Si le Brexit continue d'impacter l'économie britannique, Londres essaye tout de même de revenir sur le devant de la scène internationale diplomatique. Le Royaume-Uni se positionne désormais comme le soutien le plus engagé en faveur de l'Ukraine et cherche également à réchauffer ses relations avec l'Union européenne (UE).


Et si le Royaume-Uni faisait indirectement tout pour faire son retour dans l’Union Européenne ? En tout cas, un pas important a été franchi ce lundi par le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, vers une relation plus constructive entre l'Union Européenne et le Royaume-Uni.
Lors de son discours, James Cleverly s’est exprimé devant l'assemblée parlementaire UE-Royaume-Uni à Bruxelles; sur l’impact du Brexit et les enjeux à court et moyen termes de cette séparation avec l’Union Européenne. Cette assemblée, composée de 35 députés européens et 35 députés britanniques, a été mise en place en accord avec les accords commerciaux entrés en vigueur en janvier 2021.

Après deux précédentes réunions, la journée de lundi a marqué un tournant significatif depuis la signature du Windsor Framework en février dernier, un traité qui a permis de résoudre certaines questions délicates liées au Brexit, notamment sur la frontière nord-irlandaise.
La nécessité d’une compréhension entre Royaume-Uni et Union Européenne
Bien qu'il ait voté en faveur du Brexit en 2016, James Cleverly a souligné ce lundi l’importance : "de relations solides et de contacts réguliers qui nous aideront à établir une compréhension et une confiance mutuelle qui nous permettront de penser de manière créative". Le ministre ne semble pas adhérer à l'aile radicale du Parti conservateur, prônant plutôt un Brexit plus modéré.
Depuis sa nomination en septembre dernier, le ministre a exprimé sa volonté de détendre les relations avec l'UE déclarant que “l'ensemble du processus du Brexit avait été "compliqué"”. Son discours devant l'assemblée parlementaire témoigne de cet engagement.
Une recherche continuelle de points d'entente
Un mémorandum financier signé la semaine dernière entre la Commission européenne et le Royaume-Uni confirme cette volonté de coopération dans les enjeux économiques. Cependant, des divergences subsistent, notamment concernant la ré-adhésion britannique au programme européen de recherche Horizon, qui est sujet à controverse outre-manche entre les différents partis.
Le ministre des Finances britannique Jeremy Hunt, qualifie ce programme de "crissant", indiquant qu'il reste du travail à accomplir pour trouver un terrain d'entente.
De nombreux défis empêchant un retour du Royaume-Uni dans l’Union Européenne
Outre les enjeux financiers, les questions tarifaires suscitent également des tensions. La principale interrogation concerne la fin de l'exemption de tarifs douaniers pour les véhicules fabriqués au Royaume-Uni, en raison de leur dépendance aux composants chinois. Alors que l'accord commercial prévoit un maximum de 40% de batteries fabriquées en dehors de l'UE ou du Royaume-Uni à partir de 2024, Londres réclame une extension de cette exemption jusqu'en 2027.
Ce n’est pas tout. L'impact économique du Brexit se fait ressentir sur place, avec de nombreux grands marchands en ligne établis, qui choisissent désormais de ne plus vendre leurs produits au Royaume-Uni en raison des droits de douane qui grèvent considérablement les marges bénéficiaires des entreprises.
Par ailleurs, si les droits des citoyens européens présents au Royaume-Uni avant le Brexit ont été en grande partie garantis, la situation est bien plus complexe pour les Britanniques vivant dans l'Union européenne. Ils se retrouvent confrontés à l'impossibilité de préserver leurs droits en cas de changement de pays de résidence, ce qui engendre une incertitude et une certaine précarité pour ces citoyens britanniques.
Pourtant, bien que toutes ces divergences subsistent, James Cleverly soutient que : "Lorsqu'on travaille ensemble, on ne peut pas être d'accord sur tout, car une relation mature peut entraîner des divergences"
