Édition internationale

UNDERGROUND – Les DJ français infiltrent les nuits londoniennes (2/2)

Écrit par Lepetitjournal Londres
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 14 novembre 2012

Au milieu de la floraison de venues (salles de concert), de squats (fêtes gratuites dans des lieux désaffectés) et house parties (fêtes chez des particuliers) qui passent de la musique underground, on trouve de nombreux DJ français. Lepetitjournal.com/londres en a rencontré un échantillon afin de découvrir la face cachée des sorties londoniennes hors des sentiers battus (2/2)

Que ce soit dans des salles officielles au c?ur de Londres ou dans des squats parties plus ou moins légales à l'est et au sud de la ville, les Français sont présents pour faire vibrer les gens. Dans ce réseau musical britannique développé et varié, nombreux sont ceux venus des quatre coins de la France qui ont trouvé l'occasion de développer leur passion ici pour eux, leurs amis et les autres. Professionnels ou tombés sur les platines par accident, ils ont tous le même goût pour la musique underground. Ils expliquent leur parcours et leur expérience dans le monde des sets londoniens.

Suite de l'article : UNDERGROUND- Les Djs français infiltrent les nuits londoniennes (1/2)

Londres, berceau de la diversité et de la tolérance musicale


Londres est perçue comme une ville ouverte musicalement, qui permet à chacun de trouver son compte. " Une sensibilité plus ouverte et une plus grande diversité des styles ", ce sont les caractéristiques évoquées par Alexis que l'on retrouve dans toutes les bouches. Jérôme voir photo souligne qu' "ici, les gens sont plus ouverts d'esprit et ce depuis longtemps ", il constate qu'il n'y a pas de " tribus ", comme on trouve en France. " On peut trouver des styles différents dans la même soirée " conclue t-il. Alex semble partager ce point de vue puisqu'il déclare que " selon [son] expérience personnelle, les Français sont plus sectaires ". " En France, si tu vas dans une squat party, tu peux pas aller dans un restaurant snob". Djamila reflète bien ce mélange des genres: " j'aim
e bien le rap, la techno, l'électro et le classique
 ". Elle ajoute donc des intros de Mozart, Bethoven, Bach ou Chopin dans ses sets. Ces mix de morceaux restent avant tout de la musique underground. " Ce n'est pas un milieu fermé, mais plus underground car il faut faire des recherches, sur internet et vraiment s'intéresser car ça ne tombe pas tout crû et ne passe pas sur des grandes chaînes de télé " rappelle L'Oeuf Raide, qui fait professionnellement de l'électro depuis 2001. " Plus la ville est grosse avec des gens qui bougent, plus tu auras la chance de toucher un gros public, qui veut écouter autre chose que la musique de masse ".

Du temps, de l'organisation, et de la passion
Si ces DJ français sont tombés dans le mix plus ou moins par accident, ils sont tous passionnés par la musique depuis longtemps, et Londres leur a permis de faire ce qu'ils considèrent comme un hobby avant tout. Ils ne veulent pas tous se professionnaliser dans le mixage. Pour certains, comme Alex, c'est parce qu'ils ne veulent pas choisir entre leur travail et la musique: " chaque année je me dis, je vais arrêter de faire de la muisique et vice versa mais je ne peux pas arrêter ni l'un ni l'autre ". Pour d'autres, c'est par refus d'arrêter des fa

ire des live et de passer sa journée dans un studio, comme le remarque Djamila: " je ne me vois pas dans un studio toute la journée ". La part la plus difficile semble être de gagner sa vie, car il faut aller à la recherche de dates, organiser, chercher des DJ, distribuer des flyers, faire la communication. Pourtant, même si la plupart sont DJ à mi-temps, ils sont tous passionnés par la musique et peu intéressés par l'aspect communication et séduction du spectateur. Alex a poussé son éducation musicale en prenant des cours d'ingénieur du son, puis en donnant des cours lui même. Pareil pour Djamila qui a obtenu son diplôme d'assistant ingénieur son à l'école SAE à Paris. Alexis voir photo se décrit comme un " fan de musique à la base " qui préfère jouer pour ses amis. Jérôme a, lui, son propre sound system voir photo plus haut, qu'il avait pour habitude de transporter dans son van. Il raconte qu'une fois, tout son matériel s'est fait détruire par des policiers pour une soirée illégale, comme il s'en font régulièrement dans l'est londonien. " Moi je fais la musique que j'aime bien, après je ne vais pas faire ce que les gens attendent, c'est à l'artiste de montrer dans quel sens ça va ", conclue L'Oeuf Raide. 

Justine Martin (www.lepetitjournal.com/londres) lundi 13 décembre 2010

Lire aussi :  UNDERGROUND- Les Djs français infiltrent les nuits londoniennes (1/2)

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Publié le 13 décembre 2010, mis à jour le 14 novembre 2012
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