Du 17 au 21 mai 2021, lepetitjournal.com d’Istanbul/Turquie publie (par ordre d’affichage) les interviews de chaque tête de liste pour les élections des Français de l’étranger qui se tiendront le 30 mai prochain (et par vote en ligne du 21 au 26 mai). Aujourd’hui, la liste "Alliance solidaire des Français de Turquie - ASFE", conduite par Belgin Özdilmen Gürhan.
Lepetitjournal.com Istanbul : Pouvez-vous vous présenter en quelques phrases ?
Franco-turque, je suis née dans le nord de la France où j’ai passé une partie de ma vie avant de rejoindre Paris pour poursuivre mes études de droit. J’ai décidé de m’installer à Istanbul en 2007. J’ai 40 ans et je suis mariée à un Franco-turc qui est également mon confrère et avec qui je travaille dans notre cabinet.
Ainsi, je suis avocate. De par ma profession, je conseille régulièrement et ce, depuis de longues années, aussi bien des sociétés françaises investissant en Turquie que des particuliers français s’installant dans le pays et facilite ainsi leur intégration.
Pour moi, se rendre utile pour les autres a toujours été essentiel ! C’est ainsi que j’ai aussi toujours pris place bénévolement dans divers projets ou associations.
Comment avez-vous constitué votre liste ?
C’est la première fois que l’Alliance Solidaire des Français de l’Étranger présente une liste aux élections consulaires de Turquie. Avec l’ASFE, nous avons constitué une liste qui se veut être la plus représentative possible de ce qu’est la communauté française et binationale de Turquie aujourd’hui. Au-delà de cette représentativité, nous avons élaboré une liste de personnes reconnues pour leurs compétences dans leur domaine d’intervention ; des compétences qui seront mises au service des Français de Turquie.
Plus qu’une liste, il s’agit d’une équipe composée de femmes et d’hommes indépendants, disponibles, multiculturels et parfaitement intégrés dans le pays. Ces personnes, pour la grande majorité présentes en Turquie depuis de longues années, ont une grande expérience du terrain et connaissent les difficultés auxquelles doivent faire face les Français. Nous sommes déjà très impliqués dans la vie des Français de Turquie et nous le continuerons !
"L’Alliance Solidaire des Français de Turquie – ASFE" est également apolitique. Nous pensons que les Français de l’étranger ne doivent pas être considérés comme des réserves de voix, à mobiliser à la veille des élections, et que les grands partis ne sont pas pertinents pour les Français de l’étranger.
Mes colistiers sont Bertrand Bülent Özdirekcan (53 ans, binational, avocat, marié et père de quatre enfants), Meriem Draman (46 ans, trinationale, conseillère en orientation, mariée et mère de deux enfants), Amédée Erard (57 ans, binational, professeur de mathématique au Lycée Galatasaray, marié et père de quatre enfants), Gwenola Cadot (50 ans, entrepreneure indépendante, mariée et mère de deux enfants), Naim Koçer (62 ans, binational, entrepreneur indépendant et père de quatre enfants) et Bercis Tabak (45 ans, binationale, dispense des cours particuliers de français et mère d’un enfant).
Nous sommes une équipe soudée par un objectif commun : servir les Français de Turquie !
Quel est, selon vous, le plus grand défi auquel font face les Français de Turquie ?
Les difficultés rencontrées par les Français de Turquie ne sont pas les mêmes selon qu’il s’agisse d’un binational franco-turc ou d’un pur expatrié. En effet, le Franco-turc s’adapte forcément plus facilement à son nouveau cadre de vie dans la mesure où il connait déjà la langue ainsi que la culture. Toutefois, n’oublions pas que l’une des caractéristiques les plus connues de la Turquie est l’hospitalité de son peuple ; même après leur première visite, beaucoup d’étrangers développent un sentiment d’appartenance à la Turquie. L’intégration ne constitue donc pas le plus grand défi auquel font face les Français de Turquie.
Selon moi, que nous soyons binationaux ou uniquement de nationalité française, le plus grand défi auquel font face les Français de Turquie est la réalisation des démarches administratives aussi bien devant l’administration française que devant l’administration locale. En effet, le Français qui vit à l’étranger constitue vis-à-vis de la France un statut particulier faisant l’objet d’une réglementation spécifique présentant toutes ses complexités. Et, les démarches administratives turques peuvent parfois se révéler être un véritable casse-tête.
Que représente pour vous la mission principale de conseiller des Français de l'étranger ?
Pour moi, la mission principale de conseiller des Français de l’étranger est d’être l’élu(e) de proximité. Cette mission se révèle être d’autant plus importante en raison du nombre croissant de Français vivant en Turquie. Cette augmentation est due en partie au retour croissant des Franco-Turcs descendants de la deuxième et troisième génération d’immigrés. Et, dans ce contexte de pandémie mondiale de Covid-19, le caractère primordial de ce rôle de proximité est indéniable.
Le conseiller des Français de l’étranger représente les Français de sa circonscription, et non la France (comme les Ambassadeurs et les Consuls). Ex-conseiller consulaire, il est l’élu local et de proximité qui connait, soutient et représente les Français de l’étranger localement au quotidien afin de simplifier ou d'aider à résoudre des sujets importants de leur vie.
De par ma profession et représentant également l’Alliance Solidaire des Français de l’Étranger en Turquie, je suis déjà très sollicitée par mes compatriotes et je les remercie de la confiance qu’ils nous témoignent, que ce soit à moi ou à l’équipe de l’ASFE.
Pouvez-vous nous détailler les grands axes de votre programme ?
Nous avons travaillé de nombreux mois pour élaborer un programme prenant en compte les difficultés rencontrées par les Français de Turquie et leurs attentes.
Les grands axes de notre programme sont :
Éducation : nous nous engageons à défendre l’accès à l’éducation française au plus grand nombre d’enfants français et à leur épanouissement par la dispense d’un enseignement de haute qualité. Nous veillerons à ce que les frais de scolarité n’augmentent pas et que l’enveloppe des bourses scolaires soit utilisée en totalité. Nous nous assurerons de l’amélioration de la qualité des programmes et du personnel et nous proposerons des projets en complémentarité afin de réunir les jeunes francophones. Une permanence mensuelle "Accompagnement à l’orientation scolaire" sera également mise en place.
L’emploi et la formation : nous veillerons à favoriser l’emploi de nos concitoyens par la mise en place d’une plateforme dédiée à la rencontre des employeurs et des chercheurs d’emploi francophones dans notre circonscription. Nous faciliterons l’accès des Français de Turquie à la formation professionnelle. Nous organiserons également des soirées networking et des conférences afin d’informer les Français sur le monde du travail en Turquie.
Assurer plus de solidarité : nous veillerons à ce que nos concitoyens en détresse en Turquie reçoivent l’aide sociale nécessaire et à ce que les bourses scolaires soient réellement attribuées aux familles qui en ont le plus besoin. Nous organiserons également des rencontres régulières entre Français, où seront notamment conviés les nouveaux arrivants. Nous créerons ainsi plus de solidarité entre nous et d'opportunités de collaboration et d’emploi.
Fiscalité et sécurité sociale : les difficultés liées à l’application de la Convention fiscale franco-turque ainsi que de la Convention générale sur la sécurité sociale entre les deux pays sont complexes et nécessitent une attention particulière ainsi qu'une grande expertise. Nous mettrons en place, en lien avec les autorités des deux pays, une cellule permanente permettant de résoudre les difficultés liées à la fiscalité et d’assurer la continuité des droits à la retraite et à la santé de tous.
Disponibilité et information : nous nous engageons à fournir des informations fiables et de qualité sur toutes les questions qui peuvent se poser au quotidien à nos concitoyennes et à nos concitoyens vivant en Turquie, cela grâce aux équipes techniques de l’ASFE. A cette fin, en plus de la communication électronique régulière, nous mettrons en place des permanences physiques une fois par mois et resterons toujours disponibles par téléphone, courriel et sur les réseaux sociaux. Aussi, nous rendrons des comptes pour vous maintenir informés de notre action, afin que vous puissiez également y participer.
Profession de foi de la liste conduite par Belgin Özdilmen Gürhan