À l’image de très nombreuses plages péruviennes, celles de la capitale sont reconnues internationalement pour la pratique du surf grâce à des vagues permanentes toute l'année, pour tous les niveaux.
La région de Lima offre plus d’une dizaine de sites idéaux pour la pratique de ce sport, que ce soit à 45 minutes au sud de la capitale avec les vagues emblématiques de Punta Rocas, Señoritas, San Bartolo et Pico Alto, ou encore plus au sud avec la plage de Cerro Azul dont parle les Beach Boys dans la chanson « Surfin Safari ».
Mais en réalité pour surfer à Lima, il n’est pas nécessaire d’aller bien loin, il suffit de descendre sur la « Costa Verde », quelques dizaines de mètres en contrebas du quartier de Miraflores, comme nous l’explique Daniel, photojournaliste, qui fait du surf à Lima, 2 à 3 fois par semaine, depuis 2004.
« J'ai commencé à surfer ici, à lima, quand j'avais 25 ans. Pour mon travail, je suis venu habiter dans le quartier de Miraflores et très vite, ça m'a donné envie de pratiquer le surf, d’abord parce que c'était juste à côté de la maison et aussi parce que c’est un sport qui est très bon pour la santé ».
J'ai choisi le surf parce que ce sport me permet de trouver un équilibre entre le physique et le mental.
« Le surf, c’est de la méditation et de la patience parce que quand tu es en mer et que tu attends ta vague, il est très important d'être totalement concentré, calme et patient. Il y a beaucoup de concurrence avec les autres surfeurs. Et la deuxième chose, c'est la partie physique, c'est un sport très exigeant. Avec le surf, c'est tout le corps qui travaille : les muscles, la respiration… Cette combinaison entre le physique et le psychologique est très intéressante ».
Pourquoi les vagues de Lima sont intéressantes pour les surfeurs ?
« Le Pérou est un pays vraiment privilégié pour le surf, il y a plus de 1.000 km de côte avec de très nombreuses vagues. Il y a beaucoup d’endroits au Pérou pour surfer, vers le sud de Lima avec toutes les vagues de Punta Hermosa et vers le nord du pays, près de Trujillo, avec la plage de Chicama et sa vague la plus longue du monde (une super vague de plus de 3 km de long), Huanchaco et beaucoup d’autres plages vers Piura ».
À Lima, juste à Miraflores, sur une distance de seulement 3 kilomètres, il y a 6 ou 7 vagues différentes, c'est incroyable !
« J’ai rencontré une surfeuse qui venait de Californie et qui est restée vraiment surprise de voir autant de vagues différentes au même endroit. Il y a plusieurs tailles de vague, pour les débutants mais aussi pour les pros. À Lima, sur 3 kilomètres, on peut trouver différents niveaux de vague et on peut choisir ».
« Ce qui est génial ici, c'est que tu peux choisir. Par exemple, aujourd'hui, avant d’aller à la plage, j'ai d’abord regardé quelle était la meilleure vague à surfer, c’était la Pampilla, juste en face du phare. Il est possible de regarder du haut de la falaise pour choisir la meilleure vague du moment, c'est énorme ! »
L'origine du surf se trouverait au Pérou
L’histoire du surf au Pérou remonte à plusieurs siècles et pour de nombreux Péruviens, le surf serait né au Pérou avec les « Caballitos de Totora ». Felipe Pomar, légende vivante du surf péruvien, champion du monde en 1965, qui (à plus de 70 ans) surfe encore quotidiennement à Hawaï où il vit, s’est donné la mission de montrer au monde que le surf trouve son origine en Amérique du Sud, au Pérou, et non en Polynésie.
Le « caballito de totora » est une sorte de bateau étroit et allongé fait de tiges de roseau, inventé à l'époque pré-inca par les pêcheurs Chimú pour pouvoir traverser les vagues. Ce type d’embarcation existe dans le nord du Pérou depuis plus de 4.000 ans alors que la première population à Hawaï remonte aux IVe et VIe siècles. D’après Pomar, il est évident que les pêcheurs surfaient les vagues pour revenir sur la plage. « Ce furent les premiers surfeurs de l'histoire », dit-il. Les « caballitos de totora » sont encore utilisés aujourd'hui sur certaines plages péruviennes, comme à Huanchaco, près de Trujillo.