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ETRE HOMO EN FRANCE OU EN ANGLETERRE- Ça change quoi ?

Écrit par Lepetitjournal Londres
Publié le 19 juillet 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

Quelques jours après la Gay Pride, et alors que ces derniers mois, plusieurs ministres français se sont prononcés pour une évolution des droits des homosexuels, Lepetit journal.com de Londres a rencontré des Gays et Lesbiennes français vivant ou ayant vécu à Londres. Ils témoignent de leur quotidien ; entre difficultés, rêves et espoir, être un homo en France ou en Angleterre, en quoi est-ce différent ?

(photo Julie Philippe)

Pour une grande majorité des gays, Londres apparaît comme une ville ouverte d'esprit où vivre son homosexualité au grand jour est plus facile qu'au pays des Lumières. Armelle, une enseignante dynamique de 37 ans  s'est exilée il y a 15 ans. "Dès l'âge de 13 ans je savais que je n'aurais pas pu être homosexuelle en France : être lesbienne et maghrébine est très mal vu; en Angleterre,  il n'y a pas de jugement", déclare-t-elle.

La jeune femme trouve que les opportunités pour les homosexuels sont bien plus nombreuses au sein de la monarchie de même que le nombre de lieux destinés aux gays et lesbiennes.  Un avis partagé par Franck, la trentaine qui vit à Londres depuis 4 ans. "En Angleterre, les bars gays pullulent. Chaque université, aussi petite soit-elle, aura très probablement une association représentant chaque "minorité". Certes, il y a toujours de l'homophobie, mais la mentalité et les lois anglaises prônent l'intégration et l'égalité de tous", analyse-t-il.

L'Angleterre, tolérante ou indifférente?
Pierre-Yves, un jeune Bourguignon de 31 ans a vécu à Londres il y a 6 ans, il se veut plus partagé sur le sujet. "Les Anglais ne sont pas plus tolérants, j'en ai malheureusement eu la preuve à plusieurs reprises, mais globalement, à Londres, une certaine indifférence règne sur ce sujet dans la vie de tous les jours. Cela dit, je me suis fait refuser des logements pour le simple fait d'être en couple avec un homme", raconte-t-il.

L'indifférence britannique expliquerait donc qu'il soit plus facile de vivre son homosexualité en Angleterre ? Pour Laurence, une DJ de 46 ans, l'Angleterre est surtout plus tolérante. "Les Français ont une grande greule, il faut rentrer dans les normes, les Anglais sont plus relax. Toutefois, maintenant les jeunes homos français ont moins peur de se cacher, c'est un peu plus cool qu'avant je pense ", analyse l'artiste.

Des lois qui font débat
Un grand nombre de pays européens autorisent désormais le mariage gay et l'adoption par  des couples homosexuels. Depuis 2005, c'est le cas de l'Angleterre. En France, le PACS (pacte civil de solidarité) lancé en 1999, demeure  la seule possibilité pour un couple homosexuel  de vivre en union civile. Cette absence de lois est à l'origine de nombreuses difficultés. "Un de mes amis français s'est marié avec son ami en Angleterre mais a dû changer de nationalité explique Laurence. Ils sont ensuite retournés en France."

Comment expliquer le retard de la France sur ce sujet? Armelle pense que les mentalités françaises et un certain conservatisme empêchent toute évolution. Pierre-Yves et Franck pointent du doigt le poids de l'Eglise."Sur le sujet des droits des personnes homosexuelles, je pense qu'il faut chercher les explications dans plusieurs directions : le "legs" chrétien tout d'abord", déclare Pierre-Yves.  "L'Eglise Anglicane, proclame publiquement qu'il ne faut pas craindre, attaquer ou préjuger l'homosexualité. Certains prêtres sont ouvertement gays et vivent avec un partenaire. Malgré la laïcité affirmée de la France, dans les faits, les Français semblent très attachés à l'église de Rome", analyse Franck. Il met aussi en exergue l'inefficacité de la politique d'intégration menée par la France. "A l'opposé, l'Angleterre a toujours eu un désir de mélanger les cultures. Elle reste un pays d'exil prisé," dit-il

Les difficultés pour les homosexuels sont donc réelles même si tous les interviewés cherchent à relativiser. "En France, certains événements regrettables arrivent de temps à autre, mais ce ne sont que des faits divers, pas une ambiance générale. Je dirais que plus les homosexuels "et affiliés" se montreront dans leur vie de tous les jours, plus ça paraîtra normal à la majorité des gens" conclut Pierre-Yves.

Julie Philippe (www.lepetitjournal.com/londres) mardi 19 juillet 2011

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Publié le 19 juillet 2011, mis à jour le 14 novembre 2012