa manière un slogan symbolique : le « No Pasarán ». « Le 4 mai prochain se décidera si l’ultra-droite mènera à nouveau son assaut sur Madrid, ou si nous les en empêcherons », déclarait-il à son tour. 

Les affrontements entre militants déclarés antifascistes et les policiers lors du meeting du parti d’extrême droite Vox, dans le quartier ouvrier de Vallecas, auront également fait la une des journaux en Espagne. Bilan de la journée : plus de 35 blessés, dont un député de Vox. Les accusations contre le gouvernement espagnol ont été nombreuses à la suite de cet événement, Rocío Monasterio, candidate pour les élections accusant Fernando Marlaska -l’actuel ministre de l’Intérieur-, de « criminel ».


5 candidats sérieux, et l’inconnue Ciudadanos

Ces élections compteront 6 candidats avec une possible représentation. Certains, tels que la favorite Isabel Díaz Ayuso (Parti Populaire), engagée dans les baisses d’impôts et grande pourfendeuse des restrictions de liberté, ou Pablo Iglesias (Unidas Podemos), défenseur d’une plus grande redistribution par la hausse de huit impôts (8% des intentions), ne sont plus à présenter. D’autres, moins connus ou plus discrets seront également des candidatures à prendre au sérieux. Ángel Gabilondo, tenor du PSOE madrilène, professeur des Universités de formation, mènera la liste de gauche lors de cette campagne. Plutôt discret, il grimpe néanmoins dans les sondages, crédité de 24% d’intentions de vote. Il promet de construire en deux ans plus de 15.000 logements sociaux, et 30 centres de santé, ainsi que la création de 125.000 postes de travail. 

Mónica García est candidate du parti de gauche alternative Más Madrid. Médecin de profession, elle s’était fait remarquer pour ses attaques contre les « hordes de touristes français ». Faisant le pari de l’expérience, elle a promis de s’engager contre les privatisations des hôpitaux. La candidate est créditée d’un peu moins de 13% des intentions de vote. Vox, parti d’extrême-droite, sera représenté par Rocío Monasterio. L’architecte de formation, donnée à un peu moins de 10%, a fait, quant-à-elle, le pari de l’insécurité et de l’immigration lors de cette campagne. Enfin, Edmundo Bal mènera la liste de Ciudadanos. Député le plus en vue de son parti au Parlement espagnol, il aura pour rôle de sauver sa formation de l’abîme. Il revendique 300 millions d’euros d’aide pour les entreprises. Son entrée, ou non, au parlement madrilène demeure encore une énigme.