"One Battle After Another," le nouveau film de Paul Thomas Anderson avec Leonardo DiCaprio, Sean Penn, Benicio Del Toro et Chase Infiniti, est à voir sur les écrans américains le 26 septembre. Lepetitjournal.com l’a vu et en a discuté avec Leonardo DiCaprio.


C’est, sans aucun doute, l’un des meilleurs films de l’année. Si ce n'est pas le meilleur. Il n’a fallu que trois secondes pour que "One Battle After Another", thriller énervé, désespéré, effrayant, tendre et drôle, de Paul Thomas Anderson, nous attrape par le col pour ne jamais nous lâcher.
Pendant 2h50, l’action est intense, portée par une musique perpétuelle, déroutante d’abord, obsédante ensuite. Le réalisateur ne perd pas de temps. Immédiatement à l’écran, ça s’agite, ça crie, ça lève le poing en signe de ralliement. Bob Ferguson (Leonardo DiCaprio), expert en explosifs, s’apprête, avec le groupe de révolutionnaires French 75, à libérer un groupe de migrants emprisonnés dans un centre de détention à la frontière entre la Californie et le Mexique. Bob est en couple avec la meneuse de la bande, Perfidia Beverly Hills (Teyana Taylor), agitée, convaincue, enfiévrée. Une fougue qui séduit le colonel Steven Lockjaw (Sen Penn), raciste, violent et ennemi juré du groupe des insurgés. Le pouvoir dont s’empare Perfidia l’excite et ça vire à l’obsession.
Un film qui dépeint la noirceur de l'Amérique d'aujourd'hui
15 ans plus tard, Bob passe ses journées à se défoncer devant la télé, en peignoir. Il élève seul, Willa (Chase Infiniti), la fille qu’il a eue avec Perfidia. Perfidia ne fait plus partie du paysage et Bob craint sans cesse que son passé ne le rattrape et que Willa en paie le prix. L’ado croit son père parano, il était en fait visionnaire. Quand le colonel Lockjaw refait surface et que Willa disparait, Bob se lance dans la course-poursuite de sa vie.
Le film de Paul Thomas Anderson est un film dense, révoltant qui dépeint la noirceur de l’Amérique contemporaine autant que la fracture générationnelle entre les parents et leurs enfants. Il dénonce par l’absurde les décisions politiques arbitraires qui changent la vie de gens qui n’ont rien fait de mal si ce n’est de ne pas être nés là où il fallait et il caricature les nationalistes blancs.
Pendant 2h50, entre deux rires, en voyant ce film dénoncer la réalité de l’Amérique moderne, on se demande par quel miracle on tient encore debout. Par quel étrange hasard, quelle combinaison inconnue, est-on encore en vie, alors que le monde va si mal ? Dans le film, ce sont des racistes réac’ qui créent des clubs secrets immondes qui dirigent le monde. Dans la réalité, on n’en est pas très loin. Le film, porté par une brochette d’acteurs parfaits de bout en bout, nous rappelle que c’est le rire, l’espoir et le courage qui nous font tenir.
Le cinéma "pour offrir une expérience communautaire"
Leonardo DiCaprio, au cours d’une conférence de presse à laquelle Lepetitjournal.com a assisté, confie au sujet de son personnage : « Il est incroyablement imparfait et il fait des choix inattendus. Au début, c’est un père qui est complètement déconnecté de sa fille. Elle est d’une autre génération. Il est un désastre en tant que père. Son vrai héroïsme, c’est l’idée qu’il continue sans relâche à tout faire pour protéger sa fille. Il n’abandonne pas. J’adore cette idée et il n’y a que maintenant que je comprends la puissance de tout ça, le fait qu’il soit là pour sa fille, et la façon dont elle a été affectée par ses propres choix. Son passé revient le hanter et ce qu’il a vécu se transmet à la génération d’après. C’est une sorte de trauma. »
L’acteur, dont la prestation pourrait lui assurer une nomination aux Oscars, espère que les gens iront voir ce film au cinéma. Parce que, quelque part, c’est aussi comme ça qu’on lutte : ensemble, les yeux tournés vers la même direction. « C’est tourné en VistaVision (ndlr un procédé cinématographique qui offre des images plus nettes et plus détaillées), il y a les paysages, la musique, le son… », plaide Leonardo DiCaprio. « On est dans une époque où on est inondé par toutes sortes de contenus et de très bons contenus. Mais c’est l’une de ces idées originales que j’espère que les gens soutiendront vraiment. Elle est conçue pour offrir une expérience communautaire avec un groupe d’Homo sapiens dans une salle de cinéma », sourit-il.
Autre raison de vous rendre en salles : le film a été tourné en partie dans l’Ouest américain, en Californie et en Arizona notamment. La scène de course-poursuite finale se déroule sur une route époustouflante de Borrego Springs, faite d’interminables plongées et de sommets. Le paysage est splendide, comme l’épilogue. À voir au cinéma dès le vendredi 26 septembre.
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