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"Casting Killer", l'agence qui met à l'honneur la diversité !

"Casting Killer" Istanbul"Casting Killer" Istanbul
Eylem Başar à droite
Écrit par Marie Meister
Publié le 14 octobre 2020, mis à jour le 14 octobre 2020

Lepetitjournal.com Istanbul a rencontré Eylem Başar, fondatrice de l’agence "Casting Killer", une agence de mannequins inclusive qui prône la diversité. Elle est également la première agence de street casting* de Turquie. 

Contrairement aux agences classiques de mannequinat où on peut retrouver des profils plutôt similaires, "Casting Killer" représente des modèles de tout âge, morphologie, taille et origine. Son objectif ? Faire de la mode un univers plus réaliste et plus humain. Mais également, célébrer la double culture des Turcs, entre Orient et Occident, ainsi que la mixité des profils qu’on trouve en Turquie. Enfin, les mettre sur le devant de la scène.

Eylem et ses modèles ont travaillé avec de nombreux magazines connus tels que Harpers BazaariD magazineElle TurquieVogue Turquie et bien d’autres encore. En France, elle a notamment fait la couverture du magazine français Paulette.


Marie Meister : Bonjour Eylem, merci d'accepter de répondre à nos questions et de nous en dire un peu plus sur votre agence "Casting Killer".
Pour commencer, pouvez-vous vous présenter, et nous présenter votre agence en quelques mots ? 


Eylem Başar (qui pourrait se traduire comme "réussis ton action" !) : J'ai 24 ans, je suis diplômée de l'Université d'Istanbul, avec une spécialité en sciences politiques et en administration publique, et je suis la fondatrice de l’agence Casting Killer.
Casting Killer est la première agence de street casting en Turquie. Sa création remonte à deux ans.

Pourquoi avoir choisi ce nom particulier "Casting Killer"

Je n'ai pas appelé l'agence "Killer Models" ou quelque chose comme ça, car je voulais donner le même effet que mon propre nom. C'est "Casting Killer", car j'essaie de "casser" les standards de beauté représentés habituellement.

Qu’est-ce qui vous a amenée à devenir agent ? 

Quand j'étais encore à l'université, j'ai été sur quelques plateaux de tournage parce qu'il n'y avait pas de modèles turcs ou de modèles alternatifs comme aujourd'hui. Alors des réalisateurs ou des photographes m'ont demandé de venir participer en tant que mannequin, actrice ou encore extra à leurs tournages. Et j'ai découvert qu'il existait un besoin du marché en ce sens. De nos jours, nous avons beaucoup de modèles divers qu'il est possible de booker** facilement, car j'ai créé une entreprise à ce sujet. 
Aussi, j’étais un peu triste face aux conditions sur les plateaux quand j’étais modèle. Ils agissaient comme si nous n'étions pas une personne, mais un objet. 
Et, dans mon propre pays, j’ai remarqué qu’il n'y avait pas de modèles turcs.

Pourquoi ? C'était très absurde pour moi. Personne ne faisait travailler des modèles turcs ou des modèles "d'aspect turc". Il n’y avait que des mannequins blondes, grandes, minces et étrangères. Personne ne leur ressemble ici, mais c'est ce que nous voyons tous. Alors j'ai décidé que j'allais faire quelque chose à ce sujet ; que j’allais être ce "Casting Killer".

Le métier d'agent est un travail peu connu du public. Pouvez-vous nous dire en quoi cela consiste ? Comment trouvez-vous des projets pour vos modèles ?

En fait, je suis la seule et la première à avoir créé une agence de street casting, donc c'est différent de toutes les autres agences. Je suis la fondatrice, l'esprit créatif, celle qui recrute, mets en relation avec le client, je fais tout. Je ne travaille pas avec seulement 15 modèles, j’ai environ 150 modèles, donc je dois m'occuper de tout. Maintenant, ma tâche consiste à trouver des visages divers, à les recruter, à leur apprendre à être un modèle et à les aider.
Quant aux projets, je ne peux pas demander aux photographes, aux marques ou aux magazines de photographier mon modèle. C’est eux qui viennent travailler avec nous. La seule chose que je fais est de me développer davantage.
Lorsque j’ai un projet, nous faisons d'abord le casting puis l’essayage. Après confirmation de leur recrutement, les modèles vont au shooting photo. Je les accompagne aux grosses séances photos, car travailler avec le street casting est un peu risqué (les clients se méfient parce que mes modèles ne sont pas des modèles professionnels) alors je me rends sur les plateaux pour inspirer confiance, pour que mon travail et moi-même nous soyons reconnus, et ainsi les clients sont plus détendus.

Quelle est la qualité requise pour être un bon agent ? Et quelle est la chose que vous aimez le plus dans votre travail ? 

Pour moi, être un bon agent ce n’est pas uniquement penser à faire de l’argent. C’est arriver à trouver le bon modèle pour chaque projet.
En fait, j'adore trouver de nouveaux visages et voir les gens s'améliorer et devenir populaires de jour en jour. Comment ils évoluent et brillent dans ce qu’ils font.

Trouvez-vous vos modèles uniquement en faisant du casting dans la rue, ou utilisez-vous également les réseaux sociaux pour trouver de nouveaux visages ?

Actuellement, à cause du Covid 19, je ne peux pas faire de street casting, alors je prends des candidatures en ligne et j’essaie de gérer la situation de la manière la plus créative possible.

 

Castingkiller Istanbul

 

En regardant vos modèles, nous pouvons voir une grande diversité. Vous n'avez pas de critères de sélection ?

La Turquie est la patrie de la diversité, je n'ai pas besoin simuler cela. Je peux trouver toutes sortes de personnes ici. Et il n’y a aucune raison que ça cesse.  Quant aux normes de beauté de l'industrie, elles ne m’intéressent pas.

Comment décririez-vous votre agence en 3 mots ?

RULEBREAKER, TRENDSETTER, BRAVE (rebelle, avant-gardiste, courageuse) ; LA MODE POUR TOUS !

Si vous deviez donner un conseil, lequel serait-il ?

Si vous voulez être modèle, soyez vous-même, ne soyez pas une copie de quelqu’un. Et si vous n'êtes pas un modèle de stéréotype, n'essayez pas de vous transformer. Vous êtes beaux et belles comme vous êtes.
En 2020, je sais que le street casting (des personnes lambdas qui deviennent modèle pour un projet) est assez nouveau, mais apprenez aussi ce qu’est le métier de modèle. Que sont les polaroids pour modèles, comment postuler, aller aux castings, etc.
Chaque jour, je reçois des mails de peut-être 50 personnes qui veulent être mannequins, mais qui n'ont aucune idée du métier et qui envoient des photos extrêmement fausses. Les images doivent être claires et simples. Vous devriez être au centre de l'attention et non en arrière-plan ou quoi que ce soit.
Et puis c'est avec une bonne image que vous pouvez être repéré(e) (et obtenir beaucoup de "réservations"), car maintenant, on vit dans le monde des réseaux sociaux.

 

* street casting : recruter des personnes dans la rue 
** booker : dans le domaine du mannequinat, il s’agit d’engager un mannequin pour la mission d’un client.

Suivez Eylem et ses modèles sur Instagram

 

Marie Meister
Publié le 14 octobre 2020, mis à jour le 14 octobre 2020

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