Débutant sa carrière dans les années 80, il est connu pour ses installations contemporaines qui explorent de nombreuses déformations sauvages et fantasmes de style libre provenant de personnages et d'histoires largement inspirés du wayang, des dessins animés, des bandes dessinées qui le fascinent depuis son enfance. Pour Heri Dono, ces histoires de fiction aident à développer l'imagination, la fantaisie et l'intuition.
Son but, faire revivre la diversité de la peinture
Né à Jakarta en 1960, Heri Dono a étudié à l'Institut d'art indonésien de Yogyakarta. Son oeuvre est un mélange d’humour, de critique sociale, de mythes de la vie, de narration, de sons et de visuels. Il combine ces composantes dans les récits de ses œuvres en y ajoutant des éléments multimédias. Son travail créatif exprime son intérêt pour la revitalisation de l'art enraciné dans les traditions indonésiennes.
Heri Dono est principalement actif en tant qu'artiste d'installation et travaille avec des matériaux provenant du monde entier. Ses peintures sont uniques et épaisses. L’Indonésie est présente dans chacune de ses œuvres avec une touche de culture javanaise. On remarque dans son travail, des influences connues telles que la vie de l'homme ordinaire, les chauffeurs de becak, les sculptures de tau tau des Toraja de Sulawesi, et bien sûr le wayang kulit. Les toiles d'Heri Dono sont toujours remplies de personnages étonnants aux histoires à la fois fantastiques et abstraites.
Un artiste qui souhaite faire réfléchir
L’artiste est connu pour exprimer une pensée critique sur les questions sociales, économiques et politiques à travers ses peintures, ses performances et ses installations. Selon Heri Dono, « lorsqu'il est créé, l'art est censé être capable de créer de nouveaux discours et même de produire de nouvelles connaissances. »
Il n’hésite pas à mettre en exergue le fait que selon la condition actuelle, tout, dans la vie, n’est que paradoxe. Le tableau The Trojan Komodo Met Glass Vehicles en est un bel exemple puisqu’il s’agit de la rencontre entre le capitalisme et le développement urbain qui est une des causes actuelles du réchauffement climatique, endommageant drastiquement notre environnement.
« Les œuvres ne doivent pas être seulement au bénéfice de l’artiste, elles doivent avoir un impact social » déclare Heri Dono.
Les différentes œuvres de Heri sont considérées comme le résultat de ses interrogations sur les évolutions culturelles et socio-politiques dues à l'influence de la mondialisation et de la démocratie indonésienne. Son œuvre pause diverses interrogations : les progrès technologiques du 21e siècle ont-ils rendu les humains plus civilisés ou sont-ils restés les mêmes. Notre civilisation est-elle meilleure que celle des époques précédentes ? Heri Dono n’hésite pas à interpeller le visiteur.
Son style est souvent qualifié de Nouvel Internationalisme, qui est une forme d'art récente des artistes dans le monde qui défient l'hégémonie occidentale de l'art.
« Dans l’art, a déclaré Heri, il est important de créer des œuvres qui peuvent faire réagir le spectateur à ce que l'artiste veut vraiment. Il ne faut pas que les gens soient simplement satisfaits de l'esthétique du travail créé, mais soient plutôt encouragés à se remettre en question. »
Par conséquent, l'enrichissement de l'alphabétisation est la clé principale, selon l’artiste. Cette alphabétisation est importante non seulement pour approfondir la philosophie, mais aussi pour lire l'histoire et comprendre les cultures locales de manière hollistique.
Pour les jeunes artistes indonésiens qui veulent réussir chez eux et à l'étranger, Heri Dono affirme que la suprématie prééminente de l'art n'est pas l'esthétique artistique, mais l'intellect artistique. Selon lui, la philosophie est primordiale.
"Le travail sans philosophie est une décoration", souligne-t-il.
À ce jour, Heri Dono a participé à plus de 300 expositions et 35 biennales internationales.