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EXPATRIATION - Comment gérer les tensions relationnelles du couple expat en Angleterre ?

Écrit par Lepetitjournal Londres
Publié le 26 juin 2017, mis à jour le 8 février 2018


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Les packages du cadre expatrié fournis par l’entreprise ou par l’institution financière sont bien connus. En revanche, ils n’incluent pas ou très peu la préparation du couple lui-même qui franchit bien plus qu’une frontière. La famille se voit arrachée à sa culture, sa langue, ses repères familiaux, ses amis et le système d’éducation des enfants peut soulever de réels challenges. Anne de Montarlot, psychothérapeute à Londres référencée sur la plateforme MEDitSimple, nous livre ici quelques précieux conseils pour y voir plus clair.

L’expatriation et ses tensions bien souvent larvées, sur lesquelles le couple n’a pas forcément réfléchi avant son départ, peuvent conduire à des déceptions et à du ressentiment. Face à elles, soit le couple se soude dans une vision : « nous face au système » ou bien il se déchire au fur et à mesure des obstacles rencontrés qui peuvent être cumulatifs. Alors quels sont les pièges potentiels placés sur la voie du couple expatrié ?

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- La prise de conscience, parfois surprenante, d'un niveau d’anglais qui n'est pas tout à fait à la hauteur des attentes et la perte de confiance en soi qui s’ensuit, tant sur le plan professionnel que social. En outre, une disparité entre les époux peut exister, lorsque l'un est plus à l'aise en anglais que l'autre, ce qui risque d'engendrer des frustrations.

- La gestion de la trajectoire et de la progression des carrières distinctes de chacun des époux. Elle peut se voir modifiée avec un déclassement professionnel fréquent pour la femme. Ce type de deuil de carrière (pour la femme en général) peut provoquer de l’anxiété et du ressentiment. Il sera alors question de réfléchir à un nouveau positionnement sur un marché du travail en anglais qui pourra vous mettre également face à une nouvelle culture du travail, différente des repères comportementaux français.

- Une fois en poste, la perte graduelle pour le cadre concerné (masculin/féminin) de son réseau professionnel, qui a pour conséquence de le rendre davantage « à la merci » de son employeur local. D’autre part, si l’un des époux se retrouve à porter seul le poids financier, le déséquilibre peut créer des attentes qui n’existaient pas dans le pays d’origine et provoquer des frictions sous forme de reproches.

- La scolarité des enfants avec les problématiques nouvelles que cela génère en terme d’ajustement. Quel système choisir ? Quelle orientation, comment s’y préparer ? UCAS ou Prépa à la française ? etc.. Le manque d’information face aux options possibles entre les systèmes français et anglais, ne manque pas de créer des pressions familiales avec une attente triple : celle de l’enfant, de ses parents et de la société, sous-tendus par une course aux résultats.

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De façon générale, le couple parental risque d’être confronté à un stress accru que les jeunes ressentent (en dehors des pressions traditionnelles, telles que les examens, l’image de leur corps, la pression exercée par les autres), stress lié à la performance. Celui-ci est malheureusement alimenté par une incessante surveillance virtuelle à travers les réseaux sociaux, engendrant le sentiment de n’être jamais assez à la hauteur… La famille expatriée n’est, bien entendu, pas épargnée par cette révolution technologique. L’impact de cette course à la performance est surmultipliée, notamment dans des villes comme Londres où la concurrence internationale est féroce pour les étudiants. Ce type de pressions nouvelles pour les enfants se remarque au niveau de leurs attentes et des troubles (stress, attaques de panique, anxiété, dépression) que cela peut produire.

Que faire en tant que parents expatriés pour les soulager de cette nouvelle forme de pression? Les aider à se concentrer sur ce qu’ils peuvent contrôler et recadrer le focus sur la qualité et l'intensité des révisions et du travail à fournir, ainsi que sur leurs compétences d’organisation (study skills), au lieu de mettre l’accent uniquement sur les résultats. Echouer à un examen n’est pas synonyme de drame et doit, au contraire, être une opportunité de mieux se connaître et examiner ce qui doit être pris en compte pour maximiser ses chances. Leur apprendre à échouer, sans systématiquement en faire un peu trop pour eux, peut les aider à maximiser leur résilience et prendre confiance en eux.

En conclusion, protéger son couple doit être au centre de l’aventure d’expatriation. Rafraîchir son anglais est sans doute la première étape pour retisser un réseau amical et professionnel et ne pas trop écorcher son estime de soi au passage. Ensuite, il sera bon d’instaurer régulièrement des moments de dialogue en famille où chacun partagera son expérience, ses attentes et ses soucis. Rester le doigt sur le pouls des ondulations permet de clarifier et de rectifier la trajectoire à temps, et de maintenir la connexion entre les époux.

Anne de Montarlot (www.lepetitjournal.com/londres), le 22 juin 2017

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Publié le 26 juin 2017, mis à jour le 8 février 2018