C'est à l’empereur Justinien que l'on doit le premier pont en pierre reliant l'actuel quartier d'Ayvansaray à la rive opposée.
Au fil du temps, joindre les deux rives de la Corne d'Or fut un objectif qu'empereurs et sultans tentèrent de résoudre à l'aide de ponts flottants posés sur des embarcations.
Décidé d'en finir avec les constructions provisoires, en 1502, le Sultan Beyazit II fait appel à Léonard de Vinci pour travailler à la conception d'un pont "en dur" reliant Eminönü à Karaköy.
Léonard de Vinci présente alors le projet d'un pont à tablier unique de 240 mètres de long, 24 mètres au-dessus de l'eau. À l’époque, ce pont aurait été le plus grand du monde. Hélas, le Sultan n'approuve pas les plans de Léonard et le pont ne voit pas le jour.
Quatre ans plus tard, c'est au tour de Michel-Ange d'être sollicité par Beyazit II.
Le Pape Jules II, qui n'approuve pas la participation d'un chrétien à une œuvre musulmane, convainc Michel-Ange de décliner l'offre et le projet de construire ce pont est abandonné.
Il faut attendre le XIXème siècle pour que l'idée renaisse et que le Sultan Mahmud II fasse construire en 1836 un pont entre Azapkapi et Unkapani. Mais c'est à la Valide sultan, mère d'Abdülmecit Ier, qu'on doit, neuf ans plus tard, la construction du premier pont à l'emplacement de l’actuel pont de Galata.
Le 25 novembre 1845, une taxe de passage est instaurée, péage de 3 à 100 paras selon la nature du passager (mouton, piéton, cavalier, calèche) les militaires, pompiers, hommes de loi et religieux bénéficiant de la gratuité.
Les sommes étaient collectées par des fonctionnaires en blouse blanche postés à chaque extrémité du pont. On peut voir en bas à droite de la photographie, un homme s’acquitter du montant du passage.
D'autres ponts succèderont à celui-ci : en 1863, en prévision de la visite de Napoléon III, en 1875, construit par les Anglais et en 1912, par une société allemande. Ce dernier, aujourd'hui démonté et déplacé, se trouve remisé plus en profondeur dans la Corne d’Or.