

Avec presque 15 millions d'habitants, la ville d'Istanbul fait face depuis les années 1980 à une très forte pollution de l'air provoquée par l'augmentation de la population et l'urbanisation. Même si la ville et le gouvernement font des efforts pour remédier à ce problème, la qualité de l'air y est toujours en-dessous des seuils déterminés par les organisations internationales.
On peut mesurer la pollution de l'air ambiant de plusieurs manières mais la principale reste le taux de micro-particules en suspension par mètre cube. Les plus importantes sont les particules de taille inférieure à 10 micromètres pouvant être inspirées dans la partie la plus profonde du poumon (PM10). Cette mesure est utilisée notamment par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) ou l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).
Des matières nocives
Selon l'OMS, l'exposition aux particules est un "facteur de risque de maladies cardiovasculaires et respiratoires, et de cancer du poumon.". La concentration moyenne annuelle mesurée dans les villes en développement est d'environ 70 microgrammes/m3 de PM10. L'OMS a déclaré notamment que faire baisser cette moyenne à 20 microgrammes/m3 permettrait de réduire le nombre de décès liés à la pollution de l'air de 15%.
La ville d'Istanbul a donc une moyenne annuelle de PM10/m3 d'environ 50 microgrammes en 2010 selon une étude de Selahattin Incecik et d'Ula? Im, professeurs turc et grec. Ce taux est en baisse par rapport aux années précédentes mais toujours légèrement plus haut élevé les chiffres de l'année 2005. Pour comparer, la même année, la moyenne annuelle de PM10/m3 à Paris était de 27 microgrammes selon les chiffres de AirParif. Les deux villes étaient en revanche au-dessus du seuil posé par l'OMS d'une moyenne annuelle de 20 microgrammes/m3 de PM10.
En ce qui concerne l'oxyde d'azote (NOx), gaz à effet de serre, il est également très présent dans la ville d'Istanbul. Ainsi, en 2010, la moyenne annuelle du taux de dioxyde d'azote (NO2) était de 70 microgrammes /m3 à Istanbul contre 40 microgrammes/m3 à Paris. Le seuil posé par l'OMS pour ce polluant est une moyenne annuelle de 40 microgrammes/m3. Une exposition de longue durée à ce gaz entraînerait une diminution des facultés pulmonaires de l'individu.
Au niveau national
Pour ce qui est de la moyenne nationale, selon l'OCDE, la concentration de PM10 annuelle dans les villes de plus de 100.000 habitants est de 37 microgrammes/m3 en Turquie. La France, quant à elle, a une moyenne nationale de 12 microgrammes/m3 toujours selon l'OCDE. Ces chiffres placent la Turquie à la 35ème place des 36 pays membres de l'organisation en ce qui concerne la pollution de l'air.
Nathanaël Scalbert (http://www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 22 avril 2014
Si vous souhaitez observer la pollution de l'air en temps réel en Turquie comme dans le reste du monde, ces chiffres sont disponibles ici.
