Lorsqu'on annonce à notre ado que nous allons nous expatrier en Espagne, sa première réaction est très positive : qui ne rêverait pas de partir à la découverte d'autres contrées ? Mais pour nos enfants, l'adolescence, c'est déjà une expatriation en soi. Partir à l'étranger peut être vécu pour certains, comme un véritablement déracinement
(Photo lepetitjournal.com)
L'Espagne fait rêver, c'est la chaleur, la fiesta et la siesta. C'est le soleil, les filles qui dansent le flamenco avec leurs longues robes à volants, les garçons qui font de la tauromachie, très élégants dans leurs habits de lumière.
En même temps, l'adolescence, c'est l'âge complexe où on a besoin de repères pour se sentir rassuré et sûr de soi. L'adolescence c'est une véritable mutation, une transformation du corps et de l'esprit. Pour nos enfants, l'adolescence, c'est déjà une expatriation dans leur propre Moi.
L'arrivée dans un nouvel établissement
Partir à l'étranger peut être vécu pour certains, comme un véritablement déracinement. L'arrivée dans un nouvel établissement est en général anxiogène pour nos 11-16 ans. Dès lors qu'il s'agit d'un établissement étranger, l'anxiété sera deux fois plus importante.
L'éducation espagnole, bien que latine, est différente de l'éducation française. La culture ou la langue sont autant de nouveautés à découvrir d'un coup : notre ado ne pourra pas tout maîtriser. Il risque par conséquent de se replier sur lui-même.
Dans les établissements du réseau, les cours sont suivis en majorité en français mais dans la cour de récréation, la langue reste l'espagnol. Notre petit expatrié se sentira peut être mis à l'écart, alors que c'est l'âge où l'on cherche à s'identifier à un groupe. Les jeux, les musiques sont différentes et notre ado aura la sensation de débarquer d'une autre planète?
Le rôle des parents
Il faut avoir à l'esprit que l'adolescent veut et doit prendre ses distances par rapport à ses parents et qu'une expatriation va à l'encontre de cette tendance naturelle. Il faudra, que nous parents, soyons plus réceptifs aux contrariétés de notre enfant, en étant disponibles pour lui, car nous serons son seul repère.
Ainsi, face à ces nouveautés et ces contrariétés, les parents, aidés du corps enseignant, seront là pour rassurer leur enfant et dans la majeure partie des cas tout rentrera dans l'ordre rapidement.
Car n'oublions pas que les Espagnols sont très chaleureux et cette chaleur comblera vite votre ado.
Témoignages : E. est arrivée à Madrid à 14 ans : "la première semaine fut horrible, j'étais complètement dépaysée, le choc a été brutal mais je m'y suis habituée". S. est arrivée à Madrid à 12 ans : "c'était un changement radical pour moi. Ici tout est plus convivial et malgré les différences de langue, par exemple, j'ai réussi à vite m'intégrer. Et comme dans tout établissement, il y a des groupes et ici il y a le groupe des Français". M. est arrivée à Madrid à 11 ans : "mon intégration s'est mal passée, c'était censé être une école française mais tout le monde parlais espagnol, j'ai donc été rejetée car je ne parlais pas la langue. J'ai fini par me lier d'amitié avec une autre nouvelle, une française, et ai commencé à me sentir mieux". |
N'oublions pas que la famille, c'est l'équilibre de l'enfant et si notre ado se sent bien chez lui il se sentira bien n'importe où. En conclusion, au cours de cette étape de transition, l'adolescent apprend à découvrir un nouvel univers. Il faut lui faire et lui donner confiance.
Steph Jelensperger-Ruiz (www.lepetitjournal.com ? Espagne) Lundi 24 septembre 2012