Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan a qualifié vendredi de “provocation” un film dénigrant l'Islam dont la diffusion a entrainé une vague de violences dans le monde musulman, ajoutant toutefois que “rien et surtout pas l'Islam” ne pouvait “justifier de nuire à des innocents ou de les attaquer”. Le dirigeant turc a aussi estimé que “l'insulte à l'égard du prophète ne (pouvait) être justifiée par la liberté d'expression.” Selon le quotidien Hürriyet, le président américain Barack Obama aurait personnellement demandé à Recep Tayyip Erdoğan de condamner fermement ces violences.
Libye, Égypte, Yémen, Soudan, Syrie, Iran, Bangladesh, Tunisie, Kenya, bande de Gaza… Depuis mardi dernier, la colère contre ce film diffusé sur internet se propage dans plusieurs pays arabes et musulmans. Dans les rues, à proximité des représentations américaines, des foules parfois violentes protestent contre le long-métrage Innocence of Muslims (L'Innocence des musulmans), dont le réalisateur se présente comme Américano-israélien. On recense des morts au Yémen, au Soudan ou encore à Benghazi (Libye), où l'ambassadeur américain Chris Stevens et trois autres de ses compatriotes ont été tués dans l'attaque du consulat mardi dernier.
En Turquie, des manifestations non-violentes ont été organisées vendredi à Hatay (sud-est), à l'appel du parti de la Félicité (Saadet partisi). Hier, une cinquantaine de personnes se sont réunies dans le calme non loin de l'ambassade des États-Unis à Ankara. Les manifestants ont scandé des slogans anti-USA avant de mettre le feu à un drapeau américain et de se disperser.
Anne Andlauer (http://www.lepetitjournal.com/istanbul) lundi 17 septembre 2012