En Turquie, le cartable change de visage : cahiers d’un côté, tablettes FATİH de l’autre. Un symbole d’une école en pleine mutation entre papier et numérique.


Le cartable turc : toujours fidèle aux cahiers et manuels
Dans la plupart des écoles, le cartable garde sa silhouette familière : un sac à dos rempli de cahiers, des manuels fournis par le ministère et cette trousse qui accompagne chaque journée de classe.

Malgré l’ambition de moderniser l’enseignement, le papier reste un repère incontournable, surtout dans les zones rurales où l’accès au numérique demeure limité.
Le projet FATİH : quand les tablettes entrent à l’école
Lancé en 2010 par le ministère de l’Éducation nationale, le projet FATİH (Mouvement pour Accroître les Opportunités et Améliorer la Technologie) vise à moderniser l’enseignement public turc : tableaux interactifs, réseau renforcé et tablettes pour chaque élève à partir du collège, connectées à la plateforme nationale EBA (Eğitim Bilişim Ağı).
Fin 2024, plus de 626.000 tableaux interactifs avaient été installés et 1.24 million de points de connexion réseau déployés dans plus de 21.500 établissements. Pendant la pandémie, 6.500 tablettes supplémentaires ont aussi été distribuées à des élèves malades ou isolés, afin de garantir leur suivi scolaire à distance.
L’objectif ? Alléger le cartable en remplaçant progressivement les manuels papier par des contenus numériques, exercices, vidéos et cours en ligne, tout en maintenant un accès Internet contrôlé via EBA.
Un cartable plus léger, mais des usages contrastés
Le “cartable numérique” devait soulager les sacs à dos des élèves turcs. Sur le terrain, la réalité reste plus nuancée : malgré les équipements, cahiers et écrans cohabitent encore.
Une recherche menée en 2015 auprès d’enseignants mettait déjà en évidence certaines limites : pannes techniques, formation parfois insuffisante, et des usages détournés de la tablette en dehors du cadre scolaire.
Depuis, si des chiffres récents existent sur l’infrastructure déployée (nombre de tableaux interactifs, points de connexion, tablettes distribuées), il reste difficile d’obtenir des données publiques détaillées sur l’usage quotidien des tablettes en classe.
Ce manque d’évaluations accessibles ne permet pas encore de mesurer pleinement l’impact pédagogique du projet.
Un cartable en transition
Le projet FATİH a doté les écoles turques d’infrastructures massives, mais il n’a pas encore effacé les cahiers des pupitres. Entre ambitions numériques et pratiques quotidiennes, le cartable reste l’image d’une modernisation en cours. Plus léger sans être réellement transformé, il rappelle surtout qu’une réforme éducative ne se mesure pas seulement en équipements, mais en usages.
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