“CE N’EST PAS VOTRE PAYS” – L’UE et la France défendent les diplomates présents au procès de Cumhuriyet

L’Union européenne et le Quai d’Orsay ont pris la défense des diplomates européens dont la présence au procès des journalistes Can Dündar et Erdem Gül avait été fustigée par le président turc Recep Tayyip Erdoğan

"Ce n'est pas votre pays, c'est la Turquie" avait lancé Recep Tayyip Erdoğan samedi dernier à l'adresse des consuls et représentants étrangers qui avaient fait le déplacement la veille pour l'ouverture du procès des deux journalistes. Parmi ces diplomates se trouvaient les représentants de 10 Etats européens (notamment les consuls généraux de France, Suisse, de Belgique et l'ambassadeur d'Allemagne en Turquie) ainsi que les consuls du Canada, des Etats-Unis et un membre de la délégation de l'Union européenne en Turquie. Le président turc avait accusé ces diplomates de tenter une "démonstration de force". “Vous pouvez agir dans votre bâtiment consulaire ou dans les frontières du consulat. Le reste est soumis à autorisation” a renchéri Recep Tayyip Erdoğan.

La consule générale de France à Istanbul, Muriel Domenach, avait notamment tweeté à cette occasion une photo avec ses collègues accompagnée du hashtag "pressfreedom". Une présence défendue par le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué : “Les diplomates suivent l’actualité de leur pays de résidence et, à ce titre, assistent régulièrement à des audiences judiciaires en tant qu’observateurs, à travers le monde. Cette pratique est conforme aux conventions de Vienne sur les relations diplomatiques et consulaires.”

Le communiqué précise ensuite que “la liberté d’expression et de la presse, le droit d’informer et la capacité à exprimer des points de vue critiques sont des composantes essentielles du débat démocratique, a fortiori dans un pays membre du Conseil de l’Europe et candidat à l’Union européenne. C’est dans ce contexte que notre consule générale à Istanbul a assisté le 25 mars, en tant qu’observateur et avec d’autres diplomates, notamment européens, au procès de Can Dündar et Erdem Gül, rédacteur en chef et chef du bureau d’Ankara du quotidien "Cumhuriyet". La France rappelle qu’il est important que les diplomates puissent continuer de faire leur travail.”

L’Union européenne a également soutenu ses diplomates, par la voix de la porte-parole pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, qui suit notamment les dossiers de candidature à l’adhésion. “Les diplomates de l’UE assistent régulièrement à des procès en tant qu’observateurs à travers le monde, en particulier dans les pays candidats à l’adhésion. Cela fait donc partie de leur travail habituel, en conformité avec les standards européens inscrits dans la Convention européenne des droits de l’Homme et avec les critères de Copenhague et l’acquis européen”, a déclaré la porte-parole, Maja Kocijancic, dans un communiqué publié mardi. Cette déclaration rappelle que “par le passé, l’UE a exprimé ses inquiétudes au sujet de certains procès, notamment au regard des longues périodes de détention provisoire qui affectent les journalistes’.

Istanbul(www.lepetitjournal.com/istanbul) mercredi 30 mars 201

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