Édition internationale

LIBYE – L'après Kadhafi


La Libye nouvelle a fait l'objet d'une conférence jeudi à Paris, une occasion en or pour Nicolas Sarkozy. Une soixantaine de représentants de la communauté internationale ont annoncé le dégel de 15 milliards de dollars d'avoirs au profit du CNT, nouvelle autorité au pouvoir. La menace Kadhafi et les négociations pétrolières inquiètent cependant


63 pays se sont réunis hier à Paris pour la Conférence de soutien à la Libye nouvelle (photo AFP), une semaine seulement après la prise de Tripoli par les insurgés. Alors que Mouammar Kadhafi est toujours introuvable, les différentes délégations présentes ont discuté de l'avenir de la Libye et de ses futures relations avec la communauté internationale.

La reconnaissance du CNT

Alors que la Chine et la Russie s'étaient opposées à l'intervention de l'Otan dans le dossier libyen, les deux nations viennent de reconnaître le Conseil national de transition (CNT) comme autorité au pouvoir. Pékin a ainsi déclaré attacher "de l'importance à la position et au rôle considérable du CNT pour résoudre la crise". L'Algérie, qui a accueilli l'épouse du Guide et trois de ses enfants, a promis de reconnaître le CNT une fois qu'"un nouveau gouvernement représentatif de toutes les régions du pays" serait formé. Le président de la commission de l'Union Africaine, Jean Ping, a cependant annoncé, au nom de son institution, préférer attendre "la fin des hostilités" avant de reconnaître cette autorité transitoire.

Pardon contre guérilla
Nicolas Sarkozy a appelé lors de son point presse, à la réconciliation du peuple libyen. "Rien ne peut se faire sans la réconciliation et sans le pardon", a insisté le président français. Un message relayé par Moustapha Abdeljalil, président du CNT : "L'islam encourage au pardon. Il encourage à la réconciliation. L'Etat de droit doit être respecté".  La "menace" Kadhafi n'est cependant pas occultée. Les frappes de l'Otan vont ainsi se poursuivre jusqu'à la fin du conflit et l'arrestation du Guide et de ses partisans.

L'ancien leader de la Libye reste pour l'heure introuvable mais pas silencieux. Mouammar Kadhafi, s'est manifesté par le biais de deux messages sonores diffusés en l'espace de quelques heures jeudi par la chaîne de télévision Arrai. "Préparez-vous à une guerre de gangs et de guérilla, à la guerre urbaine, et à une résistance populaire dans chaque ville (...) pour vaincre l'ennemi partout", a-t-il menacé, tout en excluant de se rendre. Les rebelles libyens, quant à eux, consolident leurs positions et continuent toujours leur avancée dans le pays. Ils ont laissé aux partisans de Kadhafi jusqu'au samedi 10 septembre pour se rendre, avant de prendre possession par la force de la dernière grande ville libyenne encore sous le joug des loyalistes : Syrte. L'ultimatum a été prolongé jeudi par le CNT pour donner une chance aux négociations en cours dans la ville natale de Mouammar Kadhafi.

Avenir économique
A l'issue de la conférence, le président français a annoncé le dégel de 15 milliards de dollars d'avoirs, dont 1,5 milliard immédiatement, qui seront transférés aux autorités de la "Libye nouvelle". "L'argent qui a été détourné par M. Kadhafi et ses proches doit revenir aux Libyens", a déclaré Nicolas Sarkozy. Cet argent vient cependant avec une condition : lutter contre l'islamisme. "Les nouvelles autorités libyennes vont devoir (...) travailler avec nous pour s'assurer que les stocks d'armes de Kadhafi ne deviennent pas une menace pour les voisins de la Libye et le monde", a souligné la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton.

Autre source d'intérêt de la part des pays occidentaux : le pétrole libyen. D'après une lettre publiée par Libération, La France, premier pays à avoir reconnu le CNT, se serait vu attribuer 35% du pétrole libyen en échange de son soutien. L'information a cependant été démentie (voir encadré ci-dessous).
Damien Bouhours (www.lepetitjournal.com) vendredi 2 septembre 2011


 

Lire l'article de notre partenaire La Tribune.fr

PETROLE LIBYEN - La France aurait discrètement négocié une grosse part du gâteau
Le Conseil national de transition (CNT) aurait promis 35% du pétrole libyen à la France selon la presse. De son côté, Paris a annoncé ce jeudi qu'elle compte reverser 1,5 milliard d'euros d'avoirs libyens au CNT. Les banques françaises détiennent 7,6 milliards d'euros de ces avoirs ... Lire la suite

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