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Julien Merz, nez pour une entreprise turque de parfum 

Julien Merz nez TurquieJulien Merz nez Turquie
Écrit par Marie Meister
Publié le 9 décembre 2020, mis à jour le 9 décembre 2020

Lepetitjournal.com Istanbul a rencontré Julien Merz, un Franco-Suisse expatrié, qui réside en Turquie depuis plusieurs années et travaille en tant que nez au sein de l’entreprise turque Seluz Fragrances & Flavors Company. Il nous raconte son parcours. 

Marie Meister pour Lepetitjournal.com Istanbul : Merci d’accepter de répondre à nos questions. Pourriez-vous revenir sur votre parcours, quand êtes-vous arrivé en Turquie ?

Julien Merz : Je suis né à Neuchâtel, chef-lieu francophone du canton suisse. 

Vers l’âge de 14 ans, j’ai eu la chance de "tester mon nez" dans le sud de la France à Mougins, et c’est là que j’ai su ce que je voulais faire plus tard : créateur de parfum (nez). J’ai alors fait des études de commerce en Suisse, puis je suis retourné à Mougins à 22 ans où j’ai commencé à travailler pour Argeville. J’y suis resté presque 10 ans.

Après ça, on peut dire que c’est la Turquie qui m’a choisi ! J’ai eu une offre de cette entreprise turque, Seluz ; après avoir passé plusieurs années dans le sud, je trouvais que c’était le moment de partir, c’était une bonne opportunité. Et puis, s’expatrier à l’étranger, il faut en profiter quand on est jeune... 

Ça n’a bien sûr pas été une décision facile, car on passe quand même de l’Europe à la Turquie, c’est très différent, mais les Turcs sont tellement chaleureux et généreux que ça facilite l'intégration ! Et voilà 5 ans que je suis ici !

Comment avez-vous vécu ce changement de vie, de pays ? 

Le plus dur c’est la langue, c’est une vraie barrière, c’est très difficile, et peu de Turcs parlent anglais, donc il faut s’adapter.  

Même après 5 ans que je suis là, je n’ai pas encore bien appris à parler turc. J’avais commencé mais je n’ai malheureusement pas le temps… après une longue journée de travail, c’est très difficile de trouver l’énergie pour s’y mettre. En fait, il faudrait que je me consacre seulement à ça pendant 6 mois, aller dans une école et le faire à fond, ou alors, qu’avec ma femme, que j’ai rencontrée ici, nous décidions de ne parler que turc.

Les mentalités sont différentes bien sûr, venant de Suisse, et ayant longtemps vécu dans le sud de la France, j’ai toujours aimé sortir, et en Turquie je trouve que l’ambiance est moins festive (peut-être aussi un peu à cause de la pandémie en ce moment !). C’est peut-être aussi en raison de l’endroit où j’habite, je suis à Bahçeşehir, à 40 min du centre d’Istanbul.

La vie en Turquie est généralement moins chère, ce qui est forcément appréciable ; par exemple, on peut se permettre d’aller plus souvent au restaurant qu'en Suisse ou à Cannes, où on y va plus pour des occasions spéciales. 

Trouvez-vous des différences dans les conditions de travail en Turquie, par rapport à la France ? 

Je trouve que la vie est assez fatigante, mais c'est principalement dû aux trajets pour se rendre au travail, il y a toujours beaucoup de trafic ! 

En ce qui concerne l’essence de mon travail, que ce soit en France ou en Turquie, c’est la même chose, je passe par le même processus de création. Je suis nez, donc je compose des parfums avec des matières premières, parfois je refais des parfums, je change un arôme. J’analyse la fragrance d'un produit, pour le réinterpréter, le modifier.

Comment se porte le secteur de la parfumerie en Turquie ? Où se situe la Turquie par rapport à la France ? 

Seluz est l'un des principaux fabricants de parfums et d'arômes au monde, et cette année, l’entreprise est export leader de Turquie ; nous exportons principalement vers les pays du Moyen-Orient et l’Afrique. Quant au rang, la France et la Suisse sont évidemment devant la Turquie. 

Cela s’explique aussi par le fait qu’il y a beaucoup plus d’entreprises de parfums en France qu’en Turquie. Puis, les classements qu’on peut trouver ne sont pas vraiment représentatifs, car le siège des entreprises peut être en Suisse par exemple, mais la fabrication se fait dans d’autres pays. 

Quels types de produits peut-on trouver chez Seluz ? 

On fait tous types de produits, crèmes, shampoings, parfums, et désormais, beaucoup d'arômes agroalimentaires. 

On vend beaucoup d’eau de Cologne, surtout en ce moment vu que c’est utilisé comme désinfectant, on a donc augmenté notre production pour cela, ainsi que celle de gel hydroalcoolique, depuis mars 2020.

 

Bonus

Une anecdote ? Le fait que les Turcs boivent du thé tout le temps me surprend toujours. Je suis devenu moi-même un grand amateur de thé.

 Votre lieu préféré à Istanbul : Le Pera Palace, rempli d’histoire, le Grand-Bazar.

 Votre restaurant préféré à Istanbul : Cecconi (italien), à Beyolgu.

 

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