Stéphane Pailler, Consul général : “Il est agréable d'être français en Écosse”

Quand avez-vous pris vos fonctions, d’une part en tant que Consul général de France en Écosse, d’une autre celle de directeur de l’Institut Français d’Écosse ?

Je suis arrivé le 1er septembre 2023, succédant à Laurence Païs. Mon poste combine deux fonctions essentielles : Consul général de France en Écosse, mais aussi directeur de l'Institut Français d'Écosse. Notre institut est situé au cœur d'Édimbourg, sur la rue la plus touristique et vise à promouvoir la culture et la langue française. 

 

Beaucoup sont tombés sous le charme de l'Écosse et de la solidarité entre Français et Écossais

 

Comment se caractérise la communauté française en Écosse ? 

Premièrement, elle est principalement concentrée dans trois villes : Édimbourg, où résident environ 2500 personnes, Glasgow avec environ 1300 personnes, et Aberdeen, dans le nord-est du pays, comptant environ 800 ressortissants. Nous avons 7000 Français inscrits au registre, mais nous estimons à environ 12000 le nombre total de ressortissants français en Écosse. 

En 2023, le Consulat de France en Écosse a délivré 1364 passeports contre 1000 en 2022. Ceci témoigne de l'augmentation du nombre de ressortissants français dans la région. L'Écosse attire une grande diversité de secteurs, bien que les étudiants français viennent moins, dû au Brexit et à la fin d'Erasmus. Nous avons tous types de professionnels qui viennent s’installer, dans divers secteurs (restauration, pétrole, ingénieur en intelligence artificielle ou en aérospatiale). 

Beaucoup sont tombés sous le charme de l'Écosse et de la solidarité entre Français et Écossais. Nous avons une réelle affection, quasi historique, grâce à la Auld Alliance ; une amitié multiséculaire rappelée à chaque événement. Il est agréable d'être français ici. 

 

 

Quelles sont vos principales missions ?

Il faut savoir qu’il y a eu un déménagement d’un certain nombre de services, qui étaient initialement assurés par le Consulat, en 2016-2018. Ils comprennent notamment les visas, la nationalité ou l’état civil. 

Le Consulat en Écosse assure la protection consulaire des Français, qu'ils soient résidents ou de passage. Nous délivrons des laissez-passer (54 en 2023) et organisons également deux tournées consulaires par an, pour faciliter les procédures administratives. 

 

Ces élections européennes sont un enjeu crucial pour les Français sur place, qui se sentent profondément européens

 

Comment vont se dérouler les élections européennes pour les Français en Ecosse ? 

Ces élections européennes sont un enjeu crucial pour les Français sur place, qui se sentent profondément européens. Pour rappel, les Ecossais s'étaient prononcés à plus de 60 % en faveur du maintien dans l'Union européenne lors du référendum de 2016. Nous travaillons en étroite collaboration avec les services à Paris pour encourager la participation électorale. Deux dates clé sont à retenir : le 3 mai, date limite d'inscription sur les listes électorales, et le scrutin, le 9 juin. 

Trois bureaux de vote seront ouverts dans les lieux les plus importants pour la communauté française : Aberdeen, Glasgow et Édimbourg. Nous cherchons des assesseurs, dans les bureaux de vote. Finalement, 5000 personnes sont inscrites sur les listes électorales, une augmentation par rapport au scrutin de 2019, où nous avions 3900 inscrits, signe révélateur que plus de Français s'installent ici. 

 

L'Écosse est en pointe dans le domaine des énergies renouvelables, offrant des opportunités de coopération avec l'Europe.

 

Comment voyez-vous les grandes dynamiques en Écosse depuis le Brexit ?

Les Écossais cherchent à maintenir des liens économiques étroits avec l'UE, notamment dans des secteurs économiques clés tels que l'exportation de saumon et de whisky. En cela, les relations avec les pays européens et surtout la France sont primordiales. La France est d’ailleurs la première importatrice de saumon au monde, en volume et en valeur ; en plus d’être la première importatrice de whisky en Europe (550 millions d’euros par an). Enfin, l'Écosse est en pointe dans le domaine des énergies renouvelables, offrant des opportunités de coopération avec l'Europe.

 

Vous êtes aussi directeur de l’Institut Français en Écosse, quels sont les moments forts de 2024 ?

Cette année, nous mettons en avant les Jeux olympiques, en organisant une cérémonie de commémoration pour Eric Liddell, célèbre athlète écossais, vainqueur du 400 mètres lors des Jeux olympiques de Paris 1924. Il a d’ailleurs été immortalisé dans le film Les Chariots de feu.

Nous prévoyons aussi une exposition sur le rôle des femmes dans les Jeux olympiques, en lien avec le Musée National du Sport à Nice et l’Institut Français de Paris qui s’appellera les “Elles des jeux” en juin.

 

 

Enfin, nous accueillerons également l'expert français du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), Robert Vautard, lors d'une journée dédiée au climat le 9 avril. S’en suivra une exposition sur la thématique d’Un monde sans fin,  une bande-dessinée réalisée par Christophe Blain et Jean-Marc Jancovici, qui viendra enrichir notre programmation.