Le gouvernement espagnol a approuvé ce week-end le décret permettant de mettre le pays en "état d'alerte", et de placer tous les citoyens en quarantaine. Explications.
La semaine dernière, l'État espagnol laissait encore aux gouvernements régionaux la responsabilité des mesures à appliquer face à l'expansion de l'épidémie de coronavirus. Depuis ce week-end, c'est désormais l'ensemble du pays qui est placé en "état d'urgence". Il aura fallu plus de sept heures au Conseil des ministres extraordinaire pour approuver cette mesure exceptionnelle qui limite la libre circulation des habitants et place toutes les communautés autonomes espagnoles sous la responsabilité directe du gouvernement central. Le président Pedro Sanchez a pris la parole à la télévision samedi soir pour expliquer le détail de ces mesures applicables à tous les résidents en Espagne pendant au moins deux semaines.
Article 55 pour une situation exceptionnelle
En s'appuyant sur l'article 4 de la Loi Organique 4/1981 et sur l'article 116.2 de la Constitution espagnole, le gouvernement a déclaré un "état d'alerte", pour faire face à une "crise sanitaire qui engendre de graves altérations de la normalité". Cette situation prévue par la législation espagnole est mise en place pour une durée de deux semaines (éventuellement renouvelables) dès lundi. L'application de l'article 55 de la Constitution a été jugé imprescriptible pour affronter "une situation d'extrême gravité, sans pour autant provoquer la suspension d'aucun droit fondamental". Ainsi, dans ce cadre inhabituel, le gouvernement central espagnol devient la seule autorité compétente pour toutes les régions espagnoles, primant sur les gouvernements régionaux, dans les domaines de la Défense, de l'Intérieur, des Transports et de la Santé, et cela jusqu'à la fin de l'état d'alerte.
Quels sont les magasins ouverts ?
Durant les deux semaines de confinement, les commerces qui resteront ouverts au public sont les magasins distribuant l'alimentation et les produits de première nécessité, les pharmacies et les magasins de matériel médical, ceux d'alimentation pour animaux, les banques, les magasins de produits d'hygiène, les pressings et les salons de coiffure, ainsi que les stations services, les bureaux de tabac et de presse, tout comme les entreprises de télécommunication et de messagerie. Tout au autre commerce, restaurant, bar, centre de loisir ou de diversion (cinéma, club de sports discothèque,...) resteront fermés au public. Les centres culturels (musées, bibliothèques, médiathèques...) garderont également leur portes closes jusqu'à la fin de l'état d'alerte.
Les restrictions de mobilité
Pendant toute la durée de l’état d’alerte, il est aux habitants de rester chez eux en dehors des trajets imprescriptibles. Ceux qui le peuvent doivent travailler depuis chez eux, et les enfants et étudiants doivent quant à eux suivre leur formation en ligne au quotidien.
Les personnes ne pourront circuler sur les voies publiques que pour l’accomplissement des activités suivantes :
• Pour aller acheter des aliments et des produits de première nécessité
• Pour se rendre aux centres de santé et dans les hôpitaux
• Pour se rendre ou revenir de son lieu de travail pour les personnes ne pouvant pas travailler depuis chez elles
• Pour aller s'occuper de personnes âgées, dépendantes ou d'enfants
• Pour aller à la banque
Il est demandé d'éviter de se déplacer à plusieurs pour aller faire les courses, et de respecter une distance d'un mètre avec les autres consommateurs et avec les employés des supermarchés.
Les transports
Le ministère des Transports met en place les conditions nécessaires pour faciliter le transport de marchandises sur l’ensemble du territoire national afin d'assurer l’approvisionnement des magasins. Pour ce qui est du transport de personnes, les services de transport de voyageurs par route, voie ferrée ou aérienne sont réduits de 50%. Les systèmes de vente de billets en ligne doivent inclure pendant le processus de vente des billets un message suffisamment visible dans lequel il est déconseillé de voyager sauf pour des raisons d'extrême urgence.
La circulation de véhicules privés sur les voies publiques est autorisée pour réaliser les activités citées ci-dessus, et pour aller se ravitailler en combustible.
Le ministère de l’Intérieur pourra ordonner, en cas de nécessité, la fermeture de certaines routes ou tronçons de routes pour des raisons de santé publique.
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