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Controverses autour de la reprise de l’école en "présentiel" en Turquie

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Compte Twitter @ OgrenciGazetezi
Écrit par Albane Akyüz
Publié le 7 septembre 2021, mis à jour le 12 janvier 2024

Ce lundi 6 septembre, pour environ 18 millions d’écoliers turcs et 1 million d'enseignants, c’était la rentrée des classes ; malgré la joie de nombreux enfants de retrouver le chemin de l’école, certains s’interrogent quant à l’enseignement en "présentiel" pour l’année 2021-2022.

Même si certains écoliers n’ont pas pu retourner à l’école depuis mars 2020, l’école dans "ces conditions" inquiète tout autant les professionnels de l’éducation que les familles et les élèves eux-mêmes.

Un manque considérable de moyens

Ce mardi 7 septembre, une pluie de critiques s’est abattue face aux centaines de photos prises aux quatre coins du pays et qui ont fait le tour des réseaux sociaux, témoignant de l’absence totale de distanciation sociale dans et aux abords des écoles. Trop peu de moyens mis en place, des locaux où manquent les mesures d’hygiène… Les photos de foules dans les écoles comme dans les bus scolaires choquent. Selon des témoignages d’élèves, certaines classes accueillent jusqu’à 50 jeunes.

Si un budget spécial de 650 millions de livres turques a été affecté à la reprise de l’école cette année, celui-ci revient à 4TL/mois par élève, un montant jugé dérisoire par les professionnels de l’éducation.

Lundi 6 septembre, alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan annonçait que son pays était bien décidé à maintenir l’école en "présentiel" cette année, le syndicat Egitim-Sen (Syndicat des travailleurs de l'éducation et des sciences) soulignait dans une conférence de presse que la Turquie était l’un des pays où les écoles avaient été fermées le plus longtemps (selon les données de l’UNESCO), et que l’enseignement "à distance" avait isolé environ 6 millions d’élèves de l’école, du fait de problèmes économiques et techniques. Le syndicat assure considérer que l’ouverture des écoles est la bonne décision à prendre, mais que les moyens déployés actuellement ne sont pas suffisants.

Pour lire le rapport de Egitim-Sen (en turc) : cliquer ICI

 

Vendredi dernier, avant la rentrée scolaire, des parents se sont mobilisés à Izmir pour défendre une "éducation durable" pour leurs enfants, plutôt qu’une éducation précaire du type "on ouvre, on ferme" les écoles.

Le hashtag #MebOnlineDevam

Ce hashtag qui prône le retour à un enseignement "en ligne" (MEB signifiant le "ministère de l’Éducation nationale"), était un des plus relayés dans la journée de mardi 7 septembre sur le réseau social Twitter.

Via ce hashtag (humoristique pour certains utilisateurs) sont notamment relayées des photos qui témoignent de scènes de grande affluence dans les écoles du pays, et sur lesquelles l’on constate qu’aucune mesure de précaution n’est respectée.

 

Tweet : "Je suis persuadé que celui qui a préconisé l'éducation en présentiel changera complètement d'avis face à ces images."

 

Un peu plus tard dans la soirée de mardi, c'est le hashtag #OnlineEgitimSart ("l'enseignement en ligne est nécessaire") qui a fait son apparition sur la toile.

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