Le Covid-19 a atteint le cœur de l’Europe et il y a déjà 220 personnes infectées et 7 morts en Italie. Avec 80.000 contaminés et 2.600 morts dans 29 pays, il pourrait être bientôt déclaré pandémie par l’OMS. Bruxelles craint la première fermeture des frontières depuis Schengen.
Alors que l’Italie panique devant l’étendue de la propagation du Coronavirus, l’Espagne prend peur. Jusqu’ici, on ne comptait que 2 cas de personnes contaminées. Cependant, l’activation du protocole pour d'éventuels cas de coronavirus vient d’être déclenché à Malaga, Ávila, Salamanque et en Navarre. Il s’agit dans tous les cas de patients qui ont les symptômes d'une grippe, et qui s’étaient rendus ces derniers jours, non pas en Chine, mais dans le nord de l'Italie. Entre le festival de Venise, les différents salons internationaux à Milan ou les évènements sportifs, des milliers de personnes sont concernées. Les inquiétudes se portent actuellement sur les 2.400 supporters du FC Valence qui se sont rendus la semaine dernière à Milan.
2.400 supporters du FC Valence à Milan
Face à la psychose qui augmente -les pharmacies sont en rupture de stock de masques sanitaires-, le ministère de la Santé espagnol recommande à la population le calme et la prudence. "En raison de nos contacts avec l'Italie, l'Iran et la Corée du Sud, nous devons disposer d'un système très sensible pour pouvoir réagir en cas de suspicion", a déclaré dimanche le directeur du Centre de coordination des alertes et des urgences du ministère. En effet, l'attention s'élargit et ne se concentre plus uniquement sur la Chine, l'épicentre de l'épidémie, mais sur d'autres pays. Il est par contre exclu que l'Espagne ferme les frontières pour contenir le virus. Le Gouvernement espagnol ne proposera pas pour le moment d'autres mesures extraordinaires, telles que les restrictions de vols ou l'annulation d'événements publics.
Exclu que l'Espagne ferme les frontières pour contenir le virus
Après les Chinois, les Italiens deviendraient-ils les nouveaux pestiférés ? Il faut dire qu’en Italie, la situation est particulièrement inquiétante dans le nord du pays où le gouvernement italien a interdit l'entrée et la sortie de près de 50.000 habitants de dix municipalités de Lombardie - où se trouve Milan - et de l'une des régions de la Vénétie - à laquelle appartient Venise – où se trouverait l’épicentre de l'épidémie infectieuse.
Le match Naples-Barça maintenu
Tous les événements publics et privés ont été annulés, y compris le carnaval de Venise, et les écoles, universités et musées fermés jusqu'au 1er mars. Milan, et ses rues désertes, commence à ressembler à la ville de Pékin ces dernières semaines. Toutes les foires et congrès qui devaient se tenir dans la ville, capitale économique du pays, ont été reportés. Le théâtre de l'Opéra de La Scala à Milan s’est également vu contraint de suspendre toutes ses fonctions jusqu’à nouvel ordre. Quant à la fashion week milanaise, les marques Laura Biagiotti et Giorgio Armani ont finalement défilé sans public, en streaming. Les événements sportifs ont tous été annulés, à l’exception du match Naples-Barça, qui aura bien lieu puisqu’il se jouera dans le sud du pays.
La virulence avec laquelle l’Italie a été touchée est d’autant plus préoccupante qu’on n’arrive pas à localiser le "patient zéro" et il est donc difficile de prédire quelle sera la propagation. En effet, celui que les autorités pensaient être "patient zéro" qui aurait contaminé son collègue après son retour de Chine n'a jamais eu le virus.
Nervosité aux frontières européennes
Bruxelles craint que la propagation du virus n'entraîne la première fermeture des frontières pour des raisons de santé, depuis l'entrée en vigueur de la zone Schengen en 1995. Même si cette mesure ne contribuerait pas à lutter contre l'épidémie, les virus ne s’arrêtant pas aux frontières !, Certains pays ont déjà tiré nerveusement la sonnette d’alarme en Europe. Ainsi, l'Autriche avait initialement refusé le passage dimanche soir à un train en provenance de Venise, qui se dirigeait vers Munich.
Un autre membre de l'Union Européenne, la Roumanie, a décrété ce dimanche la quarantaine obligatoire de 14 jours pour les personnes arrivant des régions italiennes de Lombardie et de Vénétie. Les passagers arrivant à l'aéroport de Bucarest seront soumis à un questionnaire médical et ceux qui émettront des doutes pourront être mis en quarantaine à leur domicile.
Les bourses en berne
Et comme toujours, les premiers à prendre peur sont les marchés. Les alertes sur l’impact économique du coronavirus se sont encore aggravées et les chutes atteignent 4% pour les bourses européennes, la pire journée depuis juin 2016, lors du Brexit. Une journée particulièrement noire pour le secteur du tourisme, avec des chutes de près de 10% pour certaines chaines hôtelières et lignes aériennes.