Édition internationale

MOTO – Kenan Sofuoğlu, prophète en son pays

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 9 février 2018

Premier turc champion du monde de moto, le prodige s'est définitivement inscrit dans la  légende en décrochant un troisième titre en catégorie Supersport, un exploit inédit

Le champion en piste (photo Jare Dearle, Flickr/CC)

La coqueluche nationale de la moto est née en 1984 à Akyazı, ville au sud-est d'Istanbul dans la province de Sakarya, qui a aussi donné au pays le grand footballeur Hakan Şükür. C'est donc sur les routes de la petite cité industrielle que le jeune Kenan prend ses premiers virages. Le milieu est propice : une famille de motards, incarnée par un père mécanicien moto et deux frères aînés coureurs, le mettent logiquement sur la voie.

En admiration devant les premières passes d'armes sur circuit de la fratrie, le petit dernier se met en tête d'en faire son métier. Dès 2000, il commence par faire ses classes dans le championnat turc avant d'émigrer en 2002 vers une Allemagne qui lui tend les bras. L'année suivante, il finit deuxième du Grand prix d’Allemagne de Supersport, lançant par la même occasion sa prometteuse carrière. Son talent éclate enfin aux yeux de tous.

De la gloire et des larmes
En progression constante, sa carrière internationale prend une autre dimension quand, en 2007, il devient le premier Turc à devenir champion du monde d’un sport moto. Il récidive avec un nouveau titre en 2010 et s'assied définitivement à la table des grands. Seulement, entre ses deux couronnes, il y a l'année cauchemardesque de 2008.

Kenan Sofuoglu (photo Nihat Sinan Erul, Flickr/CC)

Après le décès de son frère Bahattin, renversé par une voiture en 2002, c'est au tour de son deuxième frère, Sinan, de perdre la vie dans un accident de course. Un destin tragique qui brise sa volonté pour l'exercice en cours. Il terminera le championnat à une décevante dix-huitième place. À la fin de cette année catastrophique, il annoncera tout de même: “Si Dieu le veut, je vais redevenir champion pour mes frères.”

Des paroles prémonitoires, dûment converties en actes. Les épreuves semblent aussi lui avoir donné un surcroît de maturité. Il a ainsi annoncé être usé par les exigences de ce sport de haut niveau, chose rare pour un coureur venant de s'installer au sommet. Il compterait rouler encore trois ou quatre ans, avant d'ouvrir une école de moto dans sa région natale.

Tanguy Quidelleur (www.lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 11 octobre 2012

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Publié le 11 octobre 2012, mis à jour le 9 février 2018
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