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Christine Ay Tjoe, une artiste qui travaille sur la dualité

L’artiste Christine Ay Tjoe est spécialiste dans les techniques à la pointe sèche. Il s’agit de réaliser des lignes plus ou moins larges à l'aide d'une aiguille sur une plaque de cuivre, une technique d'impression qui nécessite sensibilité et persévérance. Pour rendre une ligne fine ou épaisse, il faut ajuster la pression, tout comme dans le dessin au crayon.

Christine Ay TjoeChristine Ay Tjoe
Christine Ay Tjoe
Écrit par Odyl Devaux-Zeller
Publié le 17 août 2023, mis à jour le 23 juillet 2024

Une artiste très active

Christine Ay Tjoe est née en 1973 à Bandung. Elle étudie la gravure à la Faculté d'Art et de Design de Bandung. En 2004, elle part en Allemagne. En 2008, elle intègre une résidence d’artistes à Singapour.

Elle participe aux grandes expositions, tant nationales qu'internationales. Sa première exposition conjointe a lieu en 1999 avec "Biasahaja'99, Graphic Art Exhibition" dans les villes de Bandung, Jakarta et Yogyakarta. En 2001, son travail est exposé pour la première fois à l'étranger à Singapour, à l’occasion de « Art Singapore ». 

Artiste polyvalente, elle crée aussi des peintures. Une partie de ses toiles est laissée vide comme si l'objet de la peinture apparaissait sporadiquement. Dans certaines parties de ses tableaux, on peut y trouver des formes familières, telles que des figures d'animaux et des parties du corps humain souvent éparpillées sur la toile. La profondeur des coups de pinceau et les couleurs partiellement effacées révèlent un état de chaos où la beauté se transforme en disharmonie. 

 

Christine Ay Tjoe
Christine Ay Tjoe

La dualité de la vie au centre de son œuvre

Ses coups de pinceau n'hésitent pas à jouer entre le rugueux et le doux, passant du chaotique à l’harmonie. Elle équilibre l'espace positif et négatif, la densité et la fluidité. Selon Christine Ay Tjoe, chaque être humain a deux côtés, le bon et le mauvais. Elle explore cette dualité de la vie ainsi que les problèmes mondiaux actuels telle que la densité humaine, la surabondance d'informations, les désirs humains débridés... 

Bien que visuellement séduisant, son travail expressif cherche le côté obscur et tente de se connecter avec les émotions humaines les plus fortes et les plus profondes. Tjoe examine les pulsions universelles et les émotions qui nous submergent, telles que la cupidité, la tristesse, la colère, la peur et la joie. Ses expériences l’influencent. Ses œuvres parlent des aspects psychiques et spirituels de l'être humain. L’humain est au centre de son travail. 

 

« La peinture est une activité qui réserve des surprises. Chaque toile évoque des expériences et des potentiels différents. Chaque Homme a sa propre unicité. Alors quand je travaille, j'essaie de m'adapter à ces diverses facettes. Les humains sont durs, rugueux, lisses, doux, bons et mauvais. Voir la complexité des problèmes des autres me permet finalement de regarder mes propres problèmes. » Pour Christine Ay Tjoe, la toile est la guérisseuse des blessures de la vie.

Mais aussi des installations visuelles et sonores

Elle s’essaye à d’autres formes d’art, telles que des installations tridimensionnelles, des œuvres exploratoires, des installations sonores ou en mouvement. 

La sensibilité esthétique traitée au plus profond de ses sentiments, chaque œuvre est très personnelle, originale et en aucun cas influencée par les dernières tendances artistiques du moment.

La pandémie se retrouve au centre de sa création. Personal Denominator, une œuvre monumentale, s’inspire du tardigrade, une espèce microscopique mesurant 0,5 mm et ayant la capacité de survivre dans des environnements extrêmes. 

L’œuvre est une installation cinétique de 2 mètres de haut, au caractère multi-sensoriel qui utilise le son et le mouvement. Le visiteur peut toucher l’œuvre, il est même encouragé à l’étreindre. 80 reliefs de formes variées disposés au sol guident le visiteur autour de l'installation. Christine Ay Tjoe nous montre que nous sommes tous des êtres humains et nous propose une réflexion sur le pouvoir de la vie humaine, notre capacité à survivre de manière extraordinaire. C’est une invitation à oser s'ouvrir à nouveau, après deux ans de vie, confiné et enfermé.

 


"En plus des couleurs sombres, j'utilise aussi des couleurs claires. Il ne s'agit donc pas simplement de rejeter des émotions sans aucune résolution. Je veux impliquer le message que peu importe à quel point notre vie est sombre, il y a toujours de l'espoir derrière le désespoir. J’essaye alors de répondre à l'obscurité avec optimisme."

 

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