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Chasse-de-têtes, pour entreprises et cabinets d'avocats en Espagne

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Écrit par Eric Gardner de Béville
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 10 octobre 2017

Malgré le développement d’Internet -ou peut-être à cause de cela- la chasse-de-têtes traditionnelle reste aujourd’hui encore un outil indispenable, performant et très apprécié des entreprises et cabinets d’avocats.

 

En Espagne, il a longtemps été de coutume de recruter par le bouche-à-oreille, le "boca a boca" comme disent nos amis ibères, surtout pour les fonctions de "confiance" comme le sont les PDG, DG et Directeurs Juridiques. On se parlait entre membres de Conseil d’Administration, on demandait avis à un ami, on faisait appel à un cousin, neveu ou fils ou fille d’un "colega". Ces jours sont révolus. La chasse-de-têtes est arrivée en Espagne dans les années 70 et peu à peu le recrutement de professionnels est devenu -justement- professionnel, en interne comme en externe. Toutefois, il faut savoir distinguer.

 

En Espagne, il a longtemps été de coutume de recruter par le bouche-à-oreille

 

Avec le développement d'Internet, beaucoup de sociétés qui cherchent les talents pensent pouvoir tout faire en interne, plus facilement, plus rapidement et plus économiquement. C'est très souvent faux. Cela peut s'appliquer aux profils jeunes, rarement aux expérimentés. Le chasseur-de-têtes est un spécialiste du recrutement qui agit par approche directe et discrète, et qui va plus vite, plus précisément et plus confidentiellement trouver la "perle rare".

 

En pratique on constate qu'il y a un parallèle avec la personne malade qui décide d'aller d'abord voir son pharmacien qui est un bon profesionnel, plus accessible et moins cher que le médecin. Toutefois, le malade se rend compte au bout de deux mois qu'il a dépensé du temps et de l'argent pour des médicaments sans effet et que son mal n'est pas guerri -et peut-être pire. Il décide donc d'aller voir le médecin qui est un spécialiste et lui donnera la bonne solution. Si notre protagoniste avait été chez le spécialiste dès le début, il aurait gagné du temps et de l'argent. C'est la même chose avec le chasseur-de-têtes.

 

Très souvent les meilleurs avocats ne sont pas sur le marché du travail

 

Par ailleurs, tout comme les Directeurs en entreprise -juridique, financier, compliance, contrats, ressources humaines, data protection, etc.- doivent recourir aux spécialistes externes et experts pour des conseils précis et spécifiques, de même DJ, DRH ou PDG doivent faire appel à un chasseur-de-têtes pour des profils qualifiés et seniors. C'est un autre exemple de la relation généraliste-spécialiste : les deux sont nécessaires et complémentaires.

 

En cabinet d’avocats, la situation est similaire : les bons chasseurs-de-têtes savent quels sont les meilleurs candidats pour telle ou telle pratique ou groupe sectoriel du cabinet. Le chasseur-de-têtes expérimenté sait où trouver le parfait candidat "lateral", l’équipe professionnelle qui veut changer, le superbe avocat-manager qui va ouvrir le nouveau bureau en province ou à l’international. Ceci est d’autant plus vrai que le milieu des avocats est très secret et confidentiel, et qu’il est donc très difficile pour les non-professionnels d’obtenir les informations idoines.

 

Il y a aussi un aspect important que beaucoup de cabinets et entreprises ne valorisent pas assez : le fait que le chasseur-de-têtes va presque systématiquement aussi chercher des candidats qui ne sont pas en recherche active, qui ne sont donc pas sur le marché et que les non-professionnels du métier ne connaissent généralement pas. Or très souvent ce sont eux les meilleurs candidats.

 

Gérer sa relation avec le chasseur-de-tête... avant d'être en recherche d'emploi

 

Enfin, tout bon professionnel se doit d’être en contact avec les chasseurs-de-têtes tout au long de sa carrière. Ils sont des spécialistes indispensables pour bien gérer la carrière, au plan national ou international, en privé comme dans le public, pour les jeunes comme pour les PDG. De plus, le chasseur-de-têtes est un conseiller, un genre de mentor, qu’il convient de savoir gérer en amont -c’est à dire quand tout va bien dans son job et son entreprise ou cabinet- et ne pas attendre qu’en aval on vous demande de chercher "à vous épanouir", ailleurs bien sûr. Il ne faut pas attendre d’être dans l’urgence ou la crise. Ceux qui ne gèrent pas bien cet aspect important de la relation avec le chasseur-de-têtes risquent d’être déçus le moment venu.

 

En Espagne aujourd’hui il y a un peu plus de 25 grandes firmes de "cazatalentos" répertoriées mais il en existe d’autres d’excellente qualité, plus discrètes comme l’exige l’essence même de la profession.

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