ETA, fermeture progressive des frontières… À l’heure actuelle, vous vous dites sûrement que faire un stage à Londres, c’est devenu mission impossible. Et vous avez raison - en partie. Le contexte post-Brexit a compliqué les mobilités, mais il existe cependant un visa encore discret mais redoutablement efficace, qui permet aux étudiants étrangers, y compris européens, d’accéder à des opportunités professionnelles au Royaume-Uni sans passer par la lourdeur administrative des visas classiques. Nous vous révélons aujourd’hui ses secrets…


Depuis 2008, tapie dans les recoins du site du gouvernement britannique, se cache un visa un peu à part : le Government Authorised Exchange visa, ou visa GAE. Si vous en avez jamais entendu parler, c’est assez normal : il n'est mis en avant ni par le gouvernement, ni par les organismes indépendants d’expatriation.
Mais concrètement késako ? Ce visa n’est pas fait pour faire venir des travailleurs sur le long terme, mais plutôt pour permettre à des étudiants ou jeunes diplômés de venir apprendre, partager leurs idées, découvrir de nouvelles façons de faire et échanger avec des employeurs au Royaume-Uni. Ce visa de travail temporaire vise surtout les étudiants ou jeunes diplômés qui veulent faire un stage dans une entreprise britannique. Contrairement au “Skilled Worker”, très strict, il est bien plus souple, rapide, et surtout accessible à ceux qui, normalement, ne peuvent pas travailler au Royaume-Uni.
Conditions requises :
- Être âgé d’au moins 18 ans
-Avoir été inscrit dans un établissement d’enseignement supérieur ou diplômé depuis moins de trois ans.
À savoir sur le GAE
Le GAE est accordé une seule fois, pour une période définie. Entrer au Royaume-Uni avant d’avoir reçu officiellement le visa conduit à son annulation immédiate.

AIESEC, au cœur du visa étudiant
Parmi les structures qui proposent ce visa, AIESEC tient une place importante. Il s’agit d’une organisation étudiante internationale qui développe un programme de visa UK, spécifiquement pour les stages. Elle aide aussi les entreprises à s’y retrouver dans les démarches, souvent compliquées et peut même leur proposer directement des candidats.
Tara, chargée du programme chez AIESEC UK nous en dit plus : “Ce visa, assez méconnu du grand public, est une opportunité énorme pour les étudiants qui n’ont pas le droit de travailler au Royaume-Uni, par défaut. On leur ouvre une porte légale, encadrée, et surtout très rapide à mettre en place.” Mais l’intérêt ne s’arrête pas là. “Il est difficile de donner des statistiques précises sur ceux qui décrochent un emploi à la suite du stage, car cela dépend beaucoup des objectifs de chacun. Mais ce que je peux confirmer, c’est que ceux qui veulent utiliser leur stage pour évoluer vers une carrière au Royaume-Uni ont clairement une carte à jouer.”
Car oui, des débouchés sont encore accessibles au Royaume-Uni : “Nous avons des étudiants qui reviennent trois étés de suite faire des stages courts avec la même entreprise. Cela reste totalement possible, tant que l’on respecte les règles.”
Une porte d’entrée viable vers l’emploi ?
Si le visa GAE ne garantit pas une embauche à la clé, il constitue un tremplin, rappelle Tara : “Certains grands groupes recrutent une centaine de stagiaires par an, et 10 % d’entre eux se voient proposer un contrat. Pour autant, certains font ce stage simplement pour compléter leurs études, puis rentrent dans leur pays. Le dispositif s’adapte à tous ces profils”
ETA : la nouvelle règle du jeu
ETA : Tout ce qu’il faut savoir sur le nouveau titre de séjour au Royaume-Uni
Depuis l’introduction de l’ETA (Electronic Travel Authorisation), les conditions d’entrée au Royaume-Uni deviennent plus strictes et un mot d’ordre perdure : ne pas griller les étapes.
Les candidats doivent impérativement attendre l’obtention officielle de leur visa avant de poser le pied sur le sol britannique et toute tentative d’entrée anticipée entraîne la nullité du document. D’ailleurs, le visa est lié à un employeur unique, celui mentionné sur le Certificate of Sponsorship, et ne peut être modifié en cours de séjour. Enfin, avant acceptation du dossier, les candidats doivent justifier de ressources suffisantes pour subvenir à leurs besoins sur le sol britannique, sauf si le sponsor prend tout en charge.
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