Patrick Bruel à Oxford. Tout s’est joué dans un mouchoir de poche entre Festival de Cannes et tournage d’une série franco-israélienne. Cela faisait dix ans que Michaël Abecassis, College lecturer à l’université d’Oxford et animateur de Cinéma et Culture française à Oxford voulait prendre la star dans son filet. C’est arrivé le 25 mai pour le bonheur des francophones, francophiles de la City of Dreaming Spires. Un artiste talentueux dont l’authenticité et la gentillesse ont embrasé la Holywell Music Room.
Comédien, chanteur, acteur de théâtre… Et s’il ne devait rester qu’une seule corde à son arc, quelle serait-elle ? « Le chant » nous confie Patrick Bruel car c’est par là que tout a commencé.
« Très tôt, nous dit-il, j’ai croisé des regards qui m’ont donné cette confiance en soi ». Il vit un premier choc scénique à l’âge de 9 ans en écoutant Serge Reggiani sur scène. Sa mère lui fait ensuite découvrir Barbara, une artiste qui « a énormément compté pour moi ».
Après un cours d’art dramatique à Paris qui le laisse sur sa faim, il rejoint à New-York une classe de théâtre mythique qui a vu sur ses bancs Dustin Hofmann, Laurence Olivier et Al Pacino. Excusez du peu, la suite on la connaît !
Un de ses plus forts moments en tant qu’acteur ? « Quand je prends sur le bureau d’Alexandre Arcady, un de mes réalisateurs fétiches, le scénario de Le prénom ». A l’insu de ce dernier, Patrick Bruel le lit et convainc le réalisateur. C’est parti pour un immense succès tant sur les planches que sur grand écran.
Arcady partage avec le chanteur une même terre d’enfance, celle de l’Algérie. Un pays dont l’artiste nous parle avec émotion. Il y est retourné en février dernier pour la première fois depuis soixante ans en compagnie de sa mère, alors institutrice. Un voyage et son reflet dans la chanson « Je reviens ».
Interrogé sur ses goûts musicaux, c’est le rap et la musique classique qui l’emportent. Des artistes le séduisent, au rang desquels Vianney mais aussi Emma Peters, une pépite à suivre de près nous assure-t-il.
Moment choisi pour prendre sa guitare et nous faire vibrer en direct sur J’te le dis quand même, l’instit et Place des Grands hommes.
« Je peux maintenant dire que j’ai fait Oxford ! »
Nous l’aurions bien gardé rien que pour nous mais l’artiste est attendu à la High Table dinner d’un collège « Je peux maintenant dire que j’ai fait Oxford ! » nous lance-t-il avec humour. Ses projets ? Une tournée en 2024, un nouvel album, du théâtre et des rencontres dans les écoles à l’écoute des nouvelles générations.
Patrick Bruel n’était pas revenu outre-Manche depuis un concert exceptionnel au Royal Albert Hall en 2014. Rendez-vous est pris pour dans pas si longtemps que cela, se met-on à espérer…
Bon vent à Patrick Bruel !
et Merci à Cinéma et culture française à Oxford.
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