Édition internationale

LIGUE 1 - Arles-Avignon, le fiasco total

 

Le nouveau pensionnaire de la Ligue 1 a raté dans les grandes largeurs son entrée parmi l'élite. La gestion des dirigeants, du staff technique et des joueurs s'apparente à un joli fiasco. Le premier point pris à Brest par l'ACA, la semaine passée, peut-il encore inverser la tendance ?


Pavon et Arles parviendront-ils à décoller après un début de saison anarchique ? (photo AFP)

L'histoire était pourtant belle. La victoire de l'Athletic Club d'Arles-Avignon contre Clermont, en mai dernier, scellait définitivement la montée du petit club provençal en Ligue 1. Le président Conrad et son entraîneur, Michel Estevan, au milieu des people venus assister en voisins au match (Drucker, Bruel, Bompard, PDG d'Europe 1) savouraient un bonheur immense : Arles-Avignon rejoignait l'élite, passant du CFA 2 à la L1 en l'espace de cinq ans ! Les artisans du succès, Conrad et Estevan, ont été depuis renvoyés, et l'ACA a plongé dans un drôle de chaos. Comme on dit dans la région, quel pastis !

Une sélection, pas une équipe
L'actionnaire majoritaire du club, Marcel Salerno, devenu président, s'est lancé dans une gestion à la petite semaine, très éloignée des standards que réclame un club professionnel, au budget le moins élevé avec Brest (18 millions d'euros). Estevan a été mis sur la touche, juste avant le début de la saison, avant d'être réintégré, puis définitivement licencié, il y a trois semaines. Son adjoint, Robert Duverne, ancien préparateur physique de Lyon et des Bleus, ayant quitté la galère, peu avant. Pris de court par les évènements et les faibles moyens du club, Salerno s'est livré à une politique de recrutement anarchique. Près de 20 joueurs, pour la plupart en fin de contrat, afin d'éviter de payer des transferts, ont rejoint la petite cité, chère à Van Gogh. De l'exotisme, comme les anciens champions d'Europe grecs de 2004, Basinas et Charisteas, ou le défenseur espagnol, Meijia, ancien porteur du maillot du Real Madrid, mais uniquement à l'entraînement. Une pléiade de joueurs français, ensuite, revenant d'expériences manquées à l'étranger (Kermorgant, Bouazza), ou l'arrivée, enfin, de Camel Meriem, formé à Sochaux, et qui n'a jamais confirmé sur le long terme, son grand potentiel, à Monaco ou à Bordeaux, complètent ce tableau de bric et de broc.

Hadzibegic, la solution ?
Si on ajoute les installations sportives indignes d'un club pro, l'absence d'un staff medical et d'un centre de formation, dans le portrait peu flatteur du promu, on se dit que l'ACA aurait dû faire confiance aux artisans de la montée, comme le très professionnel Sébastien Piocelle, plutôt que de constituer une brigade de ?pieds cassés?. Dans ces circonstances, la nomination de Faruk Hadzibegic, 53 ans, ancien grand défenseur central de l'équipe de Yougoslavie (Susic et Bazdarevic étaient ses partenaires au Mondial espagnol de 1982), né en Bosnie, est une aubaine.
Méthodique, autoritaire, et déterminé, le Bosnien a l'expérience de deux maintiens réalisés en Ligue 2, avec Niort et Dijon. Après un stage en Espagne, il a pris la decision d'écarter Basinas, et d'autres pourraient connaître le même sort. Si le gardien arlésien, Cyrille Merville,  a été sauvé à deux reprises par ses montants, l'ACA n'en a pas moins ramené un point de son déplacement dans le Finistère (0-0 à Brest), samedi dernier. ?Le sentiment de honte?, selon Hadzibegic, reste toujours très présent dans le club. Mais Arles-Avignon, 1 point en 9 matchs, n'a pas battu le triste record de l'an passé, détenu par Grenoble, avec ses onze défaites consécutives. Le premier non-relégable (Auxerre) n'est positionné qu'à sept points devant. Et si l'ACA accueille, dimanche, un Lyon totalement revigoré, il peut se dire, qu'en matière de football, tout est encore possible ou presque !
Arnaud Brély . (www.lepetitjournal.com) vendredi 22 octobre 2010

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