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Séisme : les universités turques fermées jusqu’à l’été 2023

Dans un discours prononcé samedi 11 février dans la province de Diyarbakır, durement touchée par le séisme, le président Erdoğan a déclaré que les résidences étudiantes seraient utilisées pour accueillir les victimes du tremblement de terre. Dans cette logique, l’enseignement à distance a également été décrété pour tous les étudiants jusqu’à l’été 2023.

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Écrit par Pauline Sorain
Publié le 14 février 2023, mis à jour le 24 janvier 2024

Les résidences universitaires publiques réquisitionnées

Gérées par l’administration des résidences scolaires et universitaires (Kredi ve Yurtlar Kurumu - KYK), des résidences étudiantes publiques, qui étaient majoritairement vacantes du fait des vacances universitaires en Turquie, ont été partiellement réquisitionnées pour reloger de nombreuses familles sinistrées. Ce dispositif a par la suite été étendu à l’ensemble des résidences universitaires publiques qui logeaient près de 680 000 étudiants.

Un retour de l’enseignement à distance

La suspension de l’enseignement en présentiel dans les universités, qui découle de ces fermetures, ravive ainsi les douloureux souvenirs de la pandémie de Covid-19. Période durant laquelle les étudiants avaient déjà dû s’adapter aux modalités du distanciel. Pour de nombreux professeurs, laisser les étudiants travailler depuis leur domicile ne peut qu’exacerber le traumatisme qu’ils avaient subi. De plus, il importe de noter que l’accès à internet demeure disparate et que tous les étudiants ne disposent pas des moyens favorisant le suivi des cours.

Dans cette logique le professeur Selçuk Şirin, a souligné l’importance de l’étude en présentiel, les universités n’étant pas seulement un lieu d'apprentissage, mais aussi un lieu pour répondre aux besoins sociaux et affectifs des étudiants.

 

 

Une décision vivement critiquée par les étudiants et l’opposition 

De nombreux étudiants, qui s’affirment solidaires avec les victimes de la catastrophe en cours, ont lancé une pétition contre cette décision du gouvernement. A la différence des étudiants logés en résidences privées, les étudiants des KYK, souvent moins aisés, devront dans la plupart des cas rentrer dans leurs familles. Cela dans des conditions précaires qui vont impacter l’apprentissage en distanciel. Cette décision apparait d’autant plus difficile à appliquer pour les victimes directes du séisme qui ne disposent plus de logement.

Cette pétition, au nom de "Ne touchez pas à mon Université" (Üniversiteme Dokunma), signée par près de 200 000 étudiants en 48h, demande : l'annulation de cette décision prise par le gouvernement, les recteurs d'université, et le Conseil de l'enseignement supérieur (YÖK) ; mais également l’ouverture d'espaces d'hébergement publics et privés gratuits pour les victimes du tremblement de terre et la mise en place de services de soutien psychologique.

La communauté universitaire s’élève contre cette mesure qui nuit à un enseignement supérieur plein et entier, alors que des milliers d'hôtels et d’installations publiques peuvent être utilisés à pleine capacité dans toutes les régions de Turquie.

Du côté de l’opposition, le constat est le même, comme le souligne le chef du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), Kemal Kılıçdaroğlu, inquiet pour l’avenir de la jeunesse turque.

 

 

En réponse à cette forte mobilisation de la communauté universitaire, le président turc, dans une allocution prononcée le 14 février au soir, a confirmé sa position, considérant qu'elle ne causait "pas de souffrance aux étudiants".

 

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