Le lac de Van, ou Van Gölü en turc, le plus grand lac de Turquie et l'un des plus grands lacs alcalins au monde, est menacé par la sécheresse. Situé près de la frontière iranienne, culminant à près de 1700 mètres d’altitude, cette merveille de la nature n’échappe pas aux conséquences actuelles du changement climatique couplées à l'intensification des activités humaines…
Le lac de Van, une biodiversité unique
L’une de ses particularités ? C’est un lac endoréique. C'est à dire qu'il retient les eaux des bassins versants dans une cuvette fermée. L’eau des pluies et des rivières qui l’alimente ne le quitte que par évaporation ou infiltration, ce qui entraîne une importante concentration de sels et autres minéraux dans ses eaux.
Celui qui se fait appeler "la mer de Van", s'étend sur une superficie d'environ 3 700 kilomètres carrés et abrite une biodiversité unique. Plus de 200 espèces d’oiseaux différentes ont été recensées autour du lac (flamants roses, cygnes, aigrettes, etc.), qui se situe sur la route des grandes migrations.
Le lac abrite également une espèce de poisson endémique, le mulet perlé (darekh), capable de vivre dans ses eaux si particulières. Pendant la saison de reproduction, il migre vers les eaux douces des rivières qui alimentent le lac et fait désormais l’objet d’une protection renforcée à cette période.
Un assèchement qui inquiète
Depuis plusieurs années, les précipitations se font de plus en plus rares et la chaleur intensifie le phénomène d’évaporation naturelle. Malgré la fonte des neiges, le niveau du lac ne cesse de baisser, perturbant tout son écosystème. Selon une étude menée en 2022 par Faruk Alaeddinoğlu, professeur de Géographie à l’Université Van Yüzüncü Yıl, sa superficie aurait diminué de près de 1,5% ces dernières années. Sur certaines zones, les eaux se seraient retirées sur près de 4 kilomètres.
Cet assèchement a également des conséquences sur les activités humaines. Les pâturages autour du lac se font plus rares, certains ports ne sont plus fréquentables faute de profondeur suffisante…
Il semble aussi que la pollution anthropique s’accentue en dépit des opérations de nettoyage menées par la municipalité de Van.
Le lac de Van n'est pas le seul concerné en Turquie et les causes de ces assèchements en série sont multiples, rappelant toute l'importance de préserver ces écosystèmes fragiles.
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