Les séries turques, très populaires, s’exportent dans le monde entier. Mais n’oublions pas le 7e art turc… Voici une liste de dix films à (re)découvrir, disponibles sur internet avec des sous-titres en français et/ou en anglais.
Kış uykusu, (Wintersleep ou encore Sommeil d’hiver), de Nuri Bilge Ceylan, 2014
C’est l’occasion d’admirer les paysages époustouflants de la Cappadoce sous la neige.
Aydın, comédien à la retraite, tient un petit hôtel en Anatolie centrale avec sa jeune épouse Nihal, dont il s’est éloigné sentimentalement, et sa sœur Necla qui souffre encore de son récent divorce. En hiver, à mesure que la neige recouvre la steppe, l’hôtel devient leur refuge mais aussi le théâtre de leurs déchirements...
Ce film, Palme d’or à Cannes en 2014, a été réalisé entre deux autres grands succès de Nuri Bilge Ceylan : Il était une fois en Anatolie (2011), et Le Poirier sauvage (2018).
Issız adam, (Un homme solitaire), de Çağan Irmak, 2008
Ce film relate la vie stambouliote d’un homme, Alper, et d’une femme, Ada, qui se rencontrent chez un libraire de livres anciens, et vivent une courte histoire d’amour. Ce film mélange les questionnements sur l’amour, la liberté, la solitude…
> Films cultes en Turquie
Yol, (La permission), de Yılmaz Güney, 1982 (Drame)
Ce film met en scène cinq prisonniers kurdes qui rendent visite à leurs proches lors d'une "permission". Il dénonce la condition des Kurdes en Turquie et notamment des femmes.
Yol, qui a reçu la Palme d’or à Cannes en 1982, a été écrit et "réalisé" depuis une prison turque. Interdit en Turquie pendant 17 ans, il a entraîné la déchéance de nationalité de son réalisateur, Yılmaz Güney.
En 1983 sortira Duvar, (Le Mur), qui dépeint les terribles conditions dans lesquelles des enfants vivent dans un centre de détention.
Hababam Sınıfı, de Ertem Eğilmez, 1975, 1976, 1977, et de Kartal Tibet, 1978, 1981 (Comédie)
Cette série de films comiques, mythiques en Turquie, (qui pourrait s’apparenter aux Sous-doués, de Claude Zidi en France) se déroule dans une école privée pour "adolescents prolongés", turbulents et paresseux (dont les parents sont aisés), avec des professeurs un peu bizarres ou fous.
Ces films doivent se comprendre comme une satire (gentille) de la société turque !
Une série de films plus contemporaine de Hababam Sınıfı a vu le jour entre 2003 et 2005.
Eşkiya, (Le Bandit) de Yavuz Turgul, 1996
Après avoir passé trente-cinq ans en prison, Baran, vengeur des pauvres, rejoint Istanbul pour retrouver celui qui l'a dénoncé, a volé son or et disparu avec l'élue de son cœur. À sa sortie, après une si longue détention, il découvre avec stuppeur un monde radicalement changé, dont il ne connaît plus les codes.
> Drame
Babam ve oglum, (Mon père et mon fils), de Çağan Irmak, 2005
Suite au coup d'État sanglant survenu en Turquie en 1980, un journaliste veuf retourne chez son père dans son village natal de la région égéenne, accompagné de son fils. Les souvenirs amers du passé réapparaissent.
Mustang, de Deniz Gamze Ergüven, 2015
Dans un village reculé de Turquie, Lale et ses quatre sœurs rentrent de l’école en jouant avec des garçons, ce qui déclenche un scandale aux conséquences inattendues. La vie de ces cinq jeunes sœurs, défendant avec fougue leur joie de vivre et leur liberté contre l'emprise d'un patriarcat étouffant, ne sera plus jamais comme avant.
7. Koğuştaki mucize, de Mehmet Ada Öztekin, 2019 (Drame)
Ce film, basé sur le film coréen Miracle in Cell no. 7 (2013), raconte l’histoire d’un père et de sa fille. Le père, handicapé mental, est accusé à tort du meurtre d'une fillette, et sa fille fera tout pour l'innocenter.
> Comédie
Hersey çok güzel olacak, (Everything’s gonna be great), Ömer Vargı, 1998
Après une série de projets commerciaux infructueux, Altan (Cem Yilmaz) passe son temps à ne rien faire jusqu'à ce que sa femme Ayla le quitte. Il prévoit de la reconquérir avec une nouvelle entreprise : un bar. Une nuit, il tombe sur Nuri, son frère, qu'il n'a pas vu depuis des années et qui travaille dans un entrepôt pharmaceutique. Ensemble, ils vont lutter pour leur survie, espérant que tout sera parfait !
Aile arasında, de Ozan Açıktan, 2017
Alors qu’ils sortent tous deux d’une longue relation avec leur partenaire respectif, la chanteuse Solmaz et Fikret voient leurs vies bouleversées. Elle lui demande de l'accompagner au mariage de sa fille, et de jouer le rôle du père de la jeune fille, un "chef de police". Le mariage se transforme en une immense cérémonie à la demande de la famille du marié et Fikret est obligé de "jouer" le rôle qu'on lui a demandé.
>> Un film bonus (fait par un Turc à l’étranger)
Soul kitchen, de Fatih Akın, 2009 (Comédie)
Zinos Kazantsakis tient un petit restaurant dans les quartiers industriels de Hambourg, le Soul Kitchen. Chaviré par le départ en Chine de sa compagne, il souffre depuis d'un terrible mal de dos. Aussi décide-t-il d'embaucher un cuisinier. Sitôt arrivé, celui-ci révolutionne la carte, au grand dam des habitués, mais attire une nouvelle clientèle branchée.
Après Head-on (2004) et De l'autre côté (2007), ce film a rencontré beaucoup de succès auprès des spectateurs, notamment pour sa bande originale.
Publié une première fois en avril 2020