Installée à Los Angeles depuis 2023, la photographe française Sklaerenn Lorand s’est forgé une place singulière dans l’univers du spectacle et des conventions, immortalisant artistes, acteurs de séries cultes et musiciens. Nous l’avons rencontrée lors d’une séance photo exceptionnelle pour le Bowers Museum, où son regard précis et sensible donne vie aux créations de designers indiens. Portrait d’une passionnée qui, de Paris à Hollywood, photographie les stars avec une authenticité lumineuse.


Derrière l’objectif de Sklaerenn Lorand, il y a d’abord une enfant émerveillée, qui collectionne les appareils photo comme d’autres collectionnent les jouets. Chaque anniversaire apporte un nouveau boîtier, chaque voyage devient un terrain de jeu. Elle photographie par passion, sans imaginer un instant que cette passion pourrait un jour devenir une carrière. Et pourtant, une rencontre va tout changer.
Pour Sklaerenn Lorand, cette rencontre s’appelle Cécilia Cara. Elle n’a que huit ans lorsqu’elle découvre l'artiste sur scène, qui triomphe dans le rôle de Juliette, dans la comédie musicale Roméo et Juliette de Gérard Presgurvic. Et très vite, les spectacles s’enchaînent, toujours avec un appareil photo en main. À force d’immortaliser ces instants, de poster ses images sur Facebook et de graviter dans les coulisses, elle attire l’attention de David Ban, qui incarne Kenickie dans la production française de Grease. Séduit par son œil et son instinct, il l’encourage : « Tes photos sont géniales, il faut que tu en fasses ton métier. » Une phrase qui devient un véritable point de bascule.
Dans les coulisses de Paris Bercy avec son premier badge All Access
À la fin du lycée, elle renonce à une fac de psychologie pour intégrer une école de photo. Quelques mois plus tard, Sklaerenn Lorand se retrouve dans les coulisses de Paris Bercy avec son premier badge All Access pour photographier Grease. Le début d’une longue aventure. David Ban devient un mentor, presque un grand frère. Grâce à lui, Sklaerenn Lorand couvre Hair, Il était une fois Joe Dassin, 1789 : Les Amants de la Bastille, Les Trois Mousquetaires, ainsi que des concerts, clips et albums.
D’autres rencontres jalonnent son parcours, notamment celle de Louya, danseur et choriste de Christophe Maé. Après avoir littéralement déjoué la sécurité pour photographier ses concerts, elle obtient un soir un nouveau badge All Access et immortalise les coulisses du Palais des Sports. Puis s’ouvre un autre univers : celui des séries cultes. One Tree Hill, Stranger Things, Vampire Diaries, Once Upon a Time… Du Festival de Monte-Carlo aux conventions américaines, en passant par Comic Con, Sklaerenn Lorand affine son regard sensible et spontané, se forgeant peu à peu une place précieuse dans cet écosystème où elle saisit acteurs, fans et instants suspendus.
Et parce que certaines histoires bouclent la boucle, en 2023, Sklaerenn Lorand couvre officiellement les concerts de Cécilia Cara. Un moment presque irréel. « Quand je repense à la petite fille de 8 ans que j’étais, je trouve ça toujours incroyable et inespéré. Comme quoi il ne faut jamais abandonner, être patient et persévérant », confie-t-elle avec émotion.
Elle s'installe à Los Angeles pour rejoindre People Convention
La même année, Sklaerenn Lorand franchit un nouveau cap : elle s’installe à Los Angeles pour rejoindre la branche américaine de People Convention, la société française qui organise des événements pour les fans de séries ou de films. Elle couvre les événements, réalise des photos de tournages de clips et de courts-métrages, et continue de photographier les acteurs de nos séries préférées : Chad Michael Murray, Ian Somerhalder, Millie Bobby Brown, Noah Schnapp... En 2025, elle reçoit une mention honorable aux Black & White International Photography Awards et signe une série mode pour le Bowers Museum, où ses images seront exposées de décembre 2025 à mars 2026 lors de l'exposition “Global Threads : India’s Textile Revolution” (lire notre article ici).

La Française, dont on peut découvrir le portfolio ici, défend une photographie authentique : lumière naturelle, spontanéité, émotion brute, loin des retouches extrêmes souvent privilégiées aux États-Unis. En revanche, elle adopte volontiers la rigueur américaine en matière de contrats et de protection du travail. Une manière de tracer sa route avec lucidité, sans jamais perdre de vue l’essentiel : raconter des histoires vraies, et écrire sa trajectoire dans la lumière, une image à la fois.















