Elles ont connu des parcours différents avant de s'expatrier en Espagne, ou alors avant de revenir dans leur pays natal. Et leurs motivations pour s'investir au sein de l'association ne sont pas forcément les mêmes non plus. Pourtant, Nathalie, Alexandra et Cristina partagent toutes les trois une énergie et un goût pour le travail bien fait. Portraits croisés de membres bénévoles du bureau de l'association Madrid Accueil.
(De gauche à droite : Nathalie, Cristina et Alexandra / Photo lepetitjournal.com)
Elles s'appellent Nathalie, Alexandra ou encore Cristina. Certaines sont arrivées tout récemment au sein de la structure associative Madrid Accueil, qui aide les francophones à s'installer dans la capitale espagnole. D'autres, il y a un peu plus longtemps. C'est le cas de Nathalie Toulet, 41 ans. Arrivée à Madrid en août 2014 pour sa première expatriation, elle a immédiatement toqué à la porte de l'association pour y donner de son temps. Avec l'expérience, ses activités au sein de Madrid accueil se sont diversifiées. Elle est à la fois en charge des relations publiques et de la permanence. C'est d'ailleurs en étant au bureau, à accueillir les Français fraîchement arrivés, qu'elle a rencontré Alexandra Cazard, 40 ans. Née à Madrid mais repartie en France à l'âge de trois ans, Alexandra est revenue en Espagne en mars 2014. Et, après une année à faire des aller-retour entre Paris et Madrid, elle a décidé de s'investir encore plus dans l'association. Elle occupe depuis septembre le deuxième bureau à la permanence et se charge de mettre à jour l'agenda sur le site de l'association. De sont côté, Cristina Trius-Chassaigne, Barcelonaise expatriée à Düsseldorf et maintenant sur Madrid, a découvert le monde associatif en Allemagne. Et a voulu poursuivre l'expérience lors de son retour en Espagne tant cela lui a plu. Aujourd'hui, elle s'occupe de la publicité et de la recherche d'annonceurs pour Madrid Accueil.
"Laisser entrevoir une partie de nos compétences"
Ces trois femmes, qui ont longtemps travaillé et ne se voyaient pas rester à la maison toute la journée, ne comptent pas les heures qu'elles dédient bénévolement à Madrid Accueil. "On ne peut pas le quantifier", dit Nathalie. "On donne un peu tous les jours. On ne peut pas, par exemple, ne pas mettre à jour notre site internet". Car elles prennent toutes leur travail très au sérieux. Un sérieux et un professionnalisme qui depuis quelques années ont permis à Madrid Accueil d'acquérir un dynamisme et un renouvelement reconnus désormais par tous. Qu'on se le dise : derrière l'activité accrue de l'association, il y a donc des petites mains bénévoles, qui ont à c?ur de s'investir pleinement dans leurs missions. Or, ce n'est pas toujours le cas dans le monde associatif. "C'est une question de volonté", explique Nathalie. "S'investir, c'est montrer aux autres ce que l'on peut faire, laisser entrevoir une partie de nos compétences. On a envie que les gens aient confiance en nous et nous laissent la possibilité de prouver qu'on est capables de sortir de notre domaine de prédilection". Si elles sont à l'accueil, à la publicité, sur Internet ou aux relations publiques, c'est que les trois femmes ont élargi leur panel de compétences. Une liberté donnée dans le monde associatif que l'on retrouve beaucoup moins en entreprise, où tout est plus codifié, hiérarchique, estiment-elles. "On essaie de donner de notre savoir-faire de manière agréable pour s'épanouir, même si cela reste du bénévolat", explique Alexandra, qui travaillait avant dans l'événementiel, puis comme attachée de presse. Même son de cloche pour Nathalie, qui était chargée de projet et des opérations au sol dans le domaine aérien avant son arrivée en Espagne, et pour Cristina, gestionnaire de patrimoine immobilier à Barcelone.
Rencontrer de nouvelles personnes
Au départ, les trois bénévoles avaient ?et ont encore? la même envie en rejoignant les rangs de l'association : rencontrer du monde. "C'est un bon moyen de trouver des personnes dans la même situation que nous", confie Alexandra. "On peut passer du temps de manière plus fréquente avec certaines personnes, chose que l'on ne pourrait pas forcément faire avec un travail. Et je voulais connaître du monde dans la communauté francophone", continue Cristina. Depuis leur arrivée, elles se sont prises au jeu du bénévolat en insufflant un regard nouveau sur l'association, "toujours dans une très bonne ambiance", d'après la seule Espagnole des trois. "En plus, la présidente, Delphine Masquelier-Bertrand, s'investit beaucoup. Elle est un moteur et cela nous donne envie d'en faire plus", raconte Alexandra. L'association s'est d'ailleurs beaucoup rajeunie depuis deux ans, ce qui permet selon Nathalie "d'apporter une autre sensibilité", même si elle a "envie que les maris des adhérentes s'impliquent plus. Et puis, on veut développer des événements un peu plus informels".
"Il n'y a pas de carotte au bout"
Les idées et les envies fusent. Les trois femmes y vont de bon c?ur et l'investissement associatif semble important pour elles. Un rapport différent de celui au travail, sans aucune envie pécuniaire. "Tu donnes vraiment de ta personne, en restant libre de savoir si tu as envie de donner ou pas. Il n'y a pas de carotte au bout, c'est un rapport plus honnête avec le travail", affirme Nathalie. Cristina poursuit : "On donne une partie de nos compétences et de notre temps sans aucune contrepartie financière et on n'a pas de problèmes avec cela". Alexandra conclut : "Au fil du temps, on accepte de faire de plus en plus de choses, sans rien demander en échange". Toutes les trois sont unanimes, elles garderont un très bon souvenir de l'expérience et auront dorénavant un ?il différent sur les associations. "Les amis en France s'étonnent parfois et ne comprennent pas toujours ce que cela veut dire. On doit leur expliquer ce à quoi correspond cet investissement, qui n'a pas forcément d'équivalent là-bas, en terme d'occupation", juge ainsi Nathalie.
BL et VG (www.lepetitjournal.com) Jeudi 10 décembre 2015
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