Les artistes de rue sont les véritables stars de Piccadilly Circus. Mais connaissez-vous les coulisses de leur métier ? “Satre Music” et le groupe “Acrobacia creativa” répondent à 4 questions que vous vous êtes déjà sûrement posées, à propos de cette activité captivante.
Non, les artistes de rue ne sont pas des troubadours mal payés comme le laisserait sous-entendre l’opinion commune. Au contraire, en plus de vivre convenablement, performer dans les rues offre de réelles opportunités à l'international. Acrobacia Creativa, un groupe de danse vénézuelien pratiquant l’art de hautes voltiges, et Satre Music, artiste anglais qui s’est fait un nom sur la place de Piccadilly Circus, reviennent sur les modalités de leur travail particulier.
Est-ce que n’importe qui peut performer ?
Il y a des règles bien établis dans la pratique de l'art de rue et la première d’entre elles est sûrement l’accessibilité. Il est très difficile de se produire sur Picadilly Circus, en témoigne le parcours de Satre Music, musicien qui performe depuis plusieurs années sur le site :« Tu as besoin d’une licence délivrée par la municipalité de Westminster et d’une assurance de responsabilité civile, pour te produire au départ. Puis ensuite ça marche en fonction de ton rendement et de ce que les gens veulent voir. »
Mais alors y’a-t-il un planning ? « Non, généralement on se met derrière l’artiste qui performe avant nous, pour prendre le relai aussitôt qu’il a terminé. » détaille le jeune artiste.
Si jamais un artiste n’a pas les justificatifs en question il peut encourir une amende et des suspensions très lourdes.
Peut-on gagner sa vie avec cette activité ?
La question des salaires est aussi souvent un tabou dans le milieu artistique, étant donné que la rémunération fluctue en fonction des performeurs. Si aucun chiffre mensuel clair a pu être renseigné, les différents artistes ont confirmé qu’ils pouvaient vivre très convenablement de leur activité. Selon le groupe Acrobacia Creativa : « Nous ne pouvons pas calculer le revenu de notre travail. Il n'y a aucune donnée mathématiques car les chiffres changent chaque mois. »
Pour rappel, le salaire des artistes dépend uniquement des dons et de la générosité des passants, une force pour celui qui se fait appeler Satre Music : « Personnellement j’arrive à m'en sortir convenablement. C’est très dépendant des gens et des jours, mais je ne vais pas m’en plaindre »
Combien de temps de travail dans le mois ?
Niveau horaires de travail, chaque performeur a aussi sa propre politique. Le groupe de danseurs vénézuéliens assure : « Nous voyageons à travers le monde, et nous revenons justement d’Espagne il y a deux semaines. Nous travaillons pratiquement tous les jours avec deux ou trois jours de repos dans le mois. »
Même son de cloche chez Satre qui vient chanter sur la grande place tous les jours de la semaine. Cependant, il met en avant un enjeu clé chez les artistes de rue : la météo ; « Il faut savoir que certains artistes de rue ne travaillent pas tout l’hiver car ils comptent sur les revenus engendrés en été pour pouvoir se détendre le reste de l’année ».
Quelle est la période où l’activité marche le mieux ?
Bien évidemment, l'été est un moment fort pour les différents artistes. Ces derniers soutiennent à ce titre que les touristes de juillet à août, sont souvent très généreux et que la température est propice au spectacle.
Selon le groupe vénézuelien : « Les weekends sont indispensables. C’est là où nous faisons le plus d’argent. Les gens viennent uniquement pour nous voir et ils sont libres de leur temps. Tous les samedis il y a foule ici. Se produire sur Piccadilly est unique comme le suggère le groupe : cette place est spéciale, unique au monde, et nous ne pouvons pas jouer en Espagne comme nous jouons ici. »
Nul doute alors que les différents performeurs enflammeront la place Piccadilly tout l’été...