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En Turquie, les obruk, ces trous géants creusés par la sécheresse

Ces trous spectaculaires qui avalent les sols turcs intriguent autant qu’ils inquiètent. À Konya, les obruk rappellent la fragilité d’une terre frappée par la sécheresse.

Dolines en Turquie : un obruk rempli d’eau dans la région de Konya, conséquence de la sécheresse et de l’agriculture intensive.Dolines en Turquie : un obruk rempli d’eau dans la région de Konya, conséquence de la sécheresse et de l’agriculture intensive.
Un obruk à Konya, symbole des effets de la sécheresse.
Écrit par Sarah Goldenberg
Publié le 14 octobre 2025, mis à jour le 1 novembre 2025

Les dolines de Konya, un phénomène naturel aggravé par la sécheresse

 

En Anatolie centrale, notamment autour de Konya, les obruk, ces gigantesques dolines, se multiplient, devenant un signe tangible de la crise hydrique.

Une doline (ou « obruk » en turc) est une dépression ou effondrement naturel du sol, souvent lié à la dissolution des roches calcaires et au retrait des nappes souterraines.
 

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Quand la terre s’effondre sous le poids de la sécheresse

 

Dans le bassin fermé de Konya, ces dolines de type effondrement se forment dans les calcaires néogènes via un processus de karstification souterraine. Lorsque l’eau chargée en dioxyde de carbone dissout la roche, des cavités se creusent lentement sous terre. Quand la nappe phréatique baisse, ces cavités perdent leur support hydrique : le toit du sol s’effondre alors brutalement, laissant apparaître un cratère à la surface.

En Turquie, ce processus naturel est amplifié par l’usage excessif des eaux souterraines pour l’irrigation et par les épisodes répétés de sécheresse. Le modèle agricole intensif du plateau anatolien, gourmand en eau, accentue encore le déséquilibre hydrique.

 

Un danger croissant pour les terres agricoles

 

Les conséquences sont multiples : des terres agricoles avalées, des routes fissurées, parfois même des maisons fragilisées. Pour les agriculteurs, chaque effondrement représente une perte de surface cultivable et un risque accru pour leurs récoltes. À long terme, la multiplication des obruk menace l’équilibre hydrologique et accélère la désertification des sols.

Selon le Centre de recherche sur les dolines de l’Université de Konya, la province compterait aujourd’hui près de 2.500 dolines recensées, contre moins de 300 il y a quelques années. Certaines, comme le Kızören Obruğu, atteignent plus de 200 mètres de diamètre et 145 mètres de profondeur, formant de véritables lacs karstiques.

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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