

Dominique Strauss-Kahn est enfin sorti de son silence dimanche à 20 heures au journal télévisé de TF1. Visage grave et fermé, l'ex-directeur général du FMI a été interrogé pendant une vingtaine de minutes par Claire Chazal. Il a parlé de sa relation avec Nafissatou Diallo, de l'affaire Banon et de son avenir politique
Dans un style parfaitement maitrisé, l'ancien directeur général du FMI, "content de pouvoir s'exprimer", a avoué avoir commis une "faute morale" qui lui a fait "rater son rendez-vous avec les Français".
Le mea culpa de DSK
Je suis innocent : "Beaucoup de gens se sont exprimés sur cette affaire, sauf moi. J'avais dit que je voulais parler d'abord devant les Français. J'ai toujours clamé mon innocence et je suis content, ce soir, alors que les charges qui étaient énoncées contre moi sont tombées, de pouvoir m'exprimer."
J'ai commis une faute : "Alors qu'est-ce qui s'est passé ? Ce qui s'est passé ne comprend ni violence, ni contrainte, ni agression, ni aucun acte délictuel. C'est le procureur qui le dit, ce n'est pas moi. Ce qui s'est passé, c'est une relation non seulement inappropriée mais plus que ça, une faute."
Je regrette : "Ce n'était pas un rapport tarifé. Est-ce que c'était une faiblesse ? Je crois que c'est plus grave qu'une faiblesse, c'est une faute morale. Et je n'en suis pas fier. Je la regrette infiniment, je l'ai regrettée tous les jours au long de ces quatre mois, et je crois que je n'ai pas fini de les regretter."
Une faute très grave qui a affecté ma famille et les Français : "Une faute vis-à-vis de ma femme, de mes enfants, de mes amis, mais aussi une faute vis-à-vis des Français qui avaient placé en moi leur espérance de changement. De ce point de vue là, il faut bien le dire, j'ai manqué mon rendez-vous avec les Français."
Les arguments de DSK
A plusieurs reprises, DSK s'est abrité derrière le rapport du procureur de New York, qu'il n'a pas hésité à brandir : "Il faut se référer au rapport du procureur, qui m'a fait passer les menottes, qui a enquêté avec des moyens considérables. On a parlé de traces matérielles d'agression : le rapport dit qu'il n'y en a aucune. Ce rapport dit que Diallo a menti sur tout. Elle a menti sur les faits. Elle a présenté tellement de versions différentes que je ne peux plus en croire un mot. Toute cette histoire est un mensonge".
Il a également rappelé les motivations financières de la plaignante dans cette histoire tout en ajoutant qu'il n'avait pas l'intention de négocier des dommages et intérêts pour Nafissatou Diallo dans le cadre de la procédure au civil toujours en cours aux Etats-Unis.
Quant à la théorie du complot, il répond : "Un piège c'est possible, un complot nous verrons. Il y a des zones d'ombres."
Et l'affaire Banon ? Accusé de tentative de viol par la jeune femme, Dominique Strauss-Kahn a assuré que "Dans cette rencontre, il n'y a aucun acte d'agression, aucune violence. La version qui a été présentée est une version imaginaire, une version calomnieuse".
Et demain ?
A la question que se posaient encore les Français il y a quelques mois, l'homme politique de gauche a répondu très clairement : "Oui. Je voulais être candidat "à la présidentielle de 2012 (?) Tout cela est derrière moi. Je ne suis évidemment pas candidat. Même si je continue de penser que la victoire de la gauche est nécessaire pour notre pays".
DSK s'est bien gardé de prendre position sur les primaires même s'il a reconnu que : "Martine Aubry est une amie. Pendant toute cette période, elle a été très présente et j'ai été sensible à cette présence. Mais je ne veux pas m'immiscer dans la primaire", a-t-il répété.
Alors que toute sa "vie a été consacrée à essayer d'être utile au bien public", l'ancien patron du FMI a déclaré qu'il voulait travailler sur les "technologies et les alliances avec les pays émergents" et "aussi au problème de démographie parce que nous vieillissons et cela pose le problème inévitable de l'immigration. Il faut une immigration organisée et accueillante, sinon nos pays deviendront trop vieux".
Claire Largillière (www.lepetitjournal.com) lundi 19 septembre 2011
A lire également :
Le Monde - DSK reconnaît une "faute morale"
Le Figaro - DSK reconnaît une «relation inappropriée» avec Diallo
Libération - DSK: «Un piège ? C'est possible. Un complot ? Nous verrons...»
De notre édition : DSK - Affaire classée




































