

L'artiste congolais Baloji se produit le 28 novembre au Village Underground à Londres. L'occasion de découvrir son dernier album ?Kinshasa Succursale?, énergique mélange de hip-hop et de soul. Entretien
Le concert de Baloji le 28 novembre au Village Underground n'est pas la première de l'artiste congolais dans la capitale britannique. Nous l'avions rencontré le 6 septembre dernier au Royal Albert Hall dans le cadre des BBC Proms. Il nous avais reçu dans sa loge au c?ur de l'imposant bâtiment londonien, quelques minutes avant son entrée sur scène. "C'est excitant de se produire ici où tous les plus grands sont passés", confiait t-il. Fidèle à lui-même, Baloji fit le show sur les planches, déclenchant les vivas de la foule britannique. "It's a difficult job", lâchera t-il hilare à son retour dans les coulisses.
Lepetitjournal.com - Baloji, vous vous produisez le 28 novembre au Village Underground. Londres est-elle une ville qui vous inspire musicalement ?
Baloji : Je suis déjà venu de nombreuses fois jouer ici à Londres. Notamment dans le cadre de l'Africa Express [une série de concerts à bord d'un train qui effectue chaque un tour du Royaume-Uni avec un finish à King's cross]. Artistiquement c'est une ville imbattable. Il y a une dynamique perpétuelle d'innovation. Les Anglais ont toujours un temps d'avance sur la mode musicale. La scène rap, étrange, pleine d'influences différentes, est par exemple très avant-gardiste.
Parlez-nous de "Kinshasa Succursale", votre dernier album, dont vous jouerez plusieurs titres le 28 novembre...
C'est un album qui a été réalisé dans l'urgence, en 6 jours. J'ai travaillé jour et nuit avec 45 musiciens congolais pour ce disque enregistré en République démocratique du Congo (RDC). Il y avait par exemple les artistes de Konono N°1 que j'adore. J'ai vraiment écrit les titres comme ça, en improvisant. Et puis nous avions des conditions difficiles à Kinshasa. Même si c'est toujours une cité créatrice de rêves. D'ailleurs cela a été une expérience extraordinaire. Musicalement, je définis mon album comme un mélange de groove, de hip-hop à la sauce congolaise mais aussi de soul américaine.
J'ai quitté le Congo dès mes 4 ans, mais j'y ai passé beaucoup de temps jusqu'à 8 ans. Puis, j'ai commencé la musique par accident à Bruxelles grâce à l'un de mes professeurs. C'est une ville que j'apprécie beaucoup, très cosmopolite, ouverte sur le monde. Mais mon inspiration ne vient pas forcément de la Belgique. J'adore la musique ghanéenne, Gorillaz ou Fatou Mata.
Et la scène congolaise ?
Contrairement aux apparences, la RDC est un pays très conservateur sur le plan musical. C'est quelque chose de culturel. Les artistes d'ici n'aiment pas changer leur façon de faire. Tout l'inverse du Mali par exemple, où il y a une ébullition musicale passionnante.
Quels sont vos liens avec la France, un pays où vous venez souvent vous produire en concert ?
Je crois que je suis plus connu en France qu'en Belgique (rire). J'ai un lien naturel avec votre pays. Quand tu grandis en Wallonie, tu es culturellement très proche de ce qui se fait en France. Les médias francophones d'ici parle autant de l'actualité française que de ce qui se passe chez nous. On regarde tout le temps de l'autre côté de la frontière. Le succès des artistes belges passent souvent par la France (sourire).
Vous chantez uniquement en français. Envisagez-vous de passer un jour à l'anglais pour vos textes ?
Je ne pense pas. J'ai l'impression que beaucoup de chanteurs francophones qui se mettent à chanter en anglais s'enferment dans une espèce de caricature. J'adore écouter Jacques Brel, ses paroles, et puis un autre grand artiste de chez vous, Serge Gainsbourg, a toujours chanté en français aux quatre coins du monde (rire).
Quels sont vos futurs projets après une année de tournée ? Travaillez-vous sur un nouvel album ?
Ça été une année formidable, mais je n'ai pas encore travaillé sur mon prochain album. Pour le moment j'ai un projet de court-métrage tourné au Congo. Mais je ne peux pas vous en dire beaucoup plus, mis à part le fait que j'y joue comme acteur et que je l'ai co-écrit.
Propos recueillis par Camille Belsoeur (www.lepetitjournal.com/londres)
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