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VIANDE - L'aliment préféré des Turcs est aussi le moins consommé

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62,3% des Turcs aimeraient manger davantage de viande.
Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 10 janvier 2018, mis à jour le 10 janvier 2018

Le prix au kilo de la viande, relativement élevé, ne permet pas aux Turcs d’en consommer autant qu’ils le voudraient. Il s’agit pourtant de leur péché mignon… 

La viande rouge, nourriture préférée des Turcs. C’est ce que révèle une enquête du groupe Metro Cash & Carry et de l’institut de recherches Konda, réalisée en décembre 2017 auprès de 2.713 personnes, à travers la Turquie. 

L’étude s’est intéressée aux habitudes culinaires de la population. Verdict : après la viande rouge, ce sont les plats de légumes farcis et ragoût de haricots blancs (kuru fasulye en turc) qui ravissent le plus lles Turcs. Cela ne veut pas dire pour autant qu’ils sont les plats les plus couramment servis dans les assiettes. Les aliments les plus cuisinés en Turquie sont les soupes, les pâtes et le riz. 

279 grammes de viande par semaine

Le prix au kilo de la viande, relativement élevé, ne permet pas aux Turcs d’en consommer autant qu’ils le voudraient. Interrogés sur les produits alimentaires qu'ils souhaiteraient voir davantage dans leurs réfrigérateurs, si les difficultés financières n'étaient pas un problème, 62,3% des participants ont répondu la viande rouge, des produits carnés et du poulet. S’ensuivent les fruits (8,8%) et légumes (4,1%) frais. 

Selon l’enquête, les Turcs aux revenus les plus faibles ne consomment que 279 grammes de viande rouge et de poulet par habitant, chaque semaine. Tandis que les plus riches, eux, en consommeraient 645 grammes en moyenne. Et quand ils mangent à l’extérieur, la majorité des Turcs interrogés préfèrent commander un döner kebab ou autre plat à base de viande.

Mais le péché mignon des Turcs pourrait bientôt perdre en authenticité, selon Kubilay Özerkan, directeur général de Metro Cash & Carry Turquie : "Il y a 50 ou 60 ans, il existait 32 races différentes de moutons mais leur nombre diminue de jour en jour. Si bien qu’un jour, nous devrons utiliser de la viande hamburger (à base de boeuf) pour faire un kebab Adana, traditionnellement cuisiné à base d’agneau." Pour protéger la spécificité de la cuisine turque, l’entreprise assure privilégier les produits marqués de leur provenance géographique. Exemples : la figue d'Aydın ou la pastèque de Diyarbakır.

Les femmes à la cuisine

La cuisine est essentiellement une affaire de femmes en Turquie: 49% des hommes interrogés dans l’étude affirment ne jamais cuisiner. "Ce taux atteint 60% dans les familles conservatrices", note Bekir Ağırdır, directeur général de Konda. 

En Turquie, on ne rigole pas avec la cuisine et on ne rigole pas non plus avec la famille. Elle jouerait d’ailleurs un rôle clé dans les habitudes alimentaires. "La famille est l'objet principal de tout en Turquie, pas seulement pour les habitudes alimentaires. Nous l'avons vu dans presque toutes nos enquêtes. L'individualisme est très faible dans le pays et la plupart des gens veulent se réunir avec les membres de leur famille pour dîner", poursuit Bekir Ağırdır. 

Au delà de leur amour pour la viande, les Turcs en consomment d’ailleurs parfois par "dimension sociale", comme l’expliquait Pierre Raffard, géographe de l’alimentation et spécialiste de la cuisine turque, il y a quelques mois, au petitjournal.com d’Istanbul. "C’est le cas durant le Kurban Bayramı (fête du sacrifice)."

Durant cette fête musulmane, connue sous le nom d'Aïd El Kebir dans d'autres pays musulmans, il est de coutume d’égorger un mouton ou autre animal selon les ressources financières de chacun, d’en manger une partie et de distribuer les restes aux plus démunis… ou aux voisins.

Solène Permanne (http://lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 11 janvier 2018

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