Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

L'Espagne interdit la pub d'aliments non sains destinés aux enfants

obésité espagne publicitéobésité espagne publicité
Ekaterina Shakharova
Écrit par Perrine Laffon
Publié le 12 octobre 2020, mis à jour le 13 octobre 2020

Dans le cadre de la lutte contre l'obésité infantile, l'Espagne a décidé d'interdire les publicités pour les produits alimentaires non-sains destinés aux mineurs de moins de 15 ans. 

Fini les publicités aux chansons entrainantes faisant la promotion de céréales sucrées, de gâteaux, bonbons ou autres viennoiseries industrielles. Le ministère espagnol de la Consommation veut lutter contre la mauvaise alimentation et le surpoids des enfants en s'appuyant sur une réforme appelée "Code PAOS" lancée dès 2021. L'objectif est de ne pas inciter les enfants à consommer des produits trop sucrés, en contrôlant les publicités. Le gouvernement veut augmenter l'âge de la surveillance des publicités à 15 ans (au lieu de 12 ans actuellement), et interdire formellement la participation de célébrités ou de personnages appréciés par les enfants dans les spots destinés aux mineurs. 

40% des enfants ont des problèmes de poids

L'Espagne passe à l'action en interdisant tout simplement aux industriels de promouvoir leur offre commerciale de produits sucrés destinés aux plus jeunes. Une décision motivée par un constat préoccupant : l'obésité chez les enfants est devenue "un grave problème socioéconomique qui soulève des chiffres alarmants sur la malnutrition et la mauvaise alimentation des enfants espagnols". Selon le dernier rapport du ministère de la Consommation, quatre petits Espagnols de 6 à 9 ans sur dix seraient en surpoids, et plus de 17% des enfants seraient même dans une situation d'obésité infantile. Le rapport souligne le lien entre catégorie sociale et nutrition : les enfants de familles aux revenus supérieurs à 30.000 euros annuels souffriraient deux fois moins de problèmes de surpoids que ceux de ménages aux revenus inférieurs à 18.000 euros. Les spécialistes sont unanimes : les bonnes habitudes alimentaires doivent se prendre dès le plus jeune âge pour éviter les frustrations et les problèmes de santé récurrents. 

Le système Nutriscore pour aider à choisir

Pour permettre aux parents et aux enfants d'adopter de bonnes habitudes alimentaires et les aider à mieux choisir les produits, un système d'étiquetage baptisé "Nutriscore" va être lancé en 2021. Cet indicateur permettra de repérer en un coup d'œil le niveau de qualité nutritionnelle de chaque produit, et ainsi faire rapidement le tri entre produits non-sains et produits sains dès la sélection des articles en magasin. Tel un feu tricolore avec des couleurs allant de vert à rouge et des lettres associées allant de A à E, le code permettra au consommateur de choisir les produits les plus sains, et de laisser de côté les produits étiquetés en rouge avec des lettres proches du E. L'organisation espagnole de consommateurs OCU dénonce la fausse idée implantée par les industriels selon laquelle "le petit déjeuner devrait être riche en hydrates de carbones, issus de farines raffinées, comme les petit déjeuners industriels vantés par les publicités". Or selon l'association, ces petits déjeuners soit disant "pleins d'énergie" promus à la télé dans des spots séducteurs pour les enfants sont en réalité peu sains, car il s'agit dans la plupart des cas "d'aliments ultra-procédés riches en graisses, en sucres, en sel et en additifs", qui ne doivent être consommés que de temps en temps. L'organisme regrette la stratégie commerciale des entreprises basée sur ces publicités aux couleurs et aux chansons joyeuses attirant les enfants avec des personnages animés attractifs pour eux, et qui communiquent de fausses idées avec des photos de produits sains sur les emballages, comme des fruits ou du lait par exemple.