

Formée au cours Florent et à la Cartoucherie de Vincennes, Pascale Rousseau a complété sa formation auprès de Brigitte Jaques au théâtre d'Auberviliers. Rencontre
Lepetitjournal.com : Qu'est ce qui vous a poussé à être comédienne ? Entre autres, y-a-t-il le fait d'être déçue par la société dans laquelle vous vivez ?
Pascale Rousseau : C'est la beauté de la langue française. J'ai découvert Molière à l'âge de dix ans, et ça a été un véritable choc. Tant de beauté et de style à la fois, et j'ai décidé d'aller sur scène pour transmettre ses mots. Pour moi, c'était une évidence. Je n'aurais pas pu faire autre chose.
Je ne suis pas déçue par la société actuelle car finalement, je lui ressemble peut-être, à cette société. J'essaie de vivre avec mon temps, et je ne me sens pas à part, même si quelquefois c'est difficile.
Etre comédienne donne-t-il l'opportunité de se sentir plus libre dans le sens où l'on n'appartient pas à une entreprise, que l'on n'a pas à rendre des comptes ? A contrario, en tant que comédienne, le fait d'être habitée par votre personnage ne vous enlève-t-il pas un peu de votre créativité ?
Bien sûr, je me sens entièrement libre. Je n'aurais pas pu travailler dans une entreprise par exemple, avec les mêmes horaires, les mêmes collègues, la cafétéria à 13.00, et tout le reste. J'en suis incapable. Ce n'est pas une qualité d'ailleurs, il est sûrement plus simple et plus confortable de faire partie d'une structure. Je suis un électron libre, je monte les pièces que je veux, d'auteurs que je choisis, scrupuleusement. Il m'arrive aussi de produire des spectacles français, des spectacles pour lesquels j'ai le coup de foudre. Je travaille à l'instinct et à l'affectif. J'ai choisi d'avoir une vie riche en émotions, c'est mon choix. Financièrement, je prends des risques mais si je me plante, je suis la seule à en payer les conséquences. Ma créativité est intacte lorsque je travaille un personnage. Il y a bien sûr le metteur en scène qui me cadre mais les propositions viennent de moi. Il les accepte ou pas. Je ne m'interdis rien dans le processus de travail.
Parlez-nous de votre parcours...
J'ai fait la 2ème et 3ème année au Cours Florent. J'ai eu la chance d'avoir de bons professeurs et j'en ai de très bons souvenirs mais à la fin, on est seul. Et c'est seul que l'on se retrouve devant les agents ou les metteurs en scène.
Je me suis vite retrouvée à jouer dans plusieurs compagnies dans Paris, à faire des pubs, des doublages? Ensuite, je me suis retrouvée aux Etats-Unis pour raisons personnelles. A mon retour, rien n'avait changé à Paris, il y avait les mêmes agents, les mêmes comédiens sauf qu'il y en avait plus.
Pourquoi avoir choisi Londres ? Qu'apporte le fait de vivre à Londres pour ce qui est du théâtre ? La façon d'interpréter est-elle différente par rapport à notre société latine ?
Londres est une ville magique pour tous les artistes. Tout est permis, tout est faisable et réalisable. Les Français ont beaucoup à apprendre des Anglais. Les Anglais ont une folie, une liberté de jeu que les Français n'ont pas. Le Français est académique, il verrouille, s'autocensure dans sa propre expression.
Propos recueillis par Magali Barthès (www.lepetitjournal.com - Londres) Mercredi 7 avril 2010
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