

"Voyage vers la perfection", c’est l’histoire de jeunes gymnastes, entre six et douze ans, en quête de la performance exceptionnelle. C’est aussi le nom de l’exposition de Nazlı Sanberk, qui a photographié ces jeunes filles au gré des entrainements et compétitions. Son travail sera présenté à l’Institut français d’Istanbul, du 19 avril au 14 mai.

(photo Nazlı Sanberk)
De longues heures durant, après l’école, ces fillettes s’entraînent en quête de l’élégance absolue. "La gymnastique rythmique est une discipline très exigeante, constate Nazlı Sanberk. Sur un cliché, on peut voir une petite fille en pleurs car la professeure lui appuie dessus pour cambrer son dos davantage. Ça peut paraître étrange, les filles finissent parfois en pleurs mais demandent toujours à revenir la prochaine séance."
Maman de deux enfants, la photographe a découvert l’univers de la gymnastique rythmique tout au long de son projet. Après avoir réussi sa pirouette pour assister aux entrainements de sa fille : "Normalement, ils ne laissent aucun parent assister aux entrainements. Je me suis dit qu’avec l’appareil photo, ils me donneront peut-être la permission, raconte-t-elle avec malice. Puis, quand j’ai montré les premiers clichés à la professeure, elle m’a dit de revenir quand je voulais !"
De l’urbain à l’humain
Nazlı Sanberk saute alors dans le train et entame à son tour un voyage, vers le cliché parfait. Son objectif ? Des photographies naturelles. Elle parvient vite à se faire oublier des fillettes. "Au début, certaines venaient d’elles-mêmes poser devant mon appareil", explique la photographe, davantage en quête de spontanéité. "Dans chacune des photos, il y a toujours quelque chose qui ne va pas dans la position des filles. Le pied qui n’est pas en pointe par exemple. J’aime ce côté naturel. Je suis incapable, dans n’importe quelle langue, de donner des indications à un sujet pour le photographier", poursuit la polyglotte, fille de diplomate, qui a longtemps vécu à l’étranger.

Nazlı Sanberk. (photo SP)
Sa nouvelle exposition est une prouesse pour celle qui d’ordinaire, affiche un intérêt pour la photographie architecturale et urbaine. "C’est la première fois que je photographiais des enfants et que je travaillais ainsi sur le thème du mouvement, explique Nazlı Sanberk. On voit souvent des photographies d’enfants sur des thèmes plus sombres, comme la pauvreté. C’est important pour moi de donner une image positive des enfants, nourris par la passion."
Solène Permanne (http://lepetitjournal.com/istanbul) lundi 17 avril 2017





































