Avec son entreprise Feng Shui “Maison Surya”, Céline Ryazi dit être “au bon endroit”. “J’apporte le bien-être dans votre maison grâce à de belles énergies et à un design unique qui vous ressemble”, explique l’expatriée française à Londres. Défini comme un art ancestral chinois, le Feng Shui équilibre les énergies de l’habitat afin d’accompagner positivement les individus dans leurs vies. Issue de la lignée des Grands maîtres Feng Shui de Hong Kong, Céline Ryazi nous raconte sa découverte de cet art, son apport et ses conseils pour un habitat harmonieux et équilibré.
Qu’est-ce que le Feng Shui ?
Le véritable Feng Shui a été créé en Chine, et se définit comme l'art de manier l'énergie, de pouvoir observer et anticiper les événements. L’objectif est de travailler sur l’invisible d’un habitat, et d’adapter ensuite le visible à cette étude. Nous le considérons comme “l'acupuncture de la maison” puisque l’on vient appuyer sur certains endroits précis de la maison pour rééquilibrer l’énergie et influencer positivement la vie des habitants sur leur santé, travail, relations….
C’est un art qui attise le scepticisme chez certains, mais chacun ressent les énergies à des degrés différents. Par exemple, il nous est tous déjà arrivé de dire d’une maison qu’“on ne la sent pas”. En réalité, cette intuition provient des énergies du lieu qui nous correspondent plus ou moins. Je dis toujours que la seule manière de les faire changer d’avis est d’intervenir chez eux et de travailler l’énergie du lieu.
Comment avez-vous découvert et vous êtes-vous formée au Feng Shui ?
À l’époque, j’étais juriste en droit du travail à Paris. J’avais beaucoup de blocages et mes managers étaient toujours toxiques, la dernière expérience ayant été la pire. Je sentais que je n’étais pas à ma place et j’ai commencé un travail d’introspection; j’ai réfléchi à mon rôle dans la vie, dans mon travail, avec ma famille et mes amis. En parallèle, il y avait une réelle synchronicité des événements : rencontre avec une énergéticienne, discussion révélatrice avec une amie, opportunité professionnelle de mon mari à Londres… J’ai réalisé à ce moment que j’étais passionnée par la décoration d’intérieur.
Je me suis donc formée en Interior design et en Feng Shui à Paris, j’ai passé des examens et fait désormais partie de la lignée de grands maîtres Feng Shui qui viennent de Hong Kong.
Il est possible d’agir en Feng Shui pour augmenter nos chances d’obtenir des opportunités professionnelles, mais il faut aussi savoir les saisir ce qui est propre à notre chance d’Homme.
Est-ce que cela doit obligatoirement s’accompagner de pratiques de méditation plus personnelles, ou de comportements particuliers dans la maison ?
Il existe trois chances dans la vie qui agissent proportionnellement sur nous : celle du ciel, celle de la terre et celle de l’Homme. La première est innée et ne peut être modifiée. La seconde est reliée au Feng Shui et la dernière correspond à notre propre capacité à agir et à nous motiver. Il est donc essentiel d’agir sur toutes nos chances pour atteindre nos objectifs, et c’est pour cela que beaucoup pratiquent le yoga ou le Reiki. Par exemple, il est possible d’agir en Feng Shui pour augmenter nos chances d’obtenir des opportunités professionnelles, mais il faut aussi savoir les saisir ce qui est propre à notre chance d’Homme.
Le Feng Shui est-il plus développé au Royaume-Uni qu’en France ?
Globalement, les Britanniques croient beaucoup plus en l’invisible et aux énergies. Mais cela commence progressivement en France avec les pierres et le yoga. Il y a eu une vague d’intérêt pour les énergies et le développement personnel avec le confinement. À l’époque, de nombreuses personnes ont réalisé que leur maison ne leur permettait pas de se ressourcer.
Quels sont les premiers conseils que vous donnez toujours lors de vos consultations ?
Il y en a plusieurs qui s’appliquent à tous les intérieurs ! Ce qu’il faut vraiment bannir, ce sont les miroirs en face de la porte d’entrée. En Feng Shui, les énergies sont très importantes, et elles entrent par cet endroit. Avec un miroir, l’énergie ressort directement, ce qui est très mauvais. S’ils sont petits, ils peuvent être positifs dans d’autres espaces, car ils stimulent l’énergie que l’on appelle le “qi”.
Du côté de la chambre, je donne plusieurs conseils. Par exemple, il ne faut pas y mettre de rouge. Cette couleur fait augmenter le rythme cardiaque, ce qui est très mauvais dans un lieu yin et calme. Il ne faut rien d’électronique non plus, surtout sous le lit. En Feng Shui, la télé est Yang, c'est-à-dire qu’elle trouble le sommeil et prend de l’énergie.
Enfin il y a les plantes, qui sont très importantes car vivantes. Placées sur des endroits stratégiques, elles permettent de diffuser l’énergie d’une certaine manière. Les animaux de compagnie sont aussi un moyen d’aider l’énergie à circuler.
Vous vous basez sur les dates de naissance pour modifier l’habitat, est-ce que cela veut dire qu’il faut régulièrement faire appel à un professionnel du Feng Shui tout au long de notre vie ? Comment orienter le lit, par exemple, pour les couples d’âge différents ?
En Feng Shui, tout est question d'équilibre. Par exemple, nous pouvons agir pour l’un des partenaires sur l’angle du lit, et agir pour le second avec l’angle du canapé s’il l’utilise souvent. L’orientation se calcule en fonction de la date de naissance et des objectifs de chacun, et non pas par rapport à l’âge. Ce qui sera néanmoins progressif en Feng Shui, ce sera avec le yin et le yang. Les enfants sont très yang car ils sont constamment dans l’apprentissage. À l’inverse, les personnes âgées sont très yin, l’équilibre est donc très différent.
Vous êtes formée au Feng Shui traditionnel, qui est d’origine asiatique. Est-ce possible, pour ceux qui le souhaitent, d’avoir un intérieur plus “occidental”, tout en respectant les règles du Feng Shui ?
Oui, bien sûr ! Avec mon entreprise Maison Surya, je travaille d’abord sur ce qui est invisible, le Feng Shui, puis je l’adapte aux goûts de mes clients par rapport à mes analyses. Par contre, je ne fais jamais de décoration sans Feng Shui car je n’y vois pas de sens. Même avec le meilleur design d’intérieur, sans le bon Feng Shui, il est impossible de se sentir bien.
Il est possible de s’adapter à tous les types d’espaces, grands ou petits. Je le fais pour les entreprises, les coiffeurs, les appartements ou les maisons, tout est possible, et dans tous les styles.
Comment se passe une analyse Feng Shui ?
En analyse Feng Shui, mon point de départ est la date de naissance des habitants et le degré de la façade. Je vais d'abord avoir cette première étape d'audit : je vais chez le client, j’observe, je pose des questions et je prends des mesures Feng Shui. L’environnement extérieur est très important, il constitue 70% de mon analyse.
Ensuite, j'analyse mes observations et je vais examiner le taux énergétique de la maison, ses forces et ses faiblesses. Une fois cette analyse faite, j’apporte des solutions matérielles au travers des cinq éléments. Concrètement, le feu se matérialise par des bougies, l’eau par une fontaine ou un aquarium… Ce rééquilibrage est toujours accompagné d’autres solutions, avec des conseils de posture et d’orientation des meubles que je vais donner en fonction des ambitions des habitants. Je fais finalement un suivi d’un an, pour accompagner le client dans ses questionnements et changements.
Pour mon expertise, je compile plusieurs techniques d'analyse Feng Shui. D’abord celle de la “maison miroir” qui consiste à établir la carte énergétique de la maison, et comment elle se reflète sur ses habitants. Ensuite celle des “étoiles volantes” avec laquelle nous pouvons émettre de nombreuses hypothèses. Enfin le “San He” est l’étude de l’environnement intérieur et extérieur.
En ce moment, je travaille aussi sur un projet d’analyse Feng Shui chez un client qui a choisi l’option “full harmonie”. En plus du Feng Shui, je purifie l’intérieur avec de la sauge. Les intérieurs ont une vraie mémoire du lieu et il est conseillé de le faire si l’énergie est trop forte.